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1 4 8 REPTILES OPHIDIENS,
dant , le docteur P a u l e t , médecin , qui exerçait à
Fontainebleau , a publié en 1805 des observations par
lesquelles il a été constaté qu'un enfant de sept ans et
demi, piqué au-dessous de la malléole interne , mourut
au bout de 17 heures , et qu'un autre enfant expira
deux jours après avoir été mordu à la joue.
Quand le poison n'est pas mortel , il laisse souvent,
chez les individus qui ont été piqués par une Vipère,
des suites iaclieuses et prolongées : la jaunisse , la sécheresse
du gosier et de la bouche , une grande soif,
des coliques et des tranchées, de la difficulté dans la
sécrétion ou dans l'émission des urines, des hoquets,
des frissons, des faiblesses instantanées, des sueurs
froides , etc.
On a indiqué et préconisé successivement et avec
emphase beaucoup de remèdes qu'on a regardés comme
des antidotes assurés contre les effets de la morsure
des Serpents venimeux. Dans chaque pays, et
surtout dans les diverses contrées des climats chauds,
où ces Serpents sont en grand nombre , plus dangereux
, et où ils inspirent plus de terreur, des Psylles (1),
des jongleurs ou de prétendus sorciers, se proclamant
comme doués de moyens surnaturels , supposent qu'ils
ont le pouvoir d'enchanter, de maîtriser ces dangereux
Reptiles qu'ils ont soumis à leur toute-puissance.
En Afrique , en Asie , suivant le récit des voyageurs,
des bateleurs réunissent les gens du peuple dans les
places ; là, au milieu d'un grand cercle, à l'aide de
( l ) Les Psylles dont parlent Hérodote et SLrabon étaient des peuples
du nord de lAfrique qui connaissaient des remèdes contre tous les poisons,
et suriout qui se disaient invulnérables par la morsure des Serpents.
Les Ophiogènes de l'Egypte, les Marses chez les Romains, étaienl
des charlatans de même sorte.
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NUTRITION. DENTS VENIMEUSES. 14 9
chants, de sons et de gestes bizarres , ils font sortir
de sacs ou de cages quelques Serpents qui s'élancent,
se dressent et se meuvent comme en cadence. Ces
Rej)tiles ont été exercés en effet à ces manoeuvres ; si
ce sontdes espèces véritablement venimeuses, elles ont
été privées de leurs crochets mobiles , qui ont été arrachés
à mesure que ces dents tendaient à se souder sur
les os sus - maxillaires ; d'autres individus prennent
des Serpents innocents du genre des Eryx , qu'on a
voulu faire ressembler à des Cérastes , espèces de Vipères
très-justement redoutées dans le pays. Sur la
tête de ces Éryx , à l'aide d'un procédé opératoire ,
ces bateleurs ont eu l'adresse d'insérer sous la peau du
crâne , des ergots ou des ongles d'oiseaux qui s'y sont
greiTés et qui continuent de s'y développer ; comme
chez nous, dans certaines fermes, en chaponant les
poulets on a quelquefois , et avec succès, greffé sur
l'origine de la crête la racine des éperons ou des ergots
détachés de leurs tarses.
En Europe , en Amérique et dans toutes les parties
du monde , on a vanté comme très-efficaces beaucoup
Je médications ou de moyens divers, souvent difficiles
à se procurer , et sur l'efficacité desquels il reste
beaucoup à désirer. Nous allons en faire connaître
quelques-uns , sans nous flatter de pouvoir en donner
une liste très-complète.
En Italie et en France, depuis les belles et nombreuses
expériences de Rédi et de Fontana , on a surtout
insisté sur la nécessité et les avantages de la
succion directe de la plaie opérée à l'instant même à
l'aide des lèvres ; ce moyen est sans contredit le plus
rationnel et le plus expéditif. On a proposé aussi d'y
suppléer au moyen d'une ventouse fort simple que
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