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1 4 2 REPTILES OPHIDIENS.
pas à circuler dans toute l'économie qui est bientôt
infectée. Ce venin porte la mort clans tous les organes ;
il détruit la vie avec une rapidité telle que l'animal
perd toute sensibilité; ses facultés sont anéanties, il
ne peut diriger ses mouvements , il est pris de convulsions
épileptiques, probablement il ne souiii-e plus et
son corps se trouve réduit à l'élat de cadavre et de
simple matière animale. Cependant cette chair empoisonnée
ou imprégnée d'un venin délétère, peut être
avalée et digérée impunément, car ce poison ne doit
agir qu'autant qu'il est introduit directement dans l'économie
vivante et qu'il n'a pas été soumis à l'action
des forces digestives qui probablement peuvent le décomposer.
Puisque l'humeur vénéneuse s'écoule comme par
instillation de la rainure creusée au devant de la pointe
du crochet, dont elle termine le canal pratiqué dans
sa longueur, on reconnaît dans cet appareil un instrument
disposé pour devenir le véritable modèle d'une
aiguille propre à l'inoculation d'un virus. Le venin est
fluide, le plus souvent transparent, analogue à la
salive, quelquefois visqueux comme du mucus ou de
l'eau gommée, d'une teinte jaune légère ou verdâtre.
Il se dessèche facilement et devient luisant comme un
vernis; il adhère ainsi aux corps sur lesquels il s'applique,
etc' est comme cela qu'il a pu conserver, dit-on
pendant plusieurs années ses pernicieuses propriétés.
Quoique plus pesant que l'eau, quand il est pur, il se
rapproche de la nature des gommes ; car comme elles ,
il s'y dissout et alors il en trouble un peu la transparence
qu'ilrend laiteuse ; il n'a ni odeur, ni saveur; ¡es expériences
chimiques ont démontré qu'il n'est ni'acide,
ni alcalin; qu'il ne brûle pas avec flamme quand on
NUTRITION. DENTS A VENIN.
l'expose à l'action d'un corps en ignition ; qu'il ne s'en
dé-age aucun gaz , quand on l'unit aux acides ; mais
les recherches que la chimie a entreprises sur la nature
de ce poison n'ont pas encore fait connaître les véritables
causes de son action qui est en général regardée
comme septique , c'est-à-dire qui fait pourrir ou qui
détermine la corruption des chairs et la décomposition
des tissus organiques comme s'ils étaient subitement
privés de la vie. Cependant l'action de ce venin diffère,
à ce qu'il paraî t , beaucoup suivant les espèces de Serpents
qui le sécrètent et par plusieurs des circonstances
que présentent eux-mêmes les animaux avant leur
mort et l'action qu'il produit sur les parties dans lesquelles
il a été introfluit. Le climat, la température, la
saison paraissent aussi exercer quelque influence, ainsi
que le laps de tem ps qui s'est écoulé depuis que les vésicules
à venin ont été vidées par une précédente ou dernière
morsure. La grosseur de l'animal mordu , et l'impression
de frayeur plus ou moins manifeste causée
par la blessure en rendent aussi, di t-on, les eiïets plus
on moins pernicieux.
On s'est assuré que c'est seulement après avoir pénétré
dans les chairs et par une sorte d'inoculation et
par l'absorption faite au m o y e n des vaisseaux sanguins
et lymphatiques, que la matière agit. Ce fait était bien
connu des anciens, car on trouve dansCelse (1) et dans
(1) Cornelii GELSI de re medicd, lib. v, cap. sect. 12. Nam venenum
serpeniis non gustu , sed in .uluere nocet Quis quis vulnus
exmx,rit et ipse tutus erit et tutum homùum prcvstabit... ante debebit
attendere ne quod in geugii'is palatole ulcus habeat. Si neque qui
exsugat, neque cucurbita est, etc. C'est ce que dit aussi Galien , de
temperamentis ( Ilepi Kpàcewv ) , lib. in, cap. 1.
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