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qui a eu le bonheur d’examiner sur les lieux les monumens de la Haute et de
la Basse-Égypte, qui les a dessinés et décrits avec soin,, et qui, par sa position,
a pu comparer plus d’hiéroglyphes qü’aùcun antiquaire de nos jours,
M. Jomard, s’occupe d’un travail extrêmement intéressant sur le système de
numération des Égyptiens.'
JOURS LUNAIRES DU SÙNA DES INDIENS MUYSCAS, DIVISES EN DIX
PETITES PÉRIODES DE TROIS JOURS.
PREMIÈRE SÉRIE............
Ata.
Bosa.
Mica.
Muyhica.
Hisca.
Ta.
Cuhupqua *. Dernier quartier.
Suhuza.
A ca .
Ubchihica. ’
DEUXIÈME SÉRIE............
Ata.
Bosa.
Mica. .
Muyhica.
Hisca *. Conjonction.
1 T a .. .'
Cuhupqua.
Suhuzti.
Aca.
Ubchihica.
TROISIÈME SÉRIE...........
A ta .
Bosa.
Mica *. Premier quartier.
Muyhica.
Hisca.
Ta.
Cuhupqua.
Suhuza.
Aca.
Ubchihica *. Pleine lune.
Vingt lunes ou sunas formant l’année vulgaire des Muyscas, appelée
zocam, on conçoit que le zocam n’étoit qu’un petit cycle lunaire, et non
une année dans le vrai sens des mots annus, annulus, èvicLVToç, qui supposent
le retour d’un astre au point duquel il est parti. Le zocam et le grand
E T MONUMENS DE L AM E R IQ U E . ' a g^
„cycle. ,de vingt aimées intercalaires ne doivent probablement leur origine
qu’à la préférence donnée au nombre vingt, gueta. Outre l e zocam, les
Muyscas «volant un cycle astronomique, une année des prêtres, usitée
dans les fêtes religieuses, et renfermant trente-sept lunes, de qu'une
année rurale, qui étoit comptée d'une saison de pluies à une autre.
Les sunas n’avoient pas de dénomination particulière, comme nous en
trouvons chez les Égyptiens, les Perses, les Hindoux et les Mexicains : on
ne les distinguoit que par'leur nombre. Cet usage me paroît le plus ancien
dans 1 Asie orientale; il s'est conservé' jjisqu'à nos joùi* chez lès Chinois, et
les Juifs le suivirent jusqu'à l’époque de la domination dés Babyloniens.
Mais les,, habitans de Cundinamarca ne comptoient pas dans leurs nuis
calendriers,; rnral, civil et religieux, jusqu’à douze,'.vingt ou trente-sept:
ils n’employoient, pour les sunas, comme pour les jours d'une même lune,.
que les dix premiers nombres et leurs hiéroglyphes. Le premier mois delà
sécowje année agricole étoit présidé par le signe mica, trois; le troisième
mois de la troisième année, par|g signe cuhupqua, sept, et ainsi de suite.
Cette prédilection pour les séries périodiques et l’existence d’un cycle de
soixante ans, qui est égal aux sept cent quarante sunas renfermés dans le cycle
de vingt années des prêtres, paraissent déceler l ’origine tartare des peuples
du nouveau continent.
Comme 1 annee rurale étoit censée composée de douze sunas, les xeques
ajoutoient, à linsu du peuple, à la fin de la troisième année, un treizième
mois, analogue au ¿un des Chinois '. La table que nous allons donner des lunes ’
muyscas prouve que, par l’emploi des séries, périodiques, pé rima intercalaire
étoit présidé", 'dans la première indiction, par cuhupqua. C’est qe signe que:
l’on appeloit la lune sourde, parce qu’il ne. coinptoit pas dans la quatrième
série qui, sans 1 emploi d’un terme complémentaire, aurait du commencer, non
par suhuza, mais par cuhupqua. Ce mode d’intercalation, qui se retrouve dans le
nord de 1 Inde, et d’après lequel, à deux années lunaires communes de trois cent
cinquante-quatre jours huit heures, succède une année lunaire embolismique
de trois cent quatre-vingt-trois jours vingt-une heures, est celui que les Athéniens
suivoient avant Méton : c’est la diétéride dans laquelle on interealoit, après
Soucibt et Gaubil, Observ. math cm., Tom. i , pag. i 83.