de l’obsidienne, substance que les Mexicains appeloiént iztli; on confond sous
la dénomination de tecpatl, les jades, les hornstein et le silex pyromaque.
Le signe ollin, ou ollin tonatiuh, préside, dans le commencement du cycle
dé cinquante-deux ans, au dix-septième jour du premier mois. L ’explication
de ce signe a beaucoup embarrassé les moines espagnols qui, dépourvus des
connoissances les plus élémentaires de l’astronomie, ont fait connoître le.
calendrier mexicain. Les auteurs indiens traduisent ollin par mouvemens du
soleil Lorsqu’ils trouvent ajouté le nombre nahui, ils rendent nahui ollin par
les mots soleil (tonatiuh) dans ses quatre mouvemens. Le signe ollin est figuré
de trois manières : tantôt (Pl. x x x v i i ) comme deux rubans entrelacés, ou
plutôt comme deux portions de courbes qui se croisent et qui ont trois inflexions
sensibles à leurs sommets; tantôt (Pl. x x iii ) comme le disque solaire entouré
de quatre carrés, qui renferme les hiéroglyphes des nombres un ( ce ) et
quatre (nahui); tantôt comme trois empreintes de pieds. Les quatre carrés
faisoient allusion, comme nous l’exposerons plus bas, à la fameuse; tradition
des quatre âges ou quatre destructions du monde , arrivées les jours 4 tigre,
nahui ocelotl; 4 vent, nahuiehecatl ; ^ pluie, nahui quiahuitl; et 4 eau>
nahui atl, dans les années ce acatl, i canne $ ce tecpatl, i silex ; et ce catti,
i maison. A ces mêmes jours répondoient à peu près les solstices, les équinoxes
et les passages du soleil par le zénith de la ville de Ténochtitlan.
La représentation du signe ollin par trois xocpatti ,,o\i empreintes de pieds;
telle qu’on la trouve souvent dans les manuscrits conservés au Vatican et dans
le Codex Borgianus, fol. 47, n. 210 , est remarquable par l’analogie qu’elle offre
en apparence avec, sravana, ou les trois empreintes des pieds de Vichnou, une
des mansions du zodiaque lunaire des Hindoux. Dans le calendrief mexicain,
les trois empreintes indiquent ou les traces du soleil dans son passage par
l’éqùateur et dans son mouvement vers les deux tropiques , ou les trois
positions du soleil au zénith, dans l’équateur et dans un des solstices. Il
seroit possible que le zodiaque lunaire des Hindoux renfermât quelque signe
qui, comme celui de la balance, eût rapport à la marche du soleil. Nous
avons vu que le zodiaque de vingt-huit signes peut avoir été transformé
peu à peu en un zodiaque de douze mansions de la pleine lune, et que
quelques nakchatras peuvent avoir changé de dénomination, depuis que, par
la connoissance du mouvement annuel du soleil, le zodiaque des pleines
lunes est devenu un véritable zodiaque solaire. Crichna, l’Apollon des Hindoux,
n’est en effet autre chose que Vichnou, sous la forme du soleil * qui est adoré
plus particulièrement sous le nom du dieu Sourya. Malgré cette analogie d’idées
et de signes, nous pensons que les trois empreintes qui forment le vingt-
troisième nakchatras sravana, n’ont qu’une ressemblance accidentelle avec
les trois vestiges de pieds qui représentent le signe ollin. M. de Chézy, qui
réunit une connoissance profonde du persan à celle de la langue sanskrite,
observe que le sravana du zodiaque indien fait allusion à une légende
très-célèbre parmi lés Hindoux, et consignée dans la plupart de leurs livres
sacrés, particulièrement dans le Bhagavat-Poûrdnam. Viçhnou, voulant punir
l’orgueil d’un géant qui se croyoit aussi puissant que les dieux, se présente
devant lui sous la forme d’un nain : il le prie de lui accorder, dans son
vaste empire, l’espace qu’il pourroit embrasser par trois de ses pas. Le géant'
accorde la prière en souriant; mais aussitôt le nain grandit si prodigieusement,
qu’en deux pas il mesure l ’espace qu’il y a entre le ciel et la terre. Çomme il
demande, au troisième pas, où il pourroit placer son pied, le géant reconnoît
le dieu Vichnou, et se prosterne devant lui. Cette fable explique si bien la
figure du nakchatras sravana, qu’il seroit difficile d’admettre que ce signe soit
lié à celui de ollin, comme cipactli et le Noé mexicain, Teo-Cipactli, sont liés
à la constellation du capricorne et à celle de Deucalion, placée anciennement
dans le verseau.
Nous venons de développer les rapports qui existent entre les signes dont
sont composés les différens zodiaques de l’Inde, du Tibet et de la Tartarie, et
les hiéroglyphes des jours et des années du calendrier mexicain. Nous avons
trouvé que, parmi ces rapports, les plus frappans et les plus nombreux sont
ceux que présente le cycle des douze animaux, que nous avons désigné sous
le nom de zodiaque tartare et tibétain. Pour terminer une discussion dont les
résultats sont si impôrtans pour l’histoire des anciennes communications des
peuples, il nous reste à examiner de plus près ce dernier zodiaque, et à prouver
que, dans le système de l’astrologie asiatique avec laquelle l’astrologie mexicaine
paroît avoir une origine commune, les douze signes des zodiaques président
non seulement aux mois, mais aussi aux années, aux jours,, aux heures, et
même aux parties les plus petites des heures.
1 Reck, asial., Tom. i , pag. 20.0.