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Ò66 KF.PTILKS OPHIDIEIVS.
DE LA CLASSIFICATION DES PYTHONIENS,
On a dû voir par ce qui précède que cette famille,
on ne peut plus naturelle, est particulièrement établie,
non-seulement sur la similitude qui règne entre
les espèces qu'elle renferme, relativement à l'ensemble
de la structure du crâne et au système dentaire;
mais encore à la présence d'une paire d'ergots aux côtés
de l'anus, vestiges des pattes abdominales des Sauriens,
dont bientôt les Tortriciens nous offriront les
dernières traces. C'est faute d'avoir agi d'après ces
principes que les ophiologistes classificateurs, nos
devanciers (un seul excepté, parce qu'une erreur
l'a heureusement servi, ainsi que nous l'expliquerons
tout à l'heure), ont plus ou moins éloigné les
Pythoniens les uns des autres, ou bien y ont associé
des Ophidiens appartenant à des types tout différents
du leur. Cependant Schneider, sans contredit le plus
habile des erpétologistes de lafin du dix-huitième siècle
et du commencement du dix-neuvième , doit être cité
comme ayant le premier entrevu les hens de parenté
existant entrelesAzémiophidesproctopodes, dontilest
i^ci question, car il en a groupé, sous le nom commun
de Boa , la plupart des espèces connues de son temps,
d après cette considération qu'elles se ressemblaiLt
par de longues dents à l'avant des mâchoires, par des
appendices calcariformes à la région anale, et ajoute-t-il
(mais malheureusement à tort), par une queue enroulable.
Joindre ce dernier caractère aux deux premiers
dont 11 n'offre pas le même degré d'importale,
c était exclure de ce groupe des Boas, des Serpents qui
en sontveritablementtrès-Yoisins, quoique n'ayant pas
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AZÉMIOPHIDES PYTHONIENS. 36 7
ia queue préhensile (1), tels que nos Erycides: sans cela
le cadre eût été parfiiitement tracé pour recevoir les
espèces de la famille dont nous traitons maintenant.
Toutefois, il faut le reconnaître, Schneider laissaitpeu
de chose à faire pour déterminer rigoureusement les
limites de cette famille, ce que pourtant personne n'a
encoreopéré, si ce n'esten apparence M. Fitzinger.En
effet ce savant nous a bien présenté les genres Eryx,
Boa^ Python et leurs analogues réunis seuls dans sa famille
des PjriAo/zoïf/ei ; mais cette famille, qu'il a pu
nettementséparerde celle des Co/a^roïi/ei, parce qu'elle
possède, contrairement à celle-ci, des éperons anaux,
n'a motivé sa séparation d'avec celle des Ilysioïdes que
sur ce qu'elles'en distinguerait par une langue plus étendue
en longueur. Or, comme il n'y a pas la moindre
dissemblance à cet égard, nous l'assurons positivement,
entre les Ilysioïdes Pylhonoïdes de M. Fitzinger,
il est évident que ce n'est point à la manière dont
cette dernière famille a été définie, mais à une circonstance
fortuite, ainsi que nous l'annoncions plus
haut, qu'elle doit de n'avoir pas été alliée à une autre,
dont elle différé notablement. La classification de
M. Fitzinger, où nos Pythoniens se trouvent caractérisés
de la façon qui vient d'être dite , date de 1826.
Depuis lors ce savant a élaboré un nouvel arrange-^
ment méthodique des ophidiens, dans lequel ceux de
ces reptiles qui nous occupent plus particulièrement
i c i , au lieu de former comme auparavant une famille
unique, que pourtant les rapports intimes qu'ont ses
membres entre eux commandaient en quelque sorte
(i) Toutefois, trompé par l'apparence, Schneider a admis dans
son genre Boa deux véritables Eryx , le Johnii et le Conicus j tandis
qu'il a placé Je Jaculus parmi les Angues.