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l l ( j REPTILES OPHIDIENS,
à pointesrecourbées,qui leshappent, les accrochent, les
retiennent par cent hameçons qui pénètrent dans leurs
.chairs; la compression force le corps de la victime à
s'allonger, à se calibrer, pour arriver peu à peu et
disparaître dans Tcesophage du Serpent qui peut se
dilater considérablement.
De même que l'on a supposé chez ces Reptiles la
faculté d'exercer une sorte de puissance de volonté
pour soumettre à leur pouvoir les animaux dont ils
veulent faire leur proie, on a cru que certains hommes
possèdent le secret d'enchanter les Serpents et de les
faire obéir aux ordres qu'ils leur transmettent. Ce
préjugé subsiste et se propage encore dans nos campagnes,
et trouve surtout force croyants en Egypte et
en Amérique, car le peuple en est persuadé. Les
plus anciens auteurs, ainsi que nous avons déjà eu
occasion de le dire (1), ont consigné ces observations
dans leurs ouvrages, et quelques voyageurs les ont racontées
avec bonne foi, comme en ayant été témoins.
Au moyen de certains chants, de gestes, de postures,
de simagrées ou de sons tirés de quelques instruments
bizarres, ils les attirent vers eux et se font suivre, diton
, des espèces les plus venimeuses, ou qu'ils annoncent
comme telles. Ce senties Psylles, les Marses
d'iElien, de Pline; mais en réalité des bateleurs,
des jongleurs, des banquistes qui trompent le vulgaire
toujours avide du merveilleux. Nous parlerons
de ces prétendus sorciers quand nous aurons à traiter
de la Vipère céraste, de TÉryx javelot et aussi des
diverses espèces du genre Naja ou Serpents à coiffe
(i) Voyez dans ce volume ce <jue nou¥ »Yons dit des Fsylles en
parlnnt du venin des Serpents,
ORGANES DE LA NUTRITION.
que des charlatans font danser ou exécuter à volonté ,
et en cadence, diverses positions, puis simuler la roideur
d'un bâton inflexible ou la mollesse d'un cadavre
qui prendrait toutes les courbures qui lui sont imprimées,
§ I I I . DES ORGANES DE LA NUTRITION.
Les Serpents mangent rarement, et se nourrissent
essentiellement de chair; mais, comme tous les autres
animaux , ils ne peuvent s'accroître et produire les
divers phénomènes de la vie , qu'autant qu'ils font pénétrer
dans leurs tissus intérieurs une certaine quantité
de matières ; celles-ci déjà animalisées , il est vrai
ne tardent cependant pas à être décomposées , quand
elles ont été, pendant quelque temps , soumises a
l'action désorganisatrice de l'économie vivante. Ces
substances, ainsi incorporées et dissoutes, s'identihent
par leurs molécules constituantes, qui s'assimilent en
grande partie au nouvel individu; elles alimentent
tousles organes qui doivent se développer , en augmcntant
leur volume , et en leur fournissant les matériaux
qui servent à l'exercice des diverses fonctions quils
ont à remplir. Puis , ce qui n'a pas été absorbé est rejeté
comme un magma inutile et nuisible.
On comprend sous la dénomination générale de
nutrition toute la série des opérations qui tendent^a
élaborer, à préparer les substances ingérées, afin
qu'elles puissent être identifiées lorsqu'elles ont ete de
nouveau introduites dans un corps vivant et soumises
aux divers appareils dont les actions semblent se succéder
dans l'ordre suivant, que nous adoptons , afin de
les examiner avec plus de méthode. Ce sont autant
d'actions particulières qui tendent au même but ; mais
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