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PYTHONIENS APfiOTKRODONTES.
OU deux rangées d'anneaux noirs se détachant parfaiteraenl
bien d'un fond beaucoup plus clair que celui des parties supérieures
; fond qui passe peu à peu à la couleur jaune d'ochre
des régions inférieures , où le noir apparaît aussi sous la forme
de taches quadrangulaires, isolées ou confondues entre elles.
DIMENSIONS. 11 n'y a que les Pythons, parmi tous les Opliidiens
aujourd'hui connus, qui atteignent d'aussi grandes dimensions
que l'Eunecte murin, dont plusieurs voyageurs assurent
avoir vu des individus de vingt-cinq à trente pieds de long.
Il en existe au reste de fort grands dans diverses collections
d'Europe et particulièrement un de dix-huit pieds de longueur,
dans le musée de Leyde et un autre de vingt, dans celui de Berlin
; le nôtre n'en renferme aucun qui ait une taille aussi considérable
; voici les mesures du plus grand :
Longueur totale. 4' 62". Tête. Long. 15". Tronc. Long. 3' 80'.
Queue. Long. 67"
PATRIE. Jusqu'ici on ne peut signaler d'une manière certaine
que les Guyanes et le Brésil, comme étant les contrées de l'Amérique
méridionale qui nourrissent cet énorme reptile, dont la
patrie a sans doute des limites beaucoup plus étendues.
C'est de Surinam, de Cayenne et de Kio-Janeiro que sont parvenus
au Muséum d'histoire naturelle les exemplaires qui y
représentent cette espèce dans presque tous ses âges, exemplaires
de plusieurs desquels nous sommes redevables à Levaillant,
à MM. Leschenault et Doumerc et à M®® Richard, née
Rivoire.
MOEURS. « Un serpent de vingt-trois pieds de longueur, appartenant
à l'espèce de ceux nommés Boiguacu, Ikourou ou
Aboma, avait dans son estomac, au moment où j'en iis l'ouverture
, an grand Paresseux, un Légouane (1) long de trois pieds
et trois quarts et an Mangeur de fourmis (2) de deux pieds huit
pouces, tous trois dans le même état que s'ils venaient d'être
tués à coups de fusil. »
Ce passage, extrait de l'Histoire naturelle de Surinam par
Fermin, était, que nous sachions, l'unique renseignement relatif
aux moeurs de l'Eunecte murin que renfermassent les r«la-
(i) Un Iguane.
(2j Probablement un Xamandua.
BOJEIDES. G. EUNTCI'E. 1.
tions des voyageurs avant que le prince de ÎSeuwied (1) n'eût
publié les observations intéressantes que nous allons rapporter
ici.
(t Au Brésil, l'Eunecte murin est appelé Cucuriubu ou Cucuriu;
les Botocudes le nomment Ketameniop. Le prince en a va
des individus longs de vingt pieds et les habitants lui ont assuré
qu'il parvient à une taille beaucoup plus considérable dans les
lieux incultes et inhabités. Les eaux sont la demeure habituelle
de ce serpent : il s'y repose couché sur un haut fond, la tête
seule émergée ; plongeur habile, il peut s'y enfoncer pour
ne reparaître à leur surface qu'assez longtemps après ; tantôt
c'est avec rapidité qu'il les parcourt en tous sens en nageant
à la manière des poissons anguilliformes , tantôt au contraire
il abandonne son corps, roide et immobile , au courant plus
ou moins rapide d'un fleuve ou d'une rivière. Parfois il se
tient étendu près du rivage sur le sable ou sur les rochers, ou
bien sur un tronc d'arbre renversé, attendant patiemment que
quelque mammifère amené par le besoin de se désaltérer, passe
assez près de lui pour pouvoir être saisi. Ceux de ces animaux
dont il fait le plus ordinairement sa proie sont des Agoutis,
des Pacas et des Cahybaras ou Cabiais ; on dit qu'il mange
aussi des poissons. C'est en été, depuis novembre jusqu'en février,
que s'accouple l'Eunecte murin, époque à laquelle ou le
rencontre plus souvent qu'à toute autre et où, assure-t-on, il
fait entendre un mugissement sourd. Au Brésil, il ne s'engourdit
pas en hiver. L'arc et le fusil sont les armes dont les indigènes
se servent pour le tuer, à moins qu'ils ne le rencontrent à terre,
où il ne se meut que fort lentement ; dans ce cas ils l'assomment
à coups de bâtons. On fait avec sa peau des chaussures et des
sacs de voyage; sa graisse est aussi employée à différents usages,
et les Botocudes en mangent la chair.
L'ovoviviparité de l'Eunecte murin est un fait qui a été signalé
d'abord par Cuvier, puis par M. Hchlegel, qui a trouvé chez une
femelle, dont il faisait la dissection, une vingtaine d'oenfs renfermant
chacun un petit presque entièrement développé : ces
foetus avaient de un pied à dix-huit pouces de longueur.
(i) Beiträge sur natarges«hichte von Brazilicn, tom. i, p. aaC
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