
 
		PLANCHE  XYI. 
 T^ue  du  Chimborazo  et  du  Carguairazo. 
 La   Cordillère  des 'Andes  tantôt  se  divise  en  plusieurs  branches,  séparées  
 les  unes  des  autres  par  des  vallées  longitudinales,  tantôt  elle  ne  forme  
 qu’une  seule  masse,  hérissée  de  cimes  volcaniques.  En  décrivant  plus  haut,  
 le  passage  de  la  montagne  de  Quindiu  (Pl.  v ) ,   nous  avons  essayé  de  
 donner  un  aperçu  géologique  de  la  ramification  des  Cordillères  dans  le  
 royaume de  la  Nouvelle-Grenade,  entre  les  20 3o  et  5°  i 5  de  latitude boréale.  
 Nous  avons  observé  en  même  temps  que  les  grandes  vallées  placées  entre  
 les  deux  branches  latérales  et  la  chaîne  du  centre,  sont  les  bassins  de  deux  
 rivières  considérables,  dont  le  fond  est  encore  moins  élevé  au-dessus  du  
 niveau  de  l ’Océan  que  le  lit  du  Rhône,  dont  les  eaux  ont  creusé  la  vallée  
 de  Sion,  dans  les  Hautes-Alpes.  En  avançant  de  Popayan  vers'le  sud,  on  
 voit,  sur  le  plateau  aride  de  la  province  de  los Pastos,  les  trois  chaînons  des  
 Andes  se  confondre  dans  un  même  groupe  qui  se  prolonge  bien  au  delà  
 de  l’équateur. 
 Ce  groupe,  dans  le  royaume  de Quito,  offre  un  aspect  particulier  depuis  
 la  rivière  de  Chota,  qui  serpente  dans  des  montagnes  de  roche  basaltique,  
 jusqu’au  Paramo  de  l’Assuay,  sur  lequel  s’élèvent  de  mémorables  restes  de  
 l’architecture  péruvienne.  Les  sommets  les  plus  élevés  sont  rangés  en  deux  
 files qui forment  comme une  double  crête  de la Cordillère :  ces cimes colossales  
 et  couvertes  de  glaces  éternelles  ont  servi  de  signaux  dans  les  opérations  des  
 académiciens françois,  lors  de la mesure  du  degré  équatorial.  Leur  disposition  
 symétrique,  sur  deux  lignes  dirigées  du  nord  au  sud,  les  a  fait  considérer  
 par  Bouguer  comme  deux  chaînons  de  montagnes  séparées  par  une  vallée  
 longitudinale :  mais  ce  que  cet astronome  célèbre nomme le  fond d une vallée,  
 est  le  dos  même  des  Andes ;  c’est  un  plateau  dont  la  hauteur  absolue  est  de  
 deux mille sept  cents  à deux mille neuf cents  mètres.  Il ne  faut  pas confondre  
 une  double  crête  avec  une véritable  ramification  des  Cordillères. 
 La  plaine  couverte  de pierre  ponce,  qui  forme  le  premier  plan  du  dessin  
 dont  nous  donnons  ici  la  description,  fait  partie  de  ce  plateau  qui  sépare  la