dont l’existence politique annonÇoit, . depuis des siècles, un certain degré de
civilisation, et chezlequdiî'idolâtrie, ^'superstitions astrologiques, et le désir
de conserver la mémoire des événemens, multipliaient le nombre dés idoles-
. comme celui des pierres sculptées et des peintures historiques: II ne faut pas
oublier, cependant, que plusieurs nations qui ont joué un rôle sur laSilfni du
monde, principalement les peuples de l'Asie centrale Ct orientale, auxquels les
habitaos du Mexique paroissent tenir par des liens assez étroits, offrent ce même
contraste de perfectionnement social et d'enfance dans'les arts. On>s#bit tenté
d'appliquer aux habitaos delà Tartarie et aux peuples montagnards du Mexique
ce quun grand historien de l'antiquité' a dit des Arcadiens : « Le cl&iat triste
et froid de l’Arcadie donne aux habitans un caractère dur et austère, parce
qtfil est naturel <jft lés hommes, par leurs moeurs, leur figure, leur couleur et
leurs institutions, ressemblent au climat. , Mais, à mesure que l'on examine
létat de notre espèce dans différentes ,régions, et que l'on s'accoutume à
comparer la physionomie des pays avec celle des peuples qui s'y sont fixés
on se'méfie de cette théorie spécieuse qui rapporte au climat seul.ce qui est
du au concours d'un grand nombre de circonstances morales et physiques
Chez les Mexicains, la férocité des moeurs* sanctionnée par un culte
sanguinaire, la tyrannie exercée par les princes et les prêtres, les rêves chimériques
de l’astrologie et l'emploi fréquent de l'écriture symbolique, paroissent
avoir singulièrement contribué à perpétuer la barbarie îles arts et le goût pour
des formes incorrectes et hideuses. Ces idoles, devant lesquelles ruisseloit
journellement le sang des victimes humaines, « ces premières divinités enfantées
par la crainte, » réunissoient dans leurs attributs ce que la nature offre de
plus étrange. Le caractère de la figure humaine disparoissoit sous le poids
des vêtemens, des casques à tête d'animaux carnassiers, et des serpens qui
entortilloient le corps, ün respect religiedx pour les signes faisoit que chaque
idole avoit son type individuel dont il n’étoit pas permis de s’écarter. C'est ainsi
que le culte perpetuoit l ’incorrection des formes, et que le peuple s’aceoutümoit
à ces réunions de parties monstrueuses, i i | ï è .l'on disposoit cependant d’après
des idées systématiques. L ’astrologie et la manière compliquée de désigner
graphiquement les divisions du temps, étoient la principale cause de ces
écarts d imagination. Chaque événement paroissoit influencé à la fois par lès
1 Poltb. ffist., Lib. iv , § .8o («/. Casaub., 1609, pag.’ 290, D ).