1 Océan et qui est célèbre par la culture de la eochénille à laquelle les indigènes,
s’adonnent depuis les temps le. p | g reculéftEn parcourant cette contrée pour
nous rendre de Riobamba à la pente occidentale du T o l e a n de Tunguragua,
nous nous arrêtâmes pour examiner les terrains bouleversés par le mémorable’
tremblement de terre, du 7 février 1797, qui, dans l'espace de quelques
minutes, fit périr trente à quarante mille Indiens : nous passâmes la rivière
de Chambo sur le pont de Pénipé au mois de juin 18:03.: C'est un de ces
ponts de cordes que les Espagnols appellent puenle de maroma ou de hamaca,
et les Indiens péruviens, en langue qquichua ou dé l'incas, cimppachaca,
de cimppa ou cimpasca, cordes, tresses, et do chaca, pont. Les cordes,
de trois à quatre pouces de diamètre, sont faites avec la partie fibreuse des
racines de X Agave amerieana. Des deux côtés du rivage, elles sont attachées,
à uné charpente grossière, composée de plusieurs troncs de Schinus molle.
Comme leur poids les fait courber vers le milieu de la rivière, et comme il
seroit imprudent de les tendre avec trop de force, on est obligé, lorsque le
rivage n'est pas très-élevé, de construire des gradins ou des échelles aux
deux extrémités du pont de hamac. Celui de Pénipé a cent vingt pieds de
long sur sept ou huit pieds de large; mais il y a des ponts dont les dimensions
sont beaucoup plus considérables. Les grosses cordes de pitte sont recouvertes
transversalement de petites pièces cylindriques de bambou. Ces constructions,
dont les peuples de l’Amérique méridionale se servoient long-temps avant
1!arrivée des Européens, rappellent les ponts de chaînes que Ion rencontre
au Boutan et dans l'intérieur de l'Afrique. M. Turner-, dans son intéressant
voyage au Tibet, nous a donné le plan du pont de Tchintchieu, près du
fort de Chuka ( lat. 27° x4'>j=i qui a cent quarante pieds de long, et que
l'on peut passer à cheval. Ce pont du Boutan {chain bridge) , repose sur
cinq chaînes couvertes de pièces de bambou.
Tous les voyageurs ont parlé de l'extrême danger que présente le passage
de ces ponts de cordes, qui ressemblent à des rubans iÿspendüs au-dessus
d une crevasse ou d'un torrent impétueux. Ce danger n’est pas bien grand,
lorsqu une seule personne passe le pont aussi vite que possible,-et en jetant
le corps en avant : mais les oscillations des cordes deviennent très-fortes
1 V ° je z mon Essai politique sur la Nouvelle Espagne, VoL n , pag. 465.
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