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588 AZEMIOPHIDES TORTRICIENS.
DESCRIPTION.
FORMES. Cette espèce a le tronc de quarante-deux à quârante
six fois aussi long qu'il est large au milieu ; la queue, qui
diminue à peine de grosseur d'avant en arrière, fait de la vingttroisième
à la trente-troisième partie de la totalité de l'étendue
du corps; la tête, dont l'extrémité antérieure est un peu
moins large que l'extrémité postérieure, oiTre une longueur d'un
tiers environ plus grande que le diamètre transversal du tronc.
Le museau est tout à fait arrondi en avant, un peu convexe
et proclive en dessus. La fente de la bouche est rectiligne. Les
orifices externes des narines sont circulaires et situés dans
l'angle inféro-postérieur de leur plaque respective. La nasale
du côté droit et celle du côté gauche se conjoignent eu arrière
du sommet de la rostrale, qui représente uû triangle équilatéral;
elles sont élargies et coupées à cinq pans inégaux, par le
plus petit desquels elles touchent chacune de leur côté aux secondes
supéro-labiales et par le plus grand aux fronto-nasales.
Ces dernières, qui sont ohlongues, hexagones, inéquilatérales
et rétrécies en arrière, ont un développement tel, qu'à elles
seules elles occupent près d'un tiers de la région sus-céphalique.
La frontale proprement dite est de moitié moins grande que
l'une des deux fronto-nasales, entre lesquelles s'enclave l'angle
aigu qu'elle forme en avant ; les côtés de celui qu'elle présente
en arrière, et qui est un peu plus allongé que l'autre, sont bordés
parles sus-oculaires et les pariétales, dont la figure est sub-rhomboïdale
et la dimension moindre que celle de la frontale. L'interpariétaie,
qui a la figure d'un losange, est au contraire aussi
développée que la plaque du front. La plaque oculaire est tantôt
rectangulaire, tantôt pentagone oblongue, mais toujours placée
obliquement en travers de l'orbite. Immédiatement derrière elle
se trouve une très-grande squamme temporale, coupée à cinq
ou six pans inégaux. La lèvre supérieure oiFre six plaques de
chaque côté : la première, la plus petite de toutes, représente
un trapèze rectangle ; la seconde, un peu plus développée que
la première, est carrée, et la troisième pentagone, s'élcvant
par un angle aigu jusqu'à l'oculaire en côtoyant la fronto-nasale
; la quatrième a cinq bords inégaux et moins de hauteur
que la précédente; la cinquième, spus une dimension moindre,
répète la figure de la troisième; la sixième et dernière est sub"
TORTRICIDES. G. ROULEAU. I. 58 ^
trapézoïde et à peine moins petite que les écailles qui la suivent.
Il existe également douze plaques au pourtour de la lèvre inférieure,
sans compter la mentonnière, dont la figure est celle
d'un grand triangle isocèle : les premières de ces plaques inféro
labiales sont longues, étroites, coupées carrément à leur
extrémité antérieure, pointues à leur extrémité postérieure,
par laquelle elles se conjoignent en arrière de la plaque da
menton ; les secondes et les troisièmes sont à peu près carrées;
les quatrièmes, cinquièmes et sixièmes rectangulaires et de
plus en plus petites. A la suite des plaques inféro-labiales de la
première paire, sont deux très-grandes squammes inter-sousmaxillaires
en carrés longs, séparées l'une de l'autre par une
écaille losangique, oblongue ou pareille à celles qui revêtent
la gorge. Le sillon gulaire est excessivement court. Les écailles
du corps, qui sont assez grandes, offrent quatre angles, deux
latéraux obtus, un antérieur aigu et un postérieur également
aigu, mais dont le sommet est fortement arrondi. Les scutelles
abdominales sont hexagones et les plus dilatées d'entre elles
d'une largeur à peu près égale à la longueur du museau. La
squamme emboîtante de l'extrémité caudale est hémisphérique.
Écailles du tronc : 21 rangées longitudinales ; de 220 à 234
rangées transversales. Écailles de la queue : de 11 à 14 rangées
transversales. Scutelles : de 220 à 234 ventrales, de 11 à
14 sous-caudales.
COLOBATION. Le corps de ce serpent est d'un bout à l'autre
entouré d'anneaux d'un beau noir luisant, laissant entre eux
des intervalles à peu près égaux à leur largeur, qui sont
colorés en rouge vif pendant la vie, mais qui n'offrent qu'une
teinte d'un blanc sale ou jaunâtre après la mort. Les anneaux
noirs, dont le nombre s'élève parfois à plus de soixante-dix,
peuvent être complets ou incomplets, fermés ou ouverts. Chez
tous les individus sans exception, le museau et la partie terminale
de la queue présentent la même couleur que les espaces
annulaires, qui, fort souvent, sur la région dorsale, sont réticulés
de noir ; chez tous aussi, une large bande noire, dont les extré--
mités se réunissent généralement sous la gorge, enveloppe la
tête depuis l'occiput jusqu'aux yeux.
DIMENSIONS. Le Rouleau scytale paraît être celui des Tortricides
aujourd'hui connus qui atteint la plus grande taille;
M. Schlegel en a observé un individu long de qyatre^-vingt-quatre
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