V U E S D ES C O R D IL L È R E S ,
des réfractions terrestres à différentes heures du jour, confirment cette
détermination. Les académiciens françois 1 ont nommé cette montagne
colossale Cayambur, au lieu de Cayambe-Urcu, qui est son véritable nom;
le mot urcu désignant, dans la langue qquichua, montagne, comme tepetl
en mexicain et gua en muysca. Cette erreur s’est répandue dans tous les
ouvrages qui offrent le tableau des principales hauteurs du globe.
J’ai dessiné le Cayambe tel qu’il se présente au-dessus de l’Exido de
Quito, qui en est éloigné de trente-quatre mille toises. Sa forme est celle
d’un cône tronqué : elle rappelle le contour du Nevado de Tolima, figuré
sur la v.e Planche. Parmi les montagnes couvertes de neiges éternelles qui
entourent la ville de Quito, le Cayambe est la plus belle et la plus
majestueuse. On ne peut se lasser de l’admirer au coucher du soleil, lorsque le
volcan de Guagua-Pichincha, situé à l’ouest, du côté de la mer du Sud,
projette son ombre sur la vaste plaine qui forme le premier plan du
paysage. Cette plaine, couverte de graminées, est dénuée d’arbres. On n’y
voit que quelques pieds de Barnadesia, de Duranta, de Berberís, et ces
belles Calcéolaires qui appartiennent presque exclusivement à l ’hémisphère
austral et à la partie occidentale de l’Amérique.
Des artistes distingués du Nord ont fait connoître récemment la cascade
de la rivière de Kyro, près du’ village de Yervenkyle en Laponie, où, d après
les observations de Maupertuis et de M. Swanberg, passe le cercle polaire.
La cime du Cayambe est traversée par l’équateur. On peut considérer cette
montagne colossale comme un de ces monumens éternels par lesquels la
nature a marqué les grandes divisions du globe térrestre.
PLANCHE XLIII.
Volcan de Jorullo.
La Planche dont je vais donner l’explication rappelle une des catastrophes
les plus remarquables qu’offre l’histoire physique de notre' planète. Malgré les:
communications actives établies’ entre les deux continens, cette catastrophe
est restée presque entièrement inconnue aux géologues de 1 Europe. Jen
' La Cokdaminé , Voyage à l'Equateur, p. i 63.
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