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390 PYTilONlENS HOLODONTES.
l'oeil, s'étend d'une extrémité à l'autre de la tempe. Le dessous
de la queue est ordinairement tout noir, et les taches de la
môme couleur qui appartiennent à la seconde moitié du ventre
se confondent très-souvent entre elles , de facon à constituer
un large ruban sur le milieu de cette région inférieure du corpsau
reste, la même chose a quelquefois lieu chez les deux variétés
précédentes.
DIMENSIONS. Une longueur de trois mètres environ est la plus
grande que nous aient offerte les douze à quinze individus de
cette espèce, que nous avons été dans le cas d'observer ; individus
chez lesquels la queue faisait de la sixième à la septième
partie de toute l'étendue de l'animal.
Les mesures que voici, sont celles d'un des neuf exemplaires
que nous possédons conservés dans l'alcool.
Longueur totale. 2' 5" 5"'. Tête. Long. 6" 3"'. Tronc
Long. 1' 6" 7" Queue. Long. 30" 5".
PATHIE. La Morélie argus habite l'Australie : les deux premières
variétés sont de la Nouvelle-Hollande; mais la troisième
paraît être particulière à la Tasmanie. MM. Péron, Lesueur,
Lesson, Garnot, Néboux, Quoy, Gaimard et J. Verreaux sont
les naturalistes voyageurs à qui nous sommes redevables des
exemplaires de cette espèce, que renferme la collection du
Muséum.
MOEDES. Cet ophidien est aquatique , comme tous ou presque
tous les autres Pythonides : c'est une observation qui a été
faite par plusieurs voyageurs et notamment par M. Lesson , qui
dit positivement l'avoir trouvé dans les mares d'eau douce, aux
environs de la rivière Georges.
L'estomac d'un des individus que nous avons ouverts, contenait
les débris d'un jeune Phalanger.
OBSERVATIONS. 11 est assez singulier qu'aucun des auteurs
postérieurs à Séba , qui ont décrit ou représenté d'après nature
le serpent dont nous traitons, ne se soit aperçu que le Muséographe
d'Amsterdam en avait déjà donné une figure, n° 1
pl. 103 du second volume de son ouvrage. Cette figure ¿ t celle'
que Linné a citée comme type de son coluber argus, espèce
que Daubenton, Lacépède , Bonnaterre , Latreille , Shaw^Daudin
et .Merrem ont successivement mentionnée d'après l'auteur
du SyslemaNaluroe, et que trois d'entre eux, ainsi qu'on va le
voir, ont reproduite une ou deux fois dans leurs livres, sous des
m
PYTHONIDES. G. MORÉLIE. t. Sg i
noms différents. Ainsi Shaw, n'ayant pas reconnu que deux des
Serpents représentés dans la relation, du voyage de White à la
Nouvelle-Hollande, étaient spécifiquement les mêmes que le cohiier
argus àeUnné, les décrività tort sous le nom de Couleuvre
australasienne. Après lui, ce fut Lacépède qui, dans les mémoires
du Muséum, signala comme encore inédit, sous le nom de
Couleuvre spilote, d'après des individus provenant des collections
de Péron et Lesueur , le même ophidien qu'il avait antérieurement
appelé Couleuvre argus, dans son histoire naturelle
des Serpents. Puis vint Merrem qui rangea le Coluber argus de
Linné dans son genre Natrix , la Couleuvre australasienne de
Shaw avec la dénomination de ponctuée, parmi ses Pythons, et qui
fit de la Couleuvre spilote de Lacépède un Serpent venimeux,
c'est-à-dire son Echidna spilotes. Aux quatre synonymes par lesquels
l'espèce du présent article se trouvait déjà désignée vers
1827, Cuvier en ajouta un cinquième, celui de Python Peronii,
qu'ont adopté M. Lesson , Wagler et M. Schlegel, mai^ qu'au
contraire nous rejetons , pour nous conformer à la règle qui
veut que la plus ancienne dénomination donnée à une espèce ,
soit celle qu'on lui conserve, à l'exclusion de toutes les autres.
n faut aussi rapporter à la Morella argus, la Morelia variegata
de M. Gray, laquelle , ainsi que nous nous en sommes
assurés sur un individu du British museum, étiqueté de
la main de ce savant, est tout simplement la variété indiquée
plus haut sous la lettre G.
II existe une figure assez reconnaissable de la variété B sur
la première planche des Icônes et descriptiones amphibiorum
de Wagier ; Pidjeon et Griffith en ont donné une copie à la fin
du neuvième volume de leur traduction anglaise delà deuxième
édition du Règne animal de Cuvier. Le jeune âge de la même
variété est représenté dans la Zoologie de Shaw.
La Morélie argus est l'Ophidien que les Anglais, habitant la
Nouvelle-Hollande, appellent Diamond - snalte, ou Serpent
diamant.