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REPTILES. OPHIDIENS.
peuvent même la recueillir et la conserver pendant
quelque temps. Alors l'excitation de la vie devient
chez eux plus remarquable. Aussi la plupart des Ophidienshabitent
ils les climats chauds, etc est en parlant
d'eux que Linné a pu dire avec raison : Frigida oes^
tuantium animalia. Il en est même plusieurs qui peuvent
être soumis à une température fort élevée, laquelle
surpasse de beaucoup celle des animaux dits à sang
chaud. Plusieurs fois nous avons trouvé au premier
printemps des Couleuvres qui paraissaient s'être endormies
au bas de très-hautes murailles, lesquelles avaient
été précédemment exposées au soleil du midi, mais qui
étaient alors et depuis plus de deux heures à l'ombre.
L'air était froid pour nous , de sorte qu'au moment où
nous les saisissions , le contact de leur corps a produit
sur nos mains la sensation d'une chaleur très-notable; et
maintes fois en prenant des Lézards en été, sur des rochers
exposés au plein du soleil, ils nous ont véritablement
brûlé les doigts qui avaient au moins 32" R
de température.
Bertholdt (1), qui a fait des recherches surla température
propre des insectes et des Reptiles, a bien reconnu
que la chaleur des Serpents dépasse quelquefois
de 1 a 9 degrés celle de l'air ambiant ; mais cet habile
observateur , pas plus que Hanter (2) et J. Dauj (3) ,
n'ont tenu aucun compte de la température à laquelle
ces animaux avaient puêtre exposés antérieurement et
après des heures déterminées.
On ignore comment et à l'aide de quels organes les
c i l g r j s s r ' ' haltblueti,er thiere.
(2) Observations on certain parts of the animal economy. Pa^. no-iol
(3) Annales de chimie. Tome 33, pag. 196. ' •
.NLTRITIOX. SÉCRÉTIONS. i8 5
Î Serpenlssesoustraientmomentatément à l'action d'une
trop haute température, comme on sait que les Batraciens
anoures y parviennent au moyen de leur transpiration
cutanée. Un seul fait cité i>aT Schlegel (1) et par
Burdach (2), nous apprend que, dans les contrées les:
plus chaudes de l'Amérique du sud , les Boas s'enfoncent
dans la vase à l'époque où la température est la
plus élevée et lapl us sèche, pour y subir le sommeil ou
l'engourdissement annuel. C'est ce qu'avait reconnu
M. de Humboldt chez le Crocodile (3). De sorte qu'à
l'expression de sommeil d'hiver ou d'hibernation ne
doit pas sejoindre toujours l'idée du froid. Il y aurait
donc dans ce cas pour les Serpents une sorte destivation
ou d'engourdissement en été, comme on l'a observé
pour certaines chenilles, qui cessent tout à coup en juin
de prendre la nourriture et qui s'engourdissent pendans
près de deux mois, pour attendre la seconde
poussée des feuilles , qui sont beaucoup plus tendres
après la séve d'août, et dans quelques insectes parfaits,
tels que chez plusieurs espèces de papillons de jour (4).
Des organes destinés aux sécrétions dans
les Serpents.
Nous avons déjà eu occasion de faire connaître les
instruments de la vie qui , chez ces animaux , produisent,
séparent, reçoivent ou conduisent les diverses
humeurs qui sont extraites du sang, telles que la sahve
(page 139), les larmes (104), le venin (UO), le
(i) Physionomie des Serpents. Tom. T, pag. 98.
(2; Physiologie, traduction de Jourdan. Tome V, pag. 16g.
(3) Voyez dans le tome III du présent ouvrage à la page 35.
(4) Consultez, sur la chaleur des Serpents, les détails que nous avons
donnés sur l'incubation à l'article des oeufs.
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