I
^ ^ REPTILES OPHIDIENS,
compliquée quand ces animaux sont dépouillés de
leurs téguments. En effet, la masse musculaire formée
par les fibres charnues et tendineuses, jointe à celle
des os, représente en volume et en poids , quand l'animal
est réduit à ses simples organes , à peu près les
neuf dixièmes de la totalité de son corps. Mais ces
muscles se répètent, se reproduisent dans chacun de
leurs faisceaux d'une manière si constamment uniforme,
que leur étude partielle, en considérant séparément
ceux qui se rendent à une même vertèbre, suffirait
pour donner une idée de la disposition générale
de l'ensemble de l'échiné.
Au reste, ces muscles peuvent être distingués par
régions : 1° ceux qui sont situés au-dessus du canal de
la moelle épinière ou du côté de l'apophyse épineuse
supérieure , c'est-à-dire, dans les deux gouttières latérales
entre les côtes ; 2° ceux qui sont placés sur l'échme
du côté du ventre ou des corps des vertèbres ;
3° ceux qui agissent sur les côtes, lesquelles sont véritablement
des apophyses transverses prolongées , trèsdéveloppées
: car, malgré qu'elles soient articulées ,
elles le sont d'une manière si solide, que les mouvements
qui sont imprimés ou produits sur l'une d'elles
se transmettent et se reproduisent sur la vertèbre àla^
quelle elle correspond, et par suite à la région de l'échine.
1° Les muscles dorsaux forment trois rangées ou
iaisceaux de fibres étendues dans toute la longueur des
gouttières vertébrales. La ligne la plus interne, à
droite et à gauche , représente Vépineux du dos, mais
Il est très-compliqué, parce qu'il est composé de languettes
longues et étroites qui se terminent par des
tendons grêles, tellement rapprochés et liés entre eux
ORGANES DU MOUVEMENT. MUSCLES. 87
par des expansions aponévrotiques , qu'ils semblent ne
former qu'une masse qu'on ne peut séparer qu'en suivant
la direction et la terminaison de leurs fibres dans
le sens de leur longueur. On voit alors qu'elles viennent
se fixer sur chacune des apophyses épineuses. Il y a
en outre des fibres plus courtes qui paraissent descendre
en sens inverse de quelques-unes des épines
vertébrales supérieures , mais à des intervalles qui
varient de trois à sept et même plus.
La rangée moyenne des fibres musculaires paraît
correspondre au faisceau qu'on nomme \egrand dorsal.
Elle est composée de fibres dont la direction, un peu
oblique, s'étend des apophyses transverses d'une vertèbre
inférieure à la septième ou huitième vertèbre ,
vers son épine à la base; mais là, le tendon se lie à
d'autres qui sont fournis par la masse musculaire interne
; une autre complication semble aussi exister en
dessous par le croisement de diverses fibres qui se dirigent
en sens inverse, parce qu'elles proviennent ou
aboutissent vers les mêmes points. On a comparé cette
série de fibres à celle du muscle grand transversaire
des autres animaux vertébrés, chez lesquels ils sont
bien plus faciles à suivre.
La troisième rangée est la plus extérieure. Les fibres
charnues qui composent sa masse aboutissent à de petits
tendons fixés sur les côtes, très-près de leur insertion
sur les vertèbres ; mais il y a encore ici des fibres
croisées, de sorte que^ lorsqu'on a isolé les faisceaux
, en les soulevant, on voit des espaces libres qui
sont semblables, par leurs aires, à des trapèzes fort allongés.
Comme tous ces muscles sont situés parallèlement
dans un petit espace , et que leur action s'exerce dans
•
Í: U Ivi':••'Il
i rfflN H I í .1