1 0 0 «REPTILES. OPHIDIENS.
Deux masses principales et symétriques constituent
ce cerveau : l'antérieure , prolongée sous les frontaux ,
fournit de gros nerfs olfactifs qui se terminent en
massue. Les deux lobes qui suivent constituent les
couches optiques; elles ont une cavité intérieure, sorte
de ventricule , et il en provient les nerfs des yeux et
des mâchoires. Le cervelet qui forme le lobe postérieur
est plus large que long : il recouvre l'origine de
la moelle allongée , laquelle est logée dans une sorte de
gouttière à la base postérieure du crâne , vers le trou
occipital. Cest entre le cervelet et la moelle que se détachent
les nerfs acoustiques et les pneumo-gastriques.
On voit que le cerveau des Serpents a beaucoup de
rapports avec celui des autres Reptiles. M. Otto a observé
le nerf grand sympathique ou trisplanchnique
dans le Serpent Python. Ce nerf est à son origine lié
au pneumo-gastrique avec lequel il semble se confondre
dans quelques Serpents ; les cordons prévertébraiix
éprouvent des renflements ganglionaires , mais
ils sont en petit nombre ; cependant on les a vus recevoir
des filets des nerfs rachidiens comme dans les
autres animaux vertébrés.
Il est certain que les Serpents ont les cinq organes
des sens ; mais comme on le conçoit, leur vie de rapports
étant très-bornée , les instruments qui sont destinés
à les en faire jouir sont eux-mêmes fort peu développés
; c'est ce qui va être établi par l'examen que
nous allons faire des sensations que doivent produire
chez eux l'odorat, la vue , l'ouïe, le goût et même le
toucher actif.
Odorat. Les Serpents ont les organes de Vodoration
fort imparfaits. Vivant et respirant dons l'air,
SENSIBILITÉ. ODORAT,
ils n'exercent cependant des mouvements inspiratoires
que très-rarement, parce qu'ils font ^pénétrer dans
leur poumon, en une seule fois, un grand volume
d'air qui passe alors, rapidement dans leurs narines ,
lesquelles sont peu développées. Quoique leur trajet
soit fort court, puisqu'elles semblent traverser verticalement
leur museau pour s'ouvrir au devant du palais,
ces fosses nasales sont cependant enduites d'une
membrane muqueuse , vascujaire, colorée , dans l'épaisseur
de laquelle on voit aboutir les nerfs olfactifs.
Mais il n'y a pas de sinus ou de cavités destinées à retenir
les odeurs. Au reste , quand on réfléchit sur le
but dans lequel il semble que cette sensation a.été octroyée
aux animaux, on en conçoit peu le besoin chez
les Serpents qui portent la tête basse, le plus souvent
à la surface de la terre, où les émanations volatiles
tendent peu à descendre. D'ailleurs , ces animaux ne
sont pas dirigés par ce sens vers la proie ; tout au plus
pourraient-ils être appelés à reconnaître la présence
des individus de leur race à lepoque où le besoin de
la reproduction se fait sentir, puisque alors les mâles,
comme les femelles, répandent dans latmôsphère une
odeur forte et toute particulière. On trouve quelques
modifications dans les orifices externes des narines chea
les espèces qui vivent dans l'eau, par exemple ; car
alors, on peut voir au devant de ces trous, qui sont
plus rapprochés entre eux et plus élevés sur le sommet
de la tête , des membranes mobiles qui font à volonté
l'office des soupapes , quand l'animal est obligé de
plonger. Nous avons observé même dans les Serpents
que nous avons pu examiner, quand ils avaient la tête
tout à fait plongée sous l'eau bien transparente,
comme chez les Couleuvres à collier et chez 1g§ Py-
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