désignent même encore aujourd’hui les ruines de la pyramide qui s’élevoit
au rriilip.il de la plate-forme, par un nom qui équivaut à celui de château
fort, ou de citadelle. La grande analogie de forme que l’on remarque entre
cette prétendue citadelle et les maisons des dieux aztèques (téocallis), me
fait soupçonner que la colline de Xochicalco n’étoit autre chose qu’un
temple fortifié. La pyramide de Mexitli, ou le grand temple de Ténochtitlan,
renfermoit aussi un arsenal dans son enceinte, et servoit, pendant le siège,
de place forte, tantôt aux Mexicains, tantôt aux Espagnols. Les livres saints
des Hébreux nous apprennent que dans la plus haute antiquité les temples de
l’Asie, par exemple celui de Baal Berith à Sichem en Canaan, étoient à la
fois des édifices consacrés au culte, et des retranchemens dans lesquels les
habitans d’une ville se mettaient à couvert contre les attaques de l’ennemi.
En èffet, rien de plus naturel aux hommes que de fortifier les lieux dans
lesquels ils conservent les dieux tutélaires de la patrie; rien de plus rassurant,
lorsque la chose publique est en danger, que de se réfugier au pied de leurs
autels, et de combattre sous leur protection immédiate ! Chez les peuples
dont les temples avoient conservé une des formes les plus antiques, cëlle de
la pyramide de Bélus, la construction de l’édifice pouvoit répondre au double
usage du culte et de la défense. Dans les temples grecs, le mur seul qui
formoit le yrgpt'fioAoç oflroit un asile aux assiégés.
Les naturels du village voisin de Tetlama possèdent une carte géographique
construite avant l’arrivée des Espagnols, et à laquelle on a ajouté
quelques noms depuis la conquête : sur cette carte, à l’endroit où est situé
le monument de Xochicalco, on trouve la figure de deux guerriers qui
combattent avec des massues, et dont l’un est nommé Xochicatli, et 1 autre
Xicatetii. Nous ne suivrons pas ici les antiquaires mexicains dans leurs
discussions étymologiques, pour apprendre si l’un de ces guerriers a donné
le nom à la colline de Xochicalco, ou si l’image des deux combattans
désigne simplement une bataille entre deux nations voisines; ou, enfin, si
la dénomination de Maison des fleurs a été donnée au monument pyramidal
parce que les Toltèques, comme les Péruviens, n’oflroient à la divinité que
des fruits, des fleurs et de l’encens. C’est aussi près de Xochicalco, qu on
a trouvé, il y a trente ans, une pierre isolée sur laquelle était représenté
en relief un aigle déchirant un captif, image qui faisoit allusion sans doute