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1 2 2 REPTILES OPHIDIENS,
teneurs. Ces trois piiires d'os symétriques sont le plus
souvent armées de petites dents coniques, crochues,
dont la pointe est dirigée en arrière, et ils simulent et
font l'office de crochets qui garnissent et hérissent les
cuirs dans les plaques des cardes. Au-dessus de ces os
sus-maxillaires, palatins et ptérygoïdiens qui portent les
dents, on trouve constamment une pièce intermédiaire
dont la longueur, la largeur et l'épaisseur varient, mais
quiestremarquable par sa direction obliquement immv'erse
et sa double articulation entre les palatins et les
os sus-maxillaires : c'est l'os palato-maxillaire. Quelques
auteurs l'ont nommé simplement os transverse ; il
ne porte pas de dents , et il lie les mouvements de ces
pièces entre elles et devient un arc-boutant sur la partie
antérieuredu crâne où elles sont comme suspendues .En
arrière, toutes les pièces viennent aboutir ets'articuler,
vers un seul point, à la branche inférieure de l'os carré
ou intra-articulaire, que l'on a désigné faussement
sous le nom d'os de la caisse ou tympanique, quoiqu'il
soit l'analogue pour sa situation et ses usages au condyle
maxillaire et à la branche montante chez les Mammifères,
ou à l'os carré des Oiseaux. Enfin, pour énumérer
tous les os de la bouche des Serpents , il faut y joindre
ceux de la mâchoire inférieure dont les branches presque
droites, toujours distinctes et séparées, sont
réunies en devant, vers le point où elles se rencontrent,
par un ligament élastique qui remplace la
symphyse et les tient rapprochées quand la bouche
est fermée, mais qui leur permet de s'éloigner l'une
de l'autre lorsque la mâchoire s'abaisse et se dilate.
En arrière, ces branches maxillaires inférieures présentent
une cavité condylienne articulaire qui reçoit
DIGESTION. BOUCHE. 12 3
l'extrémité externe et inférieure de l'os allongé qui
liait l'oiFice d'os carré (1).
Dans les Serpents non venimeux , tels que les Couleuvres,
les Boas, les Pythons, les os maxillaires
supérieurs sont deux branches étroites , allongées, qui
bordent la bouche extérieurement du côté du palais ou
de la base d^ crâne. Ils s'étendent depuis l'os incisif
jusqu'au transverse, dit aussi ptérygoïdien oblique ou
palato-maxillaire (car ces trois noms lui ont été donnés),
pour s'appuyer , par la portion interne de son
extrémité postérieure, sur l'arcadeptérygoïdeinterne,
ou la continuité du palatin. C'est par cet os transverse
ou oblique, qui ne porte'jamais de dents, que le mouvement
est le plus ordinairement communiqué à l'os susmaxillaire
, car il se meut ou s'articule sur les os frontaux
antérieurs et postérieurs. On sait que ces derniers
représentent les os molaires ou jugaux des Mammifères
et que les antérieurs correspondent au point par lequel
s'articulent au-dessus du nez les apophyses montantes
de l'os sus-maxillaire. Ces branches maxillaires supérieures
portent la série longitudinale des dents coniques
recourbées, qui varient pour le nombre et la
grosseur relative suivant le genre.
Les dijux branches palatines sont à peu près parallèles;
elles occupent, quand la bouche est close, la
partie moyenne du palais; elles sont garnies de dents
nombreuses, acérées, distantes entre elles et un peu
( î ) c'est donc à tort que Linné a répété constamment dans ses ouvrages,
en parlant des mâchoires des Serpents : Maxilloe dilatahiles
nec articulatoe. Ce sont, au contraire, parmi tous les animaux vertébrés
, ceux dont les os des mâchoires sont le plus mobiles entre eux ou
le mieux articulés : mais il faut supposer que ce grand naturaliste a
voulu exprimer ainsi le défaut d'articulation fixe , de synarthrose ou de
" symphyse.
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