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8 0 REPTILES OPHIDIENS.
C'est au nombre prodigieux des os qui composent
la colonne vertébrale, et à leur grande mobilité,
que le corps des Serpents doit sa flexibilité extrême et
la faculté qu'il a de pouvoir s'adapter à toutes les
surfaces , quelles que soient leurs courbures , pour y
trouver des points d'appui. Leurs mouvements ont
lieu principalement sur les côtés, de droite à gauche
et réciproquement; quelquefois, plus rarement, de
haut en bas et de devant en arrière. Quoique chacune
des pièces de l'échiné tourne très-peu sur son
axe, la plus petite déviation qui peut s'y opérer devient
le centre d'un rayon flexible représenté par la partie
prolongée de la colonne du côté de la tète ou vers
celui de la queue. Comme la progression s'exerce le
plus souvent par des mouvements latéraux, c'est dans
ce sens que les articulations vertébrales semblent se
prêter le mieux à leur glissement réciproque.
Quelques-unes des vertèbres offrent assez constamment
des particularités, qui peuvent aider à les faire
distinguer entre elles, comme appartenant à telle
région du corps, et les font ainsi reconnaître même
lorsqu'elles sont isolées. Telles sont les deux premières
du côté de la tête ; puis celles qui supportent les côtes,
et enfin celles de la queue, ou quelques-unes de celleslà,
en particulier dans les Crotales, et le plus souvent
celle de l'extrémité du tronc au-dessus de l'orifice du
cloaque.
L'atlas est généralement une des plus petites vertèbres.
Comme elle n'a pas d'apophyses épineuses , ni de
corps , elle représente un simple anneau osseux , à travers
lequel passe en arrière la moelle nerveuse, et en
avant ou en bas elle admet Téminence antérieure du
corps de l'axis qui, au lieu d'être en forme de dent,
DES os ET DU SQUELETTE. 8(
présente sur sa partie tronquée une concavité articulaire
destinée à recevoir le condyle de l'occipital, de
sorte que sur cette surface , les mouvements de la tête
et de l'échiné sont réciproques.
»Toutes les vertèbres abdominales ou costales, qui
viennent immédiatement après, correspondent a la
grande cavité cylindrique qui renferme les viscères.
Leur caractère distinctif se trouve dans les empreintes
des surfaces articulaires destinées à recevoir les côtes;
de même que l'absence de ces empreintes, ou celle
des facettes cartilagineuses sur les apophyses transverses
, ainsi que leur plus grand développement, joint
à la direction de ces éminences, font reconnaître les
vertèbres caudales. La forme de ces dernières varie au
reste suivant la configuration et les usages de la queue,
qui tantôt est conique et arrondie, comme tians le
plus grand nombre des couleuvres ; tantôt comprimée,
comme dans les espèces éminemment aquatiques,
telles que les Pélamides et les Hydrophides ; et quelquefois
simplement déprimée sans apophyses épineuses
bien saillantes, ainsi qu'on l'observe dans les Serpents
à crochets venimeux, et surtout dans les espèces du
genre des Crotales.
Nous ne parlerons ici de la tête des Serpents que
sous le rapport de ses mouvements généraux, et de
son articulation avec l'échiné ; lorsque nous ferons
connaître le système nerveux , nous considérerons le
crâne comme une boîte qui loge et protège les organes
des sens et le cerveau. L'appareil des os de la face et
des mâchoires, qui est destiné principalement à la
préhension des aliments et à la déglutition, sera étudié
avec les organes de la digestion.
C'est par l'os occipital et par son condyle unique,
REPTILES, TOME VI. Q
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