continens : dans les temps homériques, selon M. Visconti, on en attribua
l’invention à Mercure *. Le disque qui repose sur le corps de la victime,
et dans lequel • le prêtre .tourne le bois cylindrique , est le trropsuç des
Grecs \ Pline affirme que, de toutes les substances ligneuses, le lierre est
celle qui s’enflamme le mieux lorsqu’on la frotte avec le bois de laurier3.
Nous avons trouvé ces -jrvpgïet chez les Indiens de l’Orénoqu'e. Il faut une
grande rapidité de mouvement pour élever la température jusqu’au degré de
l ’incandescence.
N.° ix . Figure d’un roi mort, entouré de quatre drapeaux, l’oeil fermé,
pas de mains, les pieds enveloppés. La chaise est le siège royal, appelé
tlatocaicpalli, sur lequel on représente, dans le codex borgianus (fol. 9 ), Adam
ou Tonacateuctli, le Seigneur de notre chair ^ et Eve ou Tonaçacibua.
Ce; caractère hiéroglyphique se trouve figuré dans l’almanach rituel, à la page
qui indique le cycle de treize jours, pendant lequel le soleil passe au zénith
de Mexico.
N.° x. Une allégorie qui rappelle les purifications de l ’Inde. Une divinité,
dont l ’énorme nez est orné de la figure de la couleuvre à deux têtes ou de
l’amphisbène mystérieux, porte en sa main un xiquipilli ou une bourse
d’encens; on voit sur son dos un vase cassé, d’où sort un serpent: un autre
serpent, saignant et mis en pièces, se trouve devant lui; un troisième serpent,
également coupé en morceaux, est renfermé dans une caisse remplie d eau, de
laquelle s’élève une plante. On découvre, à droite, un homme placé dans un
pot ; à gauche, une femme ornée de fleurs, vraisemblablement la voluptueuse
Tlamezquimilli, que l ’on représente aussi les yeux bandés. Sur là même page
on trouve des agaves qui rendent du sang lorsqu’on les coupe. Cette allégorie
fait-elle allusion au serpent qui empoisonne l’eau, la source de toute vie
organique4, à la victoire de Krichna sur le dragon Kabya, à la séduction
et à la purification par le.feu? Il est évident que la figure du serpent, dans
les peintures mexicaines, indique deux idées très-différentes. Dans les reliefs
qui indiquent la division de l’année et des cycles, cette figure n’exprime
1 Homer. Hymn .inMe rcu r., ▼. 110. .y j
3 Apollon. Ruod. Argonaut., Lib. I , v. n 84> e t Schol. ad eum.
3 P lih. Hist. n a t., x v i, 77. Seneca N a t , Quæst. H , 22. T heophb. , v; 10.
4 Paullihüs de S. Bartulolomæo , Codices Avenses, p. 235.
que le temps, oevum. Le serpent représenté en rapport avec la mère des
hommes ( Cihuacohuatl ) , ou terrassé par le Grand Esprit Teotl, lorsqu’il
prend la forme d’une des divinités subalternes, est le génie du mal, un
véritable xaxoctaWiv. Chez les Égyptiens, ce n’étoit pas l’hiéroglyphe du
serpent*, mais celui de l ’hippopotame qui exprimoit cette dernière idée.
Les figures sans vêtemens, comme celle du groupe n.° x , et-la déesse
de la volupté, appelée Ixcuina ou Tlazolteucihua % sont extrêmement rares
dans les peintures mexicaines. En général les peuples barbares donnent des
vêtemens. à leurs statues : c’est un raffinement de l ’art, de présenter le corps
nu dans la beauté naturelle de ses formes. Il est très-remarquable aussi que
parmi les hiéroglyphes mexicains on ne découvre absolument rien qui annonce
le symbole de la force génératrice;, ou le culte du lingam, qui est répandu dans
l’Inde et parmi toutes les nations qui ont eu des rapports avec les Hindoux.
M. Zoega a observé que l’emblème du phallus ne se trouve pas non plus dans
les ouvrages égyptiens d’une haute antiquité ; il a cru. pouvoir, en conclure
que ce culte est moins ancien qu’on ne le suppose. Cette assertion est cependant
contraire aux notions que Hamilton, sir Wilfiam Jones et M. Schlegel ont
puisées dans le Sîva Pourâna3, dans le Kâsi Khanda, et dans plusieurs autres
ouvrages écrits en langue samskrit. On ne sauroit douter que l’adoration des
douze lingams, venus du sommet de l’Imaüs (Himâvata), ne remonte jusqu’à
l’époque des premières traditions des Hindoux. Au miheu de tant d’autres
rapports qui annoncent d’anciennes communications entre l’Asie orientale et
le nouveau continent, on doit être surpris de ne pas trouver dans ce dernier
quelques traces du culte du phallus. M. Langlès 4 observe expressément que
dans l ’Inde les Vaichnava, ou sectateurs de Vichnou, ont horreur de cet
emblème de la force productrice, que l ’on adore dans les temples de Sîva et
de son épouse, la déesse de l ’abondance, Bhavânî. Ne pourroit-on pas supposer
qu’il existe également parmi les Bouddhistes exilés dans le nord-est de
l ’Asie, une secte qui rejette le culte du lingam, et que c’est de ce Bouddhisme
épuré qu’on retrouve quelques foibles traces parmi les peuples américains?
■ Zoega , p. 44.5 , n. 35.
* Codex borg.} Mss. fol. 7.3.
3 Catalogue des manuscrits samskrits de la Bibliothèque impériale, p. 36 et 5o.
4 Recherches asiatiques, Tom. I , p. 2i5.
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