de physique et de géologie que l’aspect des pétrifications marines et celui des
ossemens fossiles font naître, même chez les peiiples les plus éloignés de la
civilisation. '
En examinant les peintures représentées sur la Planche x x v i, on retrouve,
dans les quatre destructions, l’emblème de quatre élémens: la terre, le
feu, Y air et Y eau. Ces mêmes élémens étoient. aussi indiqués par les quatre
hiéroglyphes1 des années, lapin , maison, silex et canne. Calli ou maison,
regardé comme symbole du feu, rappelle les moeurs d’un peuple septentrional
que l ’intempérie du climat force à chauffer ses cabanes, et l’idée
de Vesta (Ecria.), qui, dans le plus ancien système de la mythologie grecque,
représente à la fois la maison , le Joyer et le feu domestique. Le signe tecpatl,
silex, étoit dédié au dieu de l’air, Quetzalcohuatl, personnage mystérieux qui
appartient aux temps héroïques de l ’histoire mexicaine, et dont nous avons
eu occasion de parler plusieurs fois dans le cours de cet ouvrage. Selon le
calendrier mexicain, tecpatl est le signe de nuit qui, au commencement du
cycle, accompagne l ’hiéroglyphe du jour appelé ehecatl ou vent. Peut-être
l’histoire d’un aérolithe qui étoit tombé du ciel sur le sommet de la pyramide
de Cholula, dédiée à Quetzalcohuatl, a-t-elle engagé les Mexicains à établir
ce rapport bizarre entre un silex pyromaque ( tecpatl) et le dieu des vents.
Nous avons vu que les astrologues mexicains ont donné à la tradition
des. destructions et des régénérations du monde un caractère historique, en
. désignant les jours et les années des grandes catastrophes, d après le calendrier
dont ils se servoient au seizième siècle. Un calcul très-simple pouvoit leur
faire trouver l’hiéroglyphe de l ’année qui précédoit de 5ao6 ou de 4^°4 ans
une époque donnée. C’est ainsi que les astrologues chaldéens et égyptiens
indiquoient, selon Macrobe et Nonnus, jusqu’à la position des planètes
à l’époque de la création du monde et à celle de l ’inondation générale^
En recalculant, d’après le système des séries périodiques, les signes qui
présidoient aux années, plusieurs siècles avant le sacrifice de Tlalixco ( l’an
orne acatl ou 2 cannes, correspondant à l’an 1091 de l’ère chrétienne), j ai
trouvé que les dates et les signes ne correspondent pas tout-à-fait à la durée
de chaque âge mexicain. Aussi ne sont-elles pas marquées dans les peintures
du Vatican; je les ai tirées d’un fragment d’histoire mexicaine conservé par
1 Voyez plushaut pag. y5, et Sicdehza, dans Gemelli, Giro del Mondo, Tom. v i, pag. 65-
Alva Ixthlxochitl, qui fixe la durée des quatre âges, non à: 18,028, mais
seulement , à ans, Cette différence ne doit pas, nous sùrprendre dans
des calculs astrologiques : car le premier nombre renferme presque autant
d'indictions que le dernier compte d’années. - De même, dans la chronologie
mystique des Hindoux, la substitution des . jours aux années divines ■ réduit
les quatre âges de 4,’3èo,000 ans * à 12,000.
SYSTÈME DU CODEX P A T IC ., N. SYSTÈME
Acatl
Tecpatl.
92 x 52 + 2o=4:So/p ans............. 7 x 5a = ‘364 ans.
Durée du troisième âge. . . . 6 X 52 == 5i 2 ans. •
Epoque de la troisième destruction.
Durée du quatrième âo-e, . . . 5
Epoque de la quatrième destruction..........................
>46 cycles de 5a ans-f 36=
Durée du premier âge............... . .
3
Epoque de la première destruction
7 ans.
Durée du. second âge...................
Epoque de la seconde destruction.
En examinant, d'après le système du calendrier mexicain, les nombres qui
sont renfermés dans ce tableau, on voit que deux âges séparés par un intervalle
d’années, dont le nombre est un multiple de 5a, ne peuvent pas avoir des
signes différons. Il est impossible que la quatrième destruction ait eu lieu
I annee caUi, si la troisième est arrivée l’année tecpatl Je ne saurais deviner
ce qui a causé cette erreur : il se pourrait cependant qu’elle ne fut qu’apparente,
et que, dans les monumens historiques qui nous ont été transmis, il n’eût pas été-
fait mention du petit nombre d’années que la nature employoit pour chaque
régénération. Les Hindoux distinguent l’intervalle entre deux cataclysmes et
le temps que chacun d’eux a duré : de même, dans le fragment d’Alva
Ixtlilxochitl, nous lisons que la première catastrophe est éloignée de la seconde
de sept cent soixante-seize ans, mais que l à famine qui tua les géans dura
treize ans ou le quart d’un cycle. Dans les deux systèmes chronologiques que
nous venons de’ rapporter, l’époque de la création du monde, su plutôt le '
point de départ des grandes périodes, est l’année présidée par tochtli; ce