• i
I
í! J
ill
If
1 r
9 4 REPTILES OPHIDIENS.
Lorsque le Serpent éprouve le besoin de s'élever,
ou de hausser quelque partie de son corps, s'il rencontre
alors un objet solide , il y applique son tronc ,
se dresse et se roidit en transportant ses efforts sur ce
point fixe, en faisant arc-bouter la série des plaques
du ventre les plus antérieures et par suite celles qui
lui succèdent en arrière. Quand, au contraire, le sol
est uni , les mêmes mouvements se produisent sur les
parties du tronc qui ne quittent pas la terre sur laquelle
il semble glisser. Toute la région antérieure du
corps trouve là une sorte de pilier solide qui le supporte
comme une base de colonne se développant et
s'exhaussant sur elle-même. Alors on voit le Serpent
élever verticalement la tête soutenue sur une sorte de
cou de cygne, pour la faire tourner et la mouvoir
mollement en tous sens , ainsi qu'on l'observe dans les
Najas ou Serpents à coiffe, lorsqu'ils prennent en cadence
des attitudes bizarres , en paraissant obéir à la
mesure des sons variés par les instruments ou par les
chants des bateleurs indiens qui les soumettent publiquement
à ces sortes de danses , auxquelles ils ont été
exercés d'avance par diverses manoeuvres.
Le saut actif est produit, comme on le sait, par un
élancement total de la masse de l'être vivant qui abandonne
tout à coup complètement et volontairement les
surfaces sur lesquelles il était en repos , pour franchir
librement dans l'espace une distance plus ou moins considérable.
Les Serpents, quoique privés de membres
articulés, jouissent cependant de cette faculté, mais
par des procédés assez particuliers qu'on peut facilement
concevoir. Ainsi, tantôt le reptile, ayant le corps
roulé en cercle sur lui-même, le maintient tendu comme
un ressort élastique qui resterait contourné en spirale
MOUVEMENTS GÉNÉRAUX. NAGER. gS
j)ar la force contractile des muscles de la région laté-
I raie interne, concave ou concentrique de l'échine ;
j niais tout à coup il se débande parle raccourcissement
instantané du bord convexe ou externe delà circonférence
qui, venant à s'allonger ou à s'étendre subitement
, se déploie avec une force et une rapidité extrêmes.
Tantôt, pour opérer la course ou un transport
plus rapide , tantôt pour fuir et avancer avec plus de
célérité, le Serpent exécute ainsi une suite de bonds
• successifs ou de soubresauts partiels qui se produisent
dans le sens de la longueur au moyen d'ondulations sur
les ilancs , en avant ou de haut en bas et réciproquement,
avec de légères sinuosités qui se corrigent alternativement.
L'action de nager, soit qu'elle ait lieu à la surface
des eaux ou dans leur profondeur, est encore due
à des ondulations diverses. C'est un mode de progression
semblable à celui qui s'exécute sur la terre ou sur
un sable mobile. Dans ces circonstances, le Serpent,
pouvant à sa volonté devenir plus lourd ou plus léger
que l'eau qu'il déplace, par la quantité variable ou
le volume des gaz que renferme son très-long poumon,
peut s'appuyer sur le liquide en lui communiquant
une force d'impulsion. Il profite de la réaction obtenue
par l'eilét du choc qu'il imprime au fluide ambiant.
C'est principalement en se servant de la queue et de
la partie postérieure du tronc que le Serpent s'appuie
quand il est dans l'eau. Souvent, dans ce but, cette
queue est élargie et fortement comprimée de droite à
gauche, en forme de nageoire verticale , ainsi qu'on
le voit dans les Hydrophides , les Enhydres et les Platures.
D'autres espèces, telles que certaines Couleuvres,
peuvent à volonté devenir hydrostatiquement plus
' i ' i
il •
1 ; Il • lis
fl,
II
lî
i r : l
¡, ; I . I ; I
ii::
A
••••Pî.;