1 tecpatl ou I silex. Comme le signe de ce jour est accompagné du seigneur
de la nuit, tletl,, feu, nous trouvons placé l’hiéroglyphè tletl près de i tecpatl,
à gauche du triangle, dont la pointe est dirigée vers le commencement du
zodiaque. A droite du signe i tecpatl se trouve celui 4 ocelotl, ou 4-tigre; ce
jour est remarquable par le passage du soleil par le zénith de la ville de Mexico.
Toute la petite période de treize jours, dans laquelle ce passage a lieu, et
qui est la onzième de l’année rituelle, étoit encore dédiée au soleil. Le signe
3 ozomatU oti 2 singe correspond à l’époque du solstice d été : il se trouve
placé immédiatement auprès de i quiahuitl, ou i pluie, jour de 1 équinoxe.
On peut être embarrassé1 pour l’explication de 4 quiahuitl ou 4 pluie:
dans la première année du cycle, ce jour correspond exactement au second
passage du soleil par le zénith de la ville de Mexico ; mais dans 1 année
i3 acatl, dont ce monument offre les fastes, le jour 4 pluie précédoit déjà ce
passage de six jours. Comme toute la période de treize jours, dans laquelle
le soleil parvient au zénith, est dédiée au signe ollin Tonatiuh et a la voie
lactée, citlalcueye, et comme le jour 4 pluie appartient constamment a cette
même période, il est assez probable quelles Mexicains ont indiqué de préférence
ce dernier jour, pour que la figure du soleil fût entourée de quatre signes qui
eussent tous le même nombre quatre, et surtout pour faire allusion aux quatre
destructions du soleil, que la tradition place dans les jours 4 tigre, 4 vent,
4 eau, et 4 pluie. Les cinq petits ronds que l ’on trouve à gauche du jour
2 singe, immédiatement au-dessus du signe malinalli, paroissent faire allusion
à la fête du dieu Macuil- Malinalli, qui avoit des autels particuliers : cette fête
étoit célébrée vers le 12 septembre, appelé Macuilli Malinalli. La pointe
du triangle qui sépare le signe du jour 1 silex du signe de la nuit, tletl ou
feu,, est dirigée vers le premier des vingt catastérismes des signes du zodiaque,
parce que, l’année i3 cannes} le jour 1 cipactli correspond au jour de 1 équinoxe
d’automne: vers ce temps on célébroit une fête de dix jours, dont le plus
solennel étoit le jour 10 ollin, ou 10 soleil, qui correspond à notre 16 septembre.
On croit, à. Mexico, que les deux cases,.placées sous la langue du dieu Ollin
Tonatiuh, présentent deux fois le nombre cinq : mais cette explication
me paroît aussi hasardée que celle que l ’on a tenté de donner des quarante
cases qui entourent le zodiaque, et des nombres six, dix et dix-huit, que Ion
1 Gaha, §. 75, pag. 109.
trouve répétés vers le bord de la pierre. Nous - n’examinerons pas. non plus
si les trous creusés dans cette énorme pierre ont été faits ; comme ■ l ’a pensé
M. Gama, pour y placer des fils qui servpienf: de gnomons. Ce-qui est plus
certain et très-important pour la chronologie mexicaine, c’est que ce monument
prouve, contre l'opinion de Gemelli et de Boturini, que le premier jour,
quel que soit ïë signe de l’année, est constamment présidé par cipactli, signe
qui correspond an capricorne de la sphère grecque. On peut croire que, près
de cette pierre,!‘en étoit placée une autre qui renfermoit les fastés depuis
Téquinoxe d’automne jusqu’à l’éqdinoxe du printemps.
Nous venons de ' réunir, ' sous un même point de vue, tout ce que
nous satons jusqu’ici de la division du temps chez les peuples mexicains,
en distinguant avep soin ¡ce qui est certain dè !# q u i est simplement probable.
On voit, d’après ce.qui a été exposé sur la forme de l’année, combien
sont imaginaires les hypothèses d’après lesquelles on attribuoit aux Toltèques
et aux Aztèques, tantôt des années lunaires, tantôt des^années de 286 jours,
divisées en 22 mois . Il serait intéressant de connoître le système de calendrier
¡Suivi par les peuples les plus septentrionaux de l’Amérique et. sde ■ l’Asie.
Chez les habitans de Noutka nous retrouvons encore les mois mexicains
de 20 jours, mais leur année n a que 14 mois, auxquels ils ajoutent, d’après
desméthodes très-compliquées, un grand nombre débours intercalaires’, Dès
quhin peuple ne-règle pas les subdivisions de l’année d’après les lunaisons,
le nombre des mois devient pour lui assez arbitraire, et son choix ne paroît
dépendre que d’une prédilection particulière pour certains nombres. Les peuples
mexicains ont préféré les doubles décades, parce qu’ils n’avoient de signes
simples que pour les imités, pour vingt et pour les puissances de vingt.
L'usage des séries périodiques et les hiéroglyphes des jfturs nous ont
offert des traits frappans d’analogie entre les peuples de l ’Asie , et ceux de
1 Amérique. Quelques-uns de ce»traits n’avoient pas échappé à la sagacité de
M. Dupuis J, quoiqu’il ait confondu les signes des mois avec ceux des jours, et
qu’il n’ait eu qu’une connoissance très-imparfaite de la chronologie mexicaine.
’ Waddilovb, dans Robertson's Hist. o f America, Vol. n i, p. 464, note xxxv.
■ Doh José Moziko, Viage a Noutka, manuscrit. (Voyez mon Essai politique sur la NouveHe-Esnaime
• Vol. i , p.' 355.) 1 ! t ' Î C i f è l i l S j
3 Mémoire explicatif sur le Zodiaque , p. 99.