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Ô74 REPTILES OPHIDIENS.
Ce nouveau genre élabli par Oppel constitua avec
ceux des Amphisbènes et des Typhîops , dans la classification
des reptiles de ce naturaliste, la famille des
ophidiens anguiformes , où il fut distingué des deux
autres par des scutelles ventrales plus grandes que les
écailles du dos et des flancs.
Cuvier adopta la genre Tortrix, mais ne lui assigna
pas tout à fait la même place qu'Oppel dans le
système ; c'est-à-dire qu'au lieu de le laisser en compagnie
des Amphisbènes et des Typhlops , composant
seuls pour l'illustre naturaliste français une tribu dite
des doubles marcheurs , la première de sa famille des
vrais serpents , il le fit passer dans la seconde ou celle
des serpents proprement dits, en lui donnant pour
caractères distinctifs : des os mastoïdiens compris dans
le crâne, des orbites incomplètes en arrière, une tête
et un corps cjdindriques, et, ce cjui est évidemment
erroné , une langue courte et épaisse. Cette caractéris
tique, qui se trouve aussi bien dans l'édition du
Règne animal de 1817 que dans celle de 1829, a été
reproduite mots pour mots en 1825 par Latreille dans
ses Familles naturelles, mais avec cette diiîérence que
ce n'est plus au genre Rotdeau cju'elle s'applicjue, mais
à la famille des Cylindriques uniquement composée de
ce groupe générique.
Merrem, dont le Tentamen systematis amphibiorum
parut en 1820, y signala pour la première fois
qu'il existe aux côtés de l'anus des Tortrix d'Oppel
des appendices calcariformes, dont la structure ou
plutôt celle de tout le petit appareil duquel ils dédeux
Typhlops, deux Rouleiiux, un Éryx, sous quatre noms différents
, uu serpent de mer et deux Sauriens, l'un apode et l'autre
dipo^e, de la famille des Scincoidiçpsi
AZÉMIOPHIDES TORTRICIENS. 5^75
pendent fut décrite avec détails quelques années plus
tiird par M. Mayer de Bonn; mais Merrem, nonobstant
le caractère que son intéressante remarque
lui fournit l'occasion d'ajouter à ceux qui avaient été
antérieurement donnés du genre Tortrix, introduisit
dans ce groupe plusieurs espèces et notamment deux
Typldops j ainsi que YOphiomorus miliaris, saurien
apode de la famille des scincoïdiens, qui n'oiirent
certainement pas la plus légère trace d'ergots sur les
parties latérales de la région anale.
Hemprich, Oken et iLmorth, tous trois séparément,
dans des ouvrages immédiatement postérieurs
à celui de Merrem, que nous venons de citer, ont cru
devoir, tout en acceptant le genre Tortrix tel qu Oppel
l'avait élabli, substituer à son nom primitif, l'un
la dénomination nouvelle iYIljsia , l'autre celle à'Anilius,
et le troisième celle de Torquatrix, par la
raison, qui ne nous semble nullement fondée, que
déjà Linné avait appelé Torino; un groupe d'insectes
Lépidoptères nocturnes, dont les larves ou chenilles
ont l'habitude de rouler des feuilles autour d'elles.
En 1826, M. Filzinger, à-ùïis s?, Neue classification
der Reptilien, imita ce qu'avait fait Latreille l'année
précédente dans ses Familles naturelles, en considérant
, de même que lui, le genre Tortrix comme type
d'une famille particulière , qui fut alors appelée, non
plus les Cylindriques, mais les Ilysioïdece , par suite
de l'adhésion donnée par l'auXeur au changement de
nom qu'Hemprich avait bien inuliltment fait subir
au genre Tortrix. Cette famille des Ilysioïdece de
M. Fitzinger figure aussi dans son Conspectus systematis
ophidiorum de 1840 (1) , mais autrement
(1) Voyez page 63 du présent volume.
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