PLANCHE XXXII.
Histoire hiéroglyphique des Aztèques, depuis le déluge jusqu’à la
fondation de la ville de hieocico.
C e t t e peinture historique a déjà été publiée à la fin du dix-septième'
siècle, dans la relation dn voyage de Gemelli Carreri. .Quoique le Giro del
Mondo, de cet auteur, soit un ouvrage assez répandu, nous avons cru devoir
reproduire , cette pièce, sur • l’authenticité de laquelle on a élevé des doutes
peu fondés, et qui méritent d’être examinés avec la plus scrupuleuse attention.
Ce n’est qu’en réunissant un grand nombre.de monumens qu'on peut espérer,
de répandre quelque-jour sur l’histoire, les moeurs et la civilisation de .ces
peuples de l’Amérique, qui ignoraient l’art admirable de décomposer les sons
et de les peindre par des caractères isolés ou groupés. La comparaison des
monumens entre, eux ne facilite pas seulement leur explication; elle offre
aussi des données certaines sur la confiance que méritent les traditions aztèques
consignées dans les écrits des premiers missionnaires espagnols. Je pense que
des motifs si puissans nous justifieront assez d’avoir, fait choix de ^jiélqfies
monumens épars .dans des. ouvrages imprimés,, pour les ajouter à tant de
monumens inédits publiés dans ce recueil.
Le dessin hiéroglyphique qu'ofifi-e la Planche x x x i i a été d’autant plus
négligé..j.usqu'ici qu’il se trouve dans un livre qui, par l'effet-du scepticisme
le plus extraordinaire, a été considéré comme un amas d’impostures et de
mensonges. « Je n'ai pas osé parler de Gemelli Carreri, dit l’illustre auteur
de - Y Histoire de VAmérique, parce qu’il paraît que c'est maintenant une
opinion reçue que ce voyageur n’a. jamais quitté l’Italie, et que son Tour
du Monde est la relation d’un voyage fictif. ». Il est vrai que., tout en .
énonçant cette opinion, Robertson ne pâroît pas la partager : car il ajoute
judicieusement que les motifs de.cette imputation de fraude ne lui paroissent
pas très-évidens '. Je ne déciderai pas la question si Gemelli a été en Chine
ou en Perse; mais ayant fait, dans l’intérieur du Mexique, une grande partie
du chemin que le voyageur italien décrit si minutieusement, je puis affirmer
1 Robbbtsoh’s Ilisiory o f America, iSoô, Vol. III, pag. 4oi.