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La ressemblance des pyreïa au vilebrequin doit faire remonter jusqu’à
des époques très-reculées l’invention de ce dernier outil ; et on auroit droit
d’être étonné de la voir attribuer à Dédale1, contemporain de Thésée, si
l’invention de l’artiste athénien ne se rapportoit plus précisément au trépan
des sculpteurs, instrument bien plus perfectionné que le simple vilebrequin,
par la rapidité que la corde et la traverse mobile donnent à son action. Ce
rapport entre le pyreïon et le vilebrequin n’a point échappé aux écrivains
anciens qui traitent de la culture des arbres a. Ils se plaignent que l’action des
tarières employées à l’incision, cause souvent des brvilures dans le bois, funestes
au succès de l’opération. Ce fut pour éviter cet inconvénient que les Gaulois
inventèrent une autre espèce de tarière Çterebra galîica) , qui étoitune véritable
vrille, dont l’action plus réglée et moins rapide ne fait point craindre la
combustion. Il me semble que les commentateurs de Pline n’ont donné jusqu’à
présent une idée assez juste, ni de l ’invention de Dédale, ni de la tarière
gauloise.
Voilà, mon cher confrère, les observations que je désirois soumettre à
votre jugement. Votre amitié voudra bien, je l’espère, les considérer comme
une preuve de la mienne et du vîf intérêt que m’inspirent vos ouvrages.
E. Q. VISCONTL
Paris, le 12 décembre 1S12.
* Pline, Liv. vu, §.
» Pline, Liv. x v i i, $. 25 ; Columella, Liv. iv, v. 29.