MAISONS LUNAIRES.
SIGNES (MMc jrH»«u)
DU ZODIAQUE.
Rat. Rat, verseau.
Gazelle. Boeuf, capricorne.
Flèche, arc. , . T igre, sagittaire.
Queue de lion. lion.
Fléau de balance. Dragon, balance.
Serpent. Serpent, vierge.
ChevaL Cheval.
Chèvre. Brebis, cancer.
Singe. Singe, gémeaux.
Aigle. Oiseau, taureau.
Queue de chien. Chien, bélier.
1 Poisson. Porceau, poisson.
Dans le ciel arabe, le baudrier d’Orion est désigné sous le nom dè
fléau de balance, Micân, et il paroît d’autant plus remarquable; qu’une
station lunaire des Hindoux porte la même dénomination, que, depuis la
découverte du zodiaque de Tentyra, on a élevé des doutes sur l’ancienneté de
la constellation de la balance. On ne sauroit nier que les signes qui composent
le zodiaque égyptien, cbaldéen et grec, sont connus dans l ’Inde depuis les
temps les plus reculés, et il est probable que, lorsque Jules-Gésar ajouta la
balance au zodiaque romain, il le fit en suivant les conseils de 1 astronome
Sosigènes *, qui, né en Egypte, ne pouvoit pas ignorer les divisions de l ’écliptique
usitées dans l ’Orient. On n’a pas besoin*, d’ailleurs, de jeter des*doutes sur
la haute antiquité du signe de la balance, pour infirmer l'hypothèse hasardée
d’après laquelle un temple de la Haute-Egypte a été construit plus de quatre
mille ans avant notre ère.
Frappé de l’analogie qui existe entre les dénominations des nakcbatras
et celles de plusieurs signes du zodiaque tibétain et grec, j’ai examiné si
les constellations qui portent le même nom, répondoient aux mêmes points
du ciel. Cette correspondance n’a pas beu, soit que l’on suppose que le premier
nakcbatras, connu sous la dénomination de cheval, est le cheval du
1 Buttmakk, dans Idec.br, Hist. Uni., p. 372— 578.
a Voyez un savant Mémoire de M. Viscohti , inséré dans la traduction à’Hérodote de M. Laiiciieii (éd. a.*),
Tom. 11, pag. 576; et Viscohti, Miscéll. di Museo Pio-Çlementino, Tom.vi, pag. 25 , note c.
zodiaque tibétaiti, et par conséquent le lion du zodiaque grec, soit que l’on
admette, arec MM. Jones et Colbrooke', que l'origine des nakcbatras est
placée dans le signe du bélier, qui est le clncn du zodiaque tibétain. Cette
dernière h^othèse n'offrirait quelque probabilité que . dans lé cas où . les
hôtelleries lunaires auraient été comptées contre tordre dès signes : alors les
six nakchatras, désignés par les noms de deux faces, de trois empreintes des
pieds de Fiehnou, de la t/ueue du lion, du feston de feuilles, de la flèche et
de la téte de gazelle, auraient représenté nos signes gémeaux, écrevisse, lion,
vierge, sagittaire et capricorne. Mais, dans aucune des suppositions que nous
venons d’indiquer, la balance, le bon et le bélier ne se trouvent placés dans
leloignement réciproque qui leur convient. D’après les savantes recherches
des membres de la société de Calcutta, les nakchatras aswini, cheval; pushia,
flèche; et mula, queue de lion, répondent:ù a du» béher, «h de l’écrevisse,
e% du- scorpion ,du zodiaque grec, ou au chien, à la brebis et au Hèvre du
zôcliaqüe tartare et tibétain.
II peut paroître extraordinaire, au premier abord, qu’en formant des
vingt-sept ou vingt-huit signes du zodiaque lunaire les douze signes du
zodiaque solaire, les peuples aient conservé les noms d’un grand nombre
de constellations, sans avoir égard à leur position absolue et à l’ordre dans
lequel elles se suivent; mais il ne faut pas en conclure que l’analogie
frappante qu’offrent douze nakchatras avec autant de signes du zodiaque
tibétain et grec, soit purement accidentelle. Comme les dénominations des
mansions lunaires ont passé peu à peu aux jours mêmes, on conçoit qu’elles
étoient devenues familières au peuple, qui ignoroit sans doute la position des
étoiles dont se composent les divisions de l ’écbptique. II se pourroit que des
nations, retombées dans la barbarie, n’eussent conservé qu’une réminiscence
confuse des noms des nakchatras, et qu’en réformant leur calendrier, elles
eussent choisi parmi ces noms ceux des signes du zodiaque solaire, sans suivre
1 ordre anciennement adopté. Il se pourroit aussi, et j ’inchne à donner la
préférence à cette dernière opinion, que le zodiaque composé de douze signes
eût tiré son origine d’un ancien zodiaque lunaire, dans lequel les nakchatras
étoient placés selon un ordre plus analogue à celui que nous remarquons
aujourd’hui dans les dodecatemoria des peuples du Tibet et de la Tartarie.