le jour du mois et en comptant le nombre des années écoulées depuis le fameux
sacrifice de Tlalixco. Cette méthode simple et naturelle auroit sans doute été
suivie, si les.annales de l’empire n’avoient pas été, tenues par les prêtres,
Teopûcijui. On trouve quelquefois, il est vrai, l ’hiéroglyphe d’un mois auquel
sont ajoutés des points ronds ■, qui, placés dans deux rangées inégales, prouvent,
par leur disposition, que les prêtres aztèques, comme nous lavons observé
plus haut, faisoient suivre les différens termes d’une série de droite à gauche,
et non de gauche à droite, comme les Hindoux et presque tous les peuples
qui habitent aujourd’hui l’Europe. On voit encore/à Mexico, la copie d’une
peinture conservée jadis au musée du chevalier Boturmi, dans laquelle
le signe du mois Quecholli, suivi de treize points, est placé près d’un
lancier espagnol, dont le cheval a sous ses pieds l’hiéroglyphe de la ville de
Ténochtitlan. Cette peinture représente indubitablement la première entrée des
Espagnols à Mexico, le i 5 du mois Quecholli, qui, d’après Gaina, correspond
au i j novembre i5 ig ; mais il faut convenir que de simples dates de mois ,
exprimées par lé nombre des jours écoulés, ne se trouvent que trèiwarement
dans les annales mexicaines.
Quant aux années, on ne distinguoit jamais par .dès nombres celles dun
même cycle de cinquante-deux ans; on se servoit, au contraire, pour ne pas
les confondre, dun artifice particulier que nous décrirons, plus bas, et qui
est d’aütant plus curieux, qu’il offre des traits de ressemblance entre le système
chronologique des Mexicains et celui des peuples de l’Asie. Les ronds ou signes
de nombres ne se trouvent ajoutés qu’aux ligatures qiii indiquent des cycles
de cinquante-deux ans. C’est ainsi que l’hiéroglyphe du Xiuhmolpdli, suivi de
quatre ronds placés près des flots sur lesquels fut construit le temple de
Mexitli, rappeloit au Mexicain que ses ancêtres avoient lié quatre fois les
années,-ou que, depuis le sacrifice de Tlalixco, quatre fois cinquante - deux
ans s’étoient écoulés, lorsque la ville de Ténochtitlan fut fondée dans le
lac de Tezcuco. Ces ronds indiquoient, par conséquent, que cet.événement
remarquable avoit eu lieu après l’année 1299, et avant 1 annee i 3 5 i .
Examinons maintenant les moyens ingénieux, mais assez compliqués-, dont
se servoiènt ces peuples pour désigner le jour et 1 année, dun cycle e
cinquante-deux ans.
Ce moyen comme nous l'exposerons dans la suite, est identique avec celui
dont se servent les Hindoux, les Thibétains, les Chinois, les Japonois et d’autres
peuples asiatiques de race tartare, qui distinguent aussi les mois et les années
par la correspondance de plusieurs séries périodiques dont le nombre des
termes n’est pas le même. Les Mexicains emploient, pour le cycle des années,
les quatre signes süivans, qui portent les noms de
Tochtli, lapin ou lièvre.
Acatl3 cannes.
Tecpatl, silex, ou pierre à fusil.
CalUj maison.
On trouve ces quatre hiéroglyphes dans plusieurs des planches précédentes.
Pour la figure du lapin (tochtli), voyez, Planche xm , l ’animal à
grandes oreilles figuré dans la huitième case, en comptant d’en bas à droite;
Planche x xm , la troisième case au bas à gauche, et surtout Planche x x v i i ,
n.° 1 , la huitième case. Pour cannes (acatl), silex (tecpatl), et maison (calli), 1
voyez, sur la pierre circulaire représentée Planche x xm , la cinquième, la
dixième et la quinzième case qui suivent celle du lapin, de gauche à droite.
On reconnoîtra facilement ces mêmes formes, Planche x x v i i , n.° i , dans
les cases treize,' dix-huit et trois, en comptant dans la même rangée de
droite à gauche, et en commençant par la rangée inférieure. Le signe silex
se voit aussi, Planche xm , derrière la figure qui est en adoration. Sur cette
même planche, le calli est représenté par la figure entière d’une maison, dans
laquelle on reconnoît la porte et un toit très-élevé.
Qu’on imagine à présent le cycle, ou la demi-vieillessej divisé en quatre
tlalpilli, chacun de. treize ans, et les quatre signes lapin } cannes j silex et
maison j ajoutés dans une série périodique aux cinquante-deux ans renfermés
dans un cycle, on trouvera que deux indictions ne peuvent pas commencer
par le même signe ; que le signe placé à la tête d’une indiction doit
nécessairement la terminer, et que le même signe ne peut pas appartenir
au même nombre. Yoici le tableau du cycle mexicain, appelé ligature ou
xiuhmolpilli :■