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Ï 5 4 REPTILES OPHIDIENS.
Les Serpents, comme on le sait, peuvent avaler des
animaux souvent plus volumineux que leur propre
corps ; ils doivent cependant pénétrer dans une gueule
dont le calibre, en apparence, n'est pas en rapport
avec le diamètre de la téte ; cette modification singulière
, ainsi que nous l'avons déjà fait concevoir, est
permise par la séparation naturelle de la disjonction
qui existe entre les branches de leurs mâchoires , par
la diduction que les muscles y produisent et par le
rapprochement qu'ils peuvent en opérer , afin de rétablir
la téte dans sa forme primitive, quand cet acte,
qui ne se renouvelle qu'à des intervalles assez éloignés,
n'exige plus cette sorte de dislocation.
M. Dugès (1) a décrit avec détails l'appareil et le
mécanisme delà déglutition dans les Couleuvres et les
Vipères; nous avons aussi nous-mêmes été plusieurs
fois témoins de cet acte dans plusieurs espèces de Couleuvres
, de Vipères, de Crotales, et surtout chez les
Boas et les Pythons que l'on nourrit depuis longtemps
en domesticité sous nos yeux, et que nous pouvions
examiner sans leur inspirer aucune crainte.
Quand on présente à un Python un lapin ou un rat
vivant, dès que le Serpent l'aperçoit ou qu'il est
averti de sa présence par quelque émanation, il tourne
vivement la tête vers sa proie , il dresse rapidement le
devant du tronc qu'il porte en arrière, il écarte ses
mâchoires, et à l'instant il les lance comme un trait
vers la tête de la victime qui se trouve ainsi blessée et
retenue par un grand nombre de crochets. Dès ce moment
le tronc du serpent s'enroule sur la poitrine de
( i ) Annales des sciences naturelles 1827. Tome XII , page 386,
fig. 1 7 - 1 8 .
Dwernoy, iBSa, ibid,, tome XXX.
NUTRITION. DÉGLUTITION, l55
l'animal qui jette un cri de douleur plus ou moins
prolongé, car il est écrasé et ne peut plus respirer.
Quand, au bout de quelques minutes, la proie ne
donne plus de signes de vie , le Serpent écarte ses mâchoires
pour détacher ses crochets , et bientôt, saisissant
sa victime par le bout du museau , il en introduit
la tête entre ses mâchoires qui s'écartent peu à
peu, s'élargissent, s'étalent de manière à admettre
dans leur intervalle le diamètre du crâne , et successivement
le cou , la poitrine , les pattes et le reste de
l'animal qui se trouve ainsi suivre tout d'une pièce ,
en pénétrant peu à peu dans l'oesophage du Serpent.
Le tronc de celui ci, sur lequel on ne distingue plus
la tête , devient tout à coup monstrueux dans sa région
antérieure par la dilatation énorme que permettent la
mobilité et l'indépendance des côtes qui ne sont pas
fixées au sternum.
Il y a quelques diiiérences dans la manière dont la
proie est saisie ; mais c'est presque toujours par la
tête que les oiseaux et les petits quadrupèdes sont
introduits entre les mâchoires, de telle sorte que leur
ventre reste dans la partie inférieure; nous avons vu
cependant des grenouilles saisies par derrière , et alors
leur tête restait à l'entrée de la gueule du Serpent
qui, dans cet état, paraissait avoir deux têtes l'une audessous
de l'autre. Quand la proie a été mal prise,
lorsqu'elle se trouve arrêtée par le travers , le Serpent
cherche à décrocher ses dents pour la saisir autrement
et la faire entrer entre ses mâchoires d'une façon
plus avantageuse. Ce sont les crochets supérieurs qui
pénètrent les premiers sur le cou de l'animal et à rebrousse
poil, de telle sorte que, dans le mouvement
qui sera communiqué à la victime, les plumes, les
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