361
\
REPTILES OPIIIDIIÎNS.
quatre autres, sont rejetées un peu obliquement de
côté, en dedans. Quant à leur nombre, il varie de
dix à vingt-cinq dans clîaque rangée sus-maxillaire,
et à proportion dans les autres ; mais l'un ne se
rencontre que chez deux espèces d'Éryx, et l'autre
chez quelques Boseides ; le plus généralement il est
de dix-huit.
Il nous reste maintenant à faire connaître la véritable
structure de cette paire d'ergots, qu'on observe aux
côtés de la fente anale de tous les Pythoniens adultes.
]Nous en avons déjà parlé à la page 84 de ce sixième
volume , en annonçant que M, Mayer les avait décrits
dans les Mémoires des curieux de la nature (1).
L'auteur produit d'abord l'historique deFindication
de leur structure: c'est Kussel qui le premier a reconnu
la présence des ergots dans plusieurs espèces de Boas
qu'il a décrites, en 1790, dans son ouvrage sur les serpents
des Indes ; mais il ne les avaitpas examinés anatomiquement.
Daudin et Oppel les ont aussi mentionnés
en employant leur présence comme un caractère générique
, que G. Cuvier a répété ; mais c'est Schneider
qui a le premier décrit leur conformation osseuse et
leur organisation musculaire, que M. Mayer a beaucoup
plus complètement étudiées dans le mémoire
que nous analysons ici.
Dans le genre Boa l'ergot est un ongle de corne véritable,
servant de gaine à un petit os onguéal un
peu courbé et articulé sur un autre os qui reste toujours
caché sous la peau.-Ce dernier est considéré
comme un os du métatarse : il est recourbé et porte une
(i) Ce mémoire a été traduit en français dans le tome VII des
Annales des Sciences naturelles , page 170 , publié en 1826 , et la
planche y a été copiée in-4®, atlas n" 6.
a z é m i o p h i d e s pythoniens. 36 : )
apophyse qui donne attache à un muscle. Cet os intermédiaire
est aussi mobile sur un troisième beaucoup
plus grêle , mais aussi beaucoup plus long. Au
point de jonction avec le métatarsien on voit une sorte
d'épiphyse avec deux appendices que l'auteur regarde
comme des espèces de tarse. Il y a autour de cet appareil
très-mobile , cinq faisceaux de fibres charnues.
Ces muscles ont pour usage de déterminer des mouvements
divers. Le plus long faisceau qui est destiné à
étendre le pied, tire l'os du métatarse en avant et
porte l'ongle en dehors ; un second, plus court, paraît
avoir la même fonction ; le faisceau le plus gros, le
plus épais, est le fléchisseur qui ramène l'ergot en
dedans vers le cloaque ; enfin il y a un adducteur et
un abducteur qui meuvent la région du tarse , l'un en
dedans, l'autre en dehors; telle est la structure dans
les Boas. Dans les autres genres l'auteur n'a fait qu'indiquerla
présence de ces ergots : 1° dans VÉryxjaculus
d'après Oppel ; dans le genre Python, d'après Daudin
et Cuvier ; mais il ne les a pas disséqués. Il en est
de même pour ÏEijx Johnii, type du genre Clothonie
de Daudin, et pour les Tortrix ou Rouleaux d'Oppel,
dont nous parlerons par la suite.
L'époque de l'âge à laquelle apparaissent extérieurement
ces appendices calcariformes des Pythoniens,
semble varier suivant les espèces ; car nous les avons
vus être déjà fort développés chez de très-jeunes
Boaîides, tandis que des individus beaucoup plus
âgés , appartenant à des espèces qui dépendaient, les
unes de la même tribu , les autres de celle des Pythonides,
n'en offraient pas la plus légère trace.
'i