1 8 6 REPTILES OPHIDIENS.
SUC pancréatique (166), la bile (167), la graisse (168),
surtout en traitant de la fonction digestive. Nous parlerons
par la suite des glandes anales et génitales ; mais
nous avons cru devoir faire connaître ici en particulier
les organes et les voies destinés à la sécrétion des urines.
Les reins des Serpents sont logés dans une duplicature
dupéritoine ; ilsysontcomnieflottantsetnoncollés
contre rechine , ainsi que cela se voit dans la plupart
des animaux vertébrés. Leur forme est allon^rée, mais
non entièrement symétrique. Ils paraissent composés
d'une série de ganglions globuleux ou de petits lobes
distincts , placés à la suite les uns des autres , mais cependantliésentre
eux par un tissu cellulaire assez serré,
qui n'est pas pénétré par la graisse qui les recouvre
très-souvent. On voit aboutir dans chacun de ces lobes
des vaisseaux artériels. Ceux-ci s'y arrêtent, d'autres
en sortent ; ces derniers sont veineux ou lymphatiques,
car les humeurs qu'ils renferment y sont mises en mouvement
en sens contraire. Il en provient également des
canaux ou conduits urétriques qui, chez les mâles,
se réunissent aux tuyaux séminifères provenant des
testicules ; de sorte que la liqueur prolifique se mêle
à la matière des urines et arrive avec elle dans le
cloaque, partie dilatée du dernier des gros intestins.
Ce canal unique , qui correspond de chaque côté à l'uretère,
se prolonge en un tubercule éreetile troué à
son centre, pouvant s'allonger et transmettre ainsi dans
le corps de la femelle la liqueur séminale.
Dans les Serpents comme dans les autres Reptiles,
les reins offrent une grande anomalie dans le mode de
leur circulation. D'abord on y voit aboutir ou en provenir
un grand nombre de veines qui paraissent être
continues avec celles qui y arrivent de la queue et des
SECRETIONS. REINS. URINES. 18 7
parties génitales; mais il y a en outre un plan de
veines analogues qui remonte évidemment vers le
coeur ou au moins du côté du foie. Il y a donc, suivant
l'opinion de M. Jacobson, des veines afférentes provenant
d'un tronc formé par les caudales, lequel se subdiviserai
t dans le rein, et un autre plan qui serait efferent,
provenant de l'intérieur de la glande, se joignant au
tronc veineux abdominal, s'anastomosant en partie à la
veine-porte pour se distribuer dansile foie, tandis que la
veine-cave se dirigerait vers le coeur. Il résulterait de
cette organisation anomale , que les reins et le foie auraient
un même mode de circulation pour la sécrétion
de deux humeurs bien différentes, les urines et la
bile. Mais comme ces veines n'ont pas, dans leur intérieur,
de valvules qui pourraient indiquer le sens dans
lequel elles charrient l'humeur qu'elles contiennent, il
reste à cet égard quelque incertitude. M. Duvernoy (1),
d'après quelques expériences , serait porté à croire que
le sang des reins chez les Serpents se partagerait en
deux directions contraires. En sortant de ces or<ranes
circulant d'arrière en avant parles rénales internes , il
irait directement au coeur à travers les veines-caves
postérieures; se mouvant au contraire d'avant en arrière
par les rénales externes , il serait dirigé avec
celui de la queue et des organes externes de la génération
dans le système de la veine-porte hépatique.
Bowman (2) a étudié particulièrement l'organisation
des reins dans le Boa constricteur. Cet organe est
formé de lobules isolés réniformes et comprimés. La
veine-porte et le conduit urinifère se voient dans une
(1) Leçons d'anatomie comparée, tome VI, page aSa.
(3) Voyez le titre de son mémoire à la table 4es auteurs.
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