NOTES.
T A B L E A U C H R O N O L O G IQ U E D E L’H IS T O IR E D U M EXIQ UE .
L a région montagneuse du Mexique, semblable au Caucase, étoit habitée, dès les temps les plus
reculés, par un grand nombre de peuples de races différentes. Une partie de ces peuples peut être
considérée comme le reste de tribus nombreuses q u i, dans leurs migrations du Nord au S u d , avoient
traversé le pays d’Anahuac, et dont quelques familles, retenues par l’amour du sol qu’elles avoient
défriché, s’étoient séparées du corps de la nation, en conservant leur langue, leurs moeurs, et la forme
primitive de leur gouvernement.
L e s peuples les plus anciens du Mexique, ceux qui se regardoient comme autochthones, sont : les
Olmèques ou Hulmèques qui ont poussé leurs migrations jusqu’au golfe de Nicoya et à Léon de
Nicaragua, les Xicalanques, les Cores, les Tépanèques, les Tarasques, les Miztèques, les Tzapotèques
e t les Otomites. Les Olmèques et les Xicalanques, qui habitoient le plateau de Tlascala, se vantoient
d’avoir subjugué ou détruit, à leur arrivée, les géans ou quinametin, tradition qui s e . fonde
vraisemblablement sur l’aspect des ossemens d’éiépbans fossiles trouvés dans ces régions élevées'des
montagnes d’Anahuac. ( Torq., Tom. i , pag. 37 et 364>) Boturini avance que les Olmèques, chassés
par les Tlascallèques, ont peuplé les Antilles et l’Amérique méridionale.
Les Toltèques, sortis de leur patrie, Huehuellapallan ou Tlalpallan, l’an 544 de notre è re, arrivent
à Tollantzinco, dans le pays d’A nahuac, en 648, et à T u la , en 670. Sous le règne du roi toltèque,
Ixtlicuechahuac, en 708, l’astrologue Huematzin composa le fameux livre divin, le Téo-amoxtli, qui
renfermoit l ’h istoire, la mythologie, le calendrier et les lois de la nation. Ce sont aussi les Toltèques
qui paraissent avoir construit la pyramide de Cholula, sur le modèle des pyramides de Téotihuacan.
Ces dernières sont les plus anciennes de toutes, et Siguenza les croit l’ouvrage des Olmèques. (Clav.,
Tom. x, pag. 126 et 129; Tom. iv , pag. 46.)
C ’est du temps de la monarchie toltèque, ou dans des siècles antérieurs , que p araît le Budha mexicain,
Queizalcohuatl, homme- blanc, barbu et accompagné d’autres étrangers qui portoient des vétemcns
noirs en forme de soutanes. Jusqu’au seizième siècle, le peuple employoit de ces habits de QuetzalcohuatI
pour se déguiser dans les fêtes. L e nom du saint étoit Cuculca à Yucatan, et Camaxtli à Tlascala. ( Torq.,
Tom. n , pag. 55 et 807. ) Son manteau étoit parsemé de croix rouges. Grand-prêtre de Tula , il
fonda des congrégations religieuses. « Il ordonna des sacrifices de fleurs et de fruits, et se bouchoit
les oreilles lorsqu’on lui parloit d e là guerre. » Son compagnon de fortune, Huemac, étoit en possession
du pouvoir séculier, tandis que lui-même jouissoit du pouvoir spirituel. Cette forme de gouvernement
étoit analogue à celles du Japon et du Cundinamarca ( Torq., Tom. n , pagi 287 )5 mais lès premiers
moines, missionnaires espagnols, ont gravement discuté la question si QuetzalcohuatI étoit. Carthaginois
oulrlandois. De Cholula, il envoya des colonies à la Mixteca, à Huaxayacac, Tabasco et Campèche.
On suppose que le palais de Milia a été construit par ordre de cet inconnu. Du temps de
1 arrivée des Espagnols, on conservoit à Ch olula, comme des reliques précieuses, certaines pierres
vertes qui avoient appartenu à QuetzalcohuatI; et le père To ribio de Motilinia v it encore sacrifier en
honneur du saint au sommet de la montagne de -Matlalcuye, près de Tlascala. L e même religieux assista;
à Ch olula, à des exercices ordonnés par Queizalcohuatl, dans lesquels les pénitens'se scàrïfioient
la langue, les oreilles et les lèvres. L e grand-prêtre de Tula avoit fait sa première apparition à
Panuco : il quitta le Mexique dans le dessein de retourner à Tlalpallan, et c’est dans ce voyage qu’il
disparut, non pas au no rd , comme on devrait le supposer, mais à l’è s t , sur les bords du Rio
Huasacualco. (Torq., Tom. u , pag. 807-811.) L a nation espéra son retour pendant un grand nombre de
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sièdes. « Lorsque, fin arrivant à TënocliliUan, je passai par Xoéliimilco, dit 'le moine Bernard de Sahagun,
tout le monde me demanda si je venois de Tlalpallan. Je n’entendois p a l alors le sens de cette question,
mais je sus plus tard que les Indiens -nous prenaient pour les descendans de QuetzalcohuatI. » (Ton/.,
Tom. n , .pag. 53. ) - I l est Intéressant sans.doute de réunir jusqu’aux plus petites circonstances de la vie
de. ce personnage mystérieux qui,.appartenant à des temps héroïques, est probablement antérieur
aux Toltèques.
Peste et destruction des Toltèques en io 5 i . Us poussent leurs migrations plus.loin au sud- Deux
enfans du dernier roi et quelques familles toltèques restent dans le pays d’Anahuac.
Les Chichimèques, sortis de leur patrie Amaquemecan, arrivent au Mexique en i.ttpk,-
Migration des Nahuatlaques (Anahuatlaques) en 1178. Cette nation renferma les sept tribus des
Sochimilques, des Chaiques, des Tépanèques, des Acolhues, des Tlahuiques, des Tlascaltèques ou
Téochichimèques et des Aztèques ou Mexicains q u i, de même que les .Chichimèques, parloient tous
la langue toltèque. (Clav., Tom. 1, pag. i 5 i ; Tom. iv , p. 48 .) Ces tribus appeloient leur patrie
Aztlan ou Teo-Acolhuacan, et la disoient voisine d’Amaquemecan. (1Garcia, Origen de los Indios
pag. 182 et 5 o 2 .) Les Aztèques étoient sortis d’A ztlan, d’après Gama, en io 64; d ’après Clavigero,
en 1160. Les Mexicains proprement dits se séparèrent des Tlascallèques et des Chaiques, dans les
montagnes de Zacatecas. ( Clav., Tom. r , pag. i 56. Torq., Tom. 1 , pag. 87. Gama, Descripción de
dos Piedras, pag. 2 1.)
Arrivée des Aztèques à Tlalixcô ou Acahualtzinco, en 1087; réforme du calendrier, et première
fête du feu nouveau depuis la sortie d’A ztlan, en 1091.
Arrivée des Aztèques à T u la , en 1 19 6 ; à Tzoropanco., en 12 16 ; et à Chapoltepec, en 1245.
« Sous le règne de Nopaltzin, roi des Chichimèques, un Toltèque, appelé Xiu h tla to , seigneur
de Quaultepec, enseigne au peuple, vers l’an ia S o , la culture du maïs et du coton, et la panification
de la farine de' maïs. L e peu de familles toltèques qui habitoient les rives du lac de Ténochtitlan
avoient entièrement négligé la culture de cette graminée, et le froment américain aurait été perdu
pour toujours si Xiuhtlato n’en eût conservé quelques grains depuis sa.première jeunesse. » (Torq.,
Tom. 1 , pag. 74. |
Union entre les trois nations des Chichimèques, des Acolhues et des Toltèques. Nopaltzin, fils du
roi X o lo t l, épouse Azcaxochitl, fille d’un prince toltèque; Pochotl , et lés trois soeurs de Nopaltzin
s allient aux chefs des Acolhues. Il existe peu de nations dont les annales présentent un si grand
nombre de noms de famille et de lieux que les annales hiéroglyphiques d’Anahuac.
Les Mexicains tombent dans l’esclavage des Acolhues; en i 3 i 4 , mais ils réussissent bientôt à s’y
soustraire par leur valeur. ■
Fondation de Ténochtitlan, en i 325. -
Rois mexicains: I. Acamapitzin, i3 5 2 - i3 8 9 ; H. Huitzilihuitl, 13 8 9 - 1 4 10 ; HT. Chimalpopoca,
i4;ro>i-422; IV . Itzcoatl, i4 2 3 - i4 3 6 ; V . Motezuma -flhuicamina ou Motezuma premier, i 436- i464;
VI- Axajacatl, 14 6 4 - 14 7 7 ; VII. T izo c, 14 7 7 - 14 8 0 ; VIII. Ahuitzotl; 14 8 0 - i 5o a ; IX . Motezmna-
Xocojotzin ou Motezuma second, i 5o2- i52Ô; X . Cuidahuatzin, dont le règne ne dura que trois mois;
X I. Quauhtemotzin qui régna pendant neuf mois de l’année i 5a i . ( Clav., Tom. iy , pag. 55-6i . ) ,
Sous lè règne dAxajacad mourut Nezaliualcojotl, roi d’Acolhuacan ou Tézcuco, également mémorable
par la culture de son esprit et par la sagesse de sa législation. Ce roi de.Tèzcuco avoit composé,
en langue aztèque, soixante hymnes en l’honneur de l’Être-Suprême, une élégie sur la destruction de la
ville d’Azcapozalco, et une autre sur l’instabilité des grandeurs humaines, prouvée par le sort du
tyran Tezozomoc. L e petit-neveu de Nezahualcojotl, baptisé sous le nom de Ferdinand Alba Ixtilxochitl,
a traduit une partie de ces vers en espagnol, et le chevalier Boturini posséda l’original de deux