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1 2 8 REPTILES OPHIDIENS.
déplacement en devant, en dehors, et réciproquement;
car elle le suit dans toutes ces directions. La partie qui
est hérissée de dents varie , comme nous l'avons dit,
pour l'étendue et la quantité de ces petits crochets
osseux recourbés en arrière qui garnissent son bord
supérieur. Leur nombre est généralement plus considérable
dans les Serpents non venimeux, et bien
moindre dans les espèces qui ont des crochets antérieurs
ou des sus-maxillaire très-courts.
Telles sont, en général, les parties osseuses de la
bouche ; mais elles offrent de très-grandes différences
pour les formes, les dimensions et le mouvement dans
les diverses familles. Il suffit de dire ici que leur mobilité
est excessive; d'ailleurs le mécanisme et les
usages ne peuvent être bien conçus qu'après avoir fait
connaître les dents qui les garnissent, et les muscles
qui leur communiquent ou leur impriment le mouvement.
V
Les dents des Ophidiens, qui ne leur servent pas
pour mâcher, mais seulement pour retenir leur proie,
sont toujours coniques, pointues, et courbées, de manière
que leur extrémité, libre, acérée et très-piquante,
est constamment dirigée vers la gorge ou en arrière.
Jamais ces dents ne sont enchâssées à leur base dans
l'épaisseur des os ; elles sont soudées à leur surface et
percent les gencives. En haut elles sont supportées
par les os sus-maxillaires, les palatins, les ptérygoïdiens
, jamais, selon nous , quoiqu'on l'ait avancé, par
les palato-maxillaires, quelquefois, mais rarement,
par les incisifs; le plus souvent elles sont placées sur
une ou plusieurs lignes longitudinales. En bas elles
occupent le bord de la branche de Ja mâchoire inférieure.
NUTRITION. BOUCHE. DENT.S. 12 9
Il existe toujours des intervalles entre ces dents
crochues ; leurs dimensions varient. En général, elles
sont courtes, et leur disposition est telle que leur grosseur
et leur longueur vont en augmentant ou en diminuant
de derrière en devant. Cependant, il y a des
cliiiérences à cet égard suivant les genres, car dans
quelques-uns les dents moyennes d'une rangée longiludinale
sont plus grosses; chez d'autres elles sont
plus développées dans la région antérieure ou dans
la postérieure ; leur inclinaison varie également. Il est
très-probable que ces dents crochues se brisent souvent
et qu'elles restent enfoncées dans les chairs de la
proie avalée ; nous avons observé quelquefois dans les
matières excrémentitielles des Boas, qu'on conserve
vivants à la ménagerie du Muséum, des portions de ces
dents dont la partie émaillée était devenue transparente
et comme nacrée, parce qu'elles avaient été en partie
dissoutes dans l'acte de la digestion. Ces dents sont
bientôt remplacées ou suppléées par d'autres dont on
trouve un grand nombre de germes qui se dirigent latéralement
de dedans en dehors ; ces dernières sont
plus développées.
On distingue ces dents en sus-maxillaires, palatines
ou ptérygoïdiennes internes, en inter-mandibulaires
et en sous-maxillaires , d'après leur insertion.
Les Serpents à dents creuses ou à crochets venimeux
n'ont ordinairement qu'un seul de ces crochets qui
reste fixé solidement, de chaque côté, sur l'os susmaxillaire;
et cette dent creuse, perforée dans toute
sa longueur, est entraînée par l'os dans tous ses mouvements.
Il y a là , il est vrai, beaucoup d'autres
germes de dents , mais ils sont libres et déposés dans
une bourse. Ces crochets sont de longueur diverse et
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