Plutarque dans son Traité de Iside et Oriside, des motifs pour lesquels les Égyptiens célébroient
telle féte au* printemps, telle autre au solstice d’été {Plu t., Opéra omnia,.ed. R e isk e, Tom. vu ,,
pag. 446 , 45a et 484) ? Ces rapports entre les cérémonies pratiquées et les phénomènes physiques,
cette liaison intime entre le symbole et l’o b je t, n’auroient donc eu lieu que dans la première
année de chaque cycle sothique? L ’observation très-juste que M. Jomard fait sur le passage
d’Acbilles Ta tius, s’applique à toutes les fêtes statives. Celle d’I s is , citée par Geminus et par
Plutarque, étoit une fête lugubre; et, si elle n’é toit point conceptive, elle tomboit quelquefois
a des époques où les jours augmentoient depuis long -temps ( Uranol. , pag. 1 9 , nota 35). L e
serment que les prêtres d’É gypte faisôient prêter au roi de conserver l’année vague ( Comment, in
German. interpret. Arati : sigrt. Capricomi; Hygin., ed. Basil., i 535, p a g .-1 7 4 .) , ne décèle-t-il
pas la ruse d’une caste privilégiée q u i, pour se rendre nécessaire au peuple et pour conserver son
autorité, se ménage le droit d’annoncer les fêtes liées à des phénomènes astronomiques?- ■
Plutarque, vivant sous le règne de Tra jan, se sert déjà de, l’année fixe des Alexandrins, selon
laquelle le premier Thoth correspond au 29 août du calendrier Julien ( Ideler, Hist. Unt., pag. 12 7 ) ;
et il rapporte les noms des mois et les fêtes aux époques immuables des solstices et des équinoxes.
Achilles Ta tius, chrétien, et p eu t -e tr e même évêque, v iv o it .plusieurs siècles après Plutarque:
on n’a donc pas besoin d’admettre avec de la Nauze l’existence d’une année fixe sous les Ptolémées,
pour expliquer pourquoi Achilles Tatius parle des gémissemens des Égyptiens, à la féte d’Isis, comme
d’un usage immuablement lié à l’époque du solstice d’h iver. Si d'ailleurs, chez les Mexicains, nous ne
voyons renaître cette crainte de la disparition prochaine du soleil qu’après 5-2 années vagues, on
d o it, sans doute, en attribuer la cause à l’importance que tous les peuples attachent à la fin d’un
grand cycle. Nous observons aujourd'hui même que le dernier jour de l’an a quelque chose de solennel
chez des nations fort éloignées des idées superstitieuses ( OEuvres de Boullanger, 17 9 4 , T . I I , p. 6 1 );
A Mexico, comme à Thèbes, le soleil est encore considérablement élevé à l’époqUe^où sa déclinaison
australe commence à diminuer, et l’on diroit que la crainte de la disparition totale de cet astre
auroit dû naître plutôt dans ces régions de l’A sie, où M. Bailly place l’origine de l’astronomi.e, que chez
les peuples voisins du tropique. Cependant, on conçoit comment, dans un culte dont les symboles
ont rapport à l'état du c iel, des idées d’un abaissement progressif du soleil et de la diminution de
la durée des jou rs , quelque peu sensibles que soient ces phénomènes, conduisent à dès cérémonies
luguhres, à l’expression de la douleur et de la crainte.
Quant au catastérisme auquel différens peuples ont assigné, à différentes époques, la première
place dans le zodiaque, c’est un objet de recherche des plus inléressans pour l’bistoire de l’astronomie.
Comme les années commencent ou par les solstices ou par les équinoxes, l’ordre des signes, ou
plutôt la préférence donnée à l’un d ’eux qui ouvre la marche des catastérismes, fixe le temps
auquel remonte l’origine d’un zodiaque. Sous ce rappo rt, par l’effet de la précession des équinoxes, la
simple série des signes devient un monument historique non équivoque, si l’on suppose toutefois i. ° que
le peuple chez lequel on trouve ce monument ne se soit pas servi de l’année vague, ou 2.0 qu’il n’ait
pas voulu tracer, d’après dés idées systématiques, l’ancien état des choses, le point de dépa rt, le
commencement d’un cycle. Les peuples de l’Asie orientale o nt calculé, par des tables peu exactes,
les positions des planètes pour des époques très-reculées : leurs livres parlent d’une conjonctiçn de
toutes les planètes, qui semble plutôt le fruit de leurs calculs que de l’observation. Ne seroit-il pas
possible que l’on découvrît un jour dans l’Inde un monument sur lequel cette conjonction fût tracée,
sans qu’on pût pour cela attribuer à ce monument une haute antiquité?
Aucun passage des anciens ne prouve directement que les Égyptiens aient eu connoissance de la
précession des équinoxes. Hipparque fit cette découverte en comparant ses observations avec celles
’ H cst.prcsqite certain, comme M. M t a d m 11» prouvé .riêe fn à en l, qu'il „ - „ W ,
jamais ou qu’,1 „ ’observa que très-peu à Alexandrie, QuoiqueHipparque ne d,ï, ,-ieu „ rttres *
‘ Egypte-, .1 est cependant plus que probable que ceux-ci auront fixé W attention sur le .apport qui
existe entre le lever ■ M baipfé' de Siri», e t® H l j« P dit solstice d’é t i ’ Cette' différence ■ « dans
un intervalle de {¿4po -ans, variait de u n i e jouis. Bous-savons „ p p eu de dW r o n o a L des
Egyptiens pour en juger délkvomblement par le silence des Grecs e t celui de Madethon aussi peu
instruit dans le . science, enactes que dans les règles de la vemifieadou. Cette matière impomute pour
1 histoire de, progrès de l’espr.t humain, sera bientôt discùiéë de nouveau par H. Foncier dont
les savantes recherches, attendues avec impatience, seront publiée, dan, la Descnptièn des
Monumens anciens de l’Égypte.
L a haute antiquité de la Balancé, avancée par l ’abbé Plnche au milieu du dernier- siècle mai,
contestée -récemment par 'd e u x antiquaires distingués, MM. Testa et Hager, a été démontré ■
par les. travaux de MM. Ideler et Buttmaun a. Je pense- qu’i l ' s e m a g r é a b l e i P L n s q u i
.occupent de lastrouonue ancienne, de trouver réunis ici tons les passages qui o nt rapport à la
constellation de la Balance, et que j'ai vériâés avec soin. : H ippardii Comm. in A m i , L ib . m a
( C e t e r a Uranolog. , ed. t jo 3 , p. u3* } , Geminus , E l e m . A s tr o n ., c i , et ,6 ¡ U r L d . , p, t’ d n ) .
F a r ro de lingua la tin a , Lib . v i , c. a {A u cu n e s tnt. l in g u e , ed. Gothofred. . 585, p. jK ; i Cïcero
d e divin., ïeb'. c . 4 6 ( e d Jos. -O iW tB rH j i io , To ia. in , p. 8 , et 47d j- : Ge rm a i. Casser in
A r a t i P hase., v. 89 {Hygin. Op éra , B a s ., , 535, p , ,6 4 et , 8 , ) ; V itr e r. d e ar ch ilec ,., -L ib ne :
U f 4 (ed- Joannes d e Lcet. A m s t., 1649, p. ,9 0 ) ; Manil. A s tr cn ., L ib . , , v. O i g , e t L jb V ’
y. ¿03 ( e d M id i . F o r a s , Tom. . , p. „ et 3. 3 ) , V irg il. G e o q j., L ib . , , v. 3/jj - fo v iL Commua.
m U > ’ T > P- ( e i Panerai. M a sc iv iu s , Tom. 1, p. i 3 i ) ; p lin ., H ist. „ „ t . , L ib xvm
C- " 5 ’ * * • 59 f g >7*3, Tom. p: , 3o ) ; P to lem ., la b . m , c. P in ,, d e plan
p hiL, L ib . 1, c. 6 (éd. H o i r ie ,T o i . ix , 9.-486); M a n e tU n is A p o tele sm ., L ib . „ , v. , 3 , ( e d
Grouoé., ,698, p. n i ) , Macrob. C o n on cn iin S om n um S c ip ,, Lib . , , c . , g , e tS am m ., L i b . ,, c -tu -et an
{ Opéra emsda, e d Gmnev., .6 70 , v. 90, n44 et 3o6); A c h ille s Tatius, Isu g eg e c . n3 etfnag.(Uranol.
p. 85 e t 96); Theon, C en n n en lm P ta L (ed. Bas. <53S ,p . 386); MartianusCapella d ennpt.philolonüs
e t M e r c u m , Lib . v ii t ( e d p r incep s , ,4 9 8 , / c l . B . lu ) -, t a c . Am p e liu s lib e r ment., cap. n f e d
Bipontina a d ca lcem F lo r i, p . i 5S ) ; K ir c h e r , O E d ip . Æ gyp ts , , 653, Tom: p. aoR
Parmi les auteurs anciens qui font mention du signe de la Balance (ÿj-S,-, -te M , - m
l ib r e ) , le seul qui soit antérieur à lu réforme du calendrier par Julcs-César, e s t ’ idipparque. Lc’ -
p.ssage du commentaire d’Hipparipm sur A ra tu ,, a échappé aux savante, recherches de l’abbé Testa
qui assure quavant Geminus, le mot ¿ e „ ’t étoit inconnu aux astronomes grecs; il ajoute Ne tré
hbri de! commentario d’Ipparco sopr, A ra to , la b b r . non comparisce e „o u r i n om in dm a i, corne,
o g n um p u o assicnrarsene d e p e r s e (T e s ta , d é l Z o d ia c c , p. a , et /,G> Je dois fdm observer ici
que le passage d’H ipparque que j ’ai c ité , se trouve dans le eommènt.ire divisé en unis livres et non
dans le fragment qui paroi, apocryphe, et qui est attribué mute, à Hipparque, tantôt à E ta tL h èn c s.
’ . U g g W t q » a. Sirîus Sl.lt éloigot du „teiud; „ „ „ d . j . . „ , n , —
> „ , d . t™ . q u i 1S3 -.m .y ri, h M m . « 1,™, ô * » ^ W M ^ „ u ,pn,
■ u n e .H u . a . , .am.pus.3,1. , , s. T ù e S ,,m n .n .n n (À i ,„ i iy ,T m .
des mathtm. P .,, Lib. n, J h p.g. 79. BaiUj,,Hist. de VAstr., Vol. i, pag. 499 et 5o,. Schmidt, de Zod. origine, pag. 54. ‘Asiat.
Researehes, Tom. 11, pag. 3oa, et Tom. ix, pag. 347. Dupais, dans la Revue philo,., 1806. Mai, pag. 3ti .Satan, Reù/i. eureorigin.
de la sp/tère, p. 99. ScAautach Gesch der Grieoh. Aslron., pag. a4a , a96 et 37o. Hager, Illustras, d’uno Zodiaco, pag. 25-3S. Anguetil,