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L 8 8 RE P T I L E S OPHIDIENS,
sorte de scissure avec l'artère et la veine émulgentes. La
circulation s'y opère comme dans le foie. Il y a là une
sorte de veine-porte rénale qui pénètre par les ramifications
dans les corpuscules de Malpighi ; elle y apporte
les éléments de l'urine , tandis que la veine émulgente
correspond à la veine hépatique.
L'urine des Serpents qui est le plus ordinairement
rendue en masse et à des intervalles souvent éloignés
de plus d'un mois, sort sous la forme d'une bouillie
épaisse, d'un blanc jaunât r e , le plus souvent en une
plaque isolée ou gâteau aplati qui a pris cette forme
en s'accumulant dans le cloaque , puis en traversant
son orifice transversal. D'autres fois, elle.se trouve
mêlée ou enduite de quelques résidus solides des aliments,
quand ils sont réduits aux bases terreuses ou
à la substance cornée des plumes , des écailles et des
ongles. Par l'analyse que les chimistes ont faite de cette
matière qu'ils ont pu se procurer en assez grande
quantité, ils ont reconnu qu'elle se composait principalement
d'acide urique et de sels, tels que Turate
d'ammoniaque, de carbonate calcaire et même d'une
très-petite proportion d'urée (1). .
Nous avons eu occasion d'observer que les Pythons
élevés et nourris dans une sorte de domesticité rendent
parfois séparément et sans aucun mélange de
matière stercorale solide , une assez grande quantité
d'eau ou d'urine liquide qui s'était apparemment rassemblée
dans leur cloaque , car ils n'ont pas de vessie
(L) Voyez à la table des auteurs l'arlicle BUSCH. Ce chimiste a trouvé
dans le résidu blanc du Boa coustricteur ou Devin, de Turate acide de
potasse et d'ammoniaque. La même matière chez les Couleuvres et chez
le Caméléon porte une odeur fortement ammoniacale. John Davy,
Front se sont aussi livrés à ces recherches. Voyez Meckel, Archiv. Deutsche,
tome Vf, page 346.
[ GÉNÉRATION. 18 9
urinaire. Il est vrai que ces individus, auxquels le gardien
delà ménagerie fait prendre des bains tous les
trois ou quatre jours dans l'eau tiède, semblent y humer
ce liquide. On les y voit en efïet faire le mouvement de
déglutition. Leurs mâchoires légèrement écartées restent
alors immobiles, le liquide semble descendre dans
leur gosier, et les muscles du pharynx et de la partie
postérieure aux mâchoires paraissent successivement
mis en mouvement. Le liquide qu'on regarde comme
(le l'urine provient-il des reins ou de l'eau ainsi humée
qui servirait à laverie tube intestinal? C'est cette dernière
opinion que nous avons adoptée dans le commencement
de l'article oii nous parlons de la déglutition.
^ IV. DE S ORGANES GENERATEURS ET DE LA FONCTION
REPRODUCTRICE DANS LES SERPENTS.
Tout ce que nous avons dit, d'une manière générale
, de cette fonction chez les Reptiles (1), peut comî
plétement s'appliquer aux Ophidiens. Leurs sexes sont
! distincts , et les mâles , généralement plus petits, plus
sveltes , plus actifs, sont mieux colorés que les fe-^
melles. On conçoit que ces animaux n'ont aucun besoin
d'être réunis par couple, ou en monogamie prolongée
, au delà de l'époque à laquelle doit avoir lieu la
réunion des sexes. En eiî'et, ils n"'avaient pas de nids à
construire , d'incubation corporelle chaleureuse et nécessaire
à opérer, d'alimenis à fournir ou à préparer
d'avance, d'éducation première à donner. L'instinct
seul et la nécessité impérieuse que la nature a imposée
à tous les animaux de chercher à conserver, à propager
leur race, porte le mâle à faire tous ses efforts
(3) Voyez iome I du pré-'ent ouvrage, pages 2 U et suivante*.
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