sans doute parce que l ’animal qui tourne le dos à un autre, est censé le
précéder. M. Zoega a observé cette même particularité chez les Egyptiens *.
La tête de mort, miquiztli, placée près du serpent, et l’accompagnant comme
signe de la nuit dans la troisième série périodique, fait exception à la règle
générale; e le seule est dirigée vers le dernier signe, tandis que les animaux
ont la face tournée vers le premier. Cet arrangement n’est pas le même
dans les manuscrits de Veletri, de Rome et de Vienne.
Il est probable que la pierre sculptée dont M. Gama a entrepris l’explication;
étoit anciennement placée dans 1 enceinte du teocalli, dans un sacellum
dédié au signe oÜin Tonatiuh. Nous savons, par un fragment d’Hernandez,
que le jésuite Nieremberg nous a conservé dans le huitième livre de son
Histoire naturele, que le grand téocalli renfermoit dans ses murs six fois
treize ou soixante-dix-huit chápeles, dont plusieurs étoient dédiées au soleil,
à la lune, à la planète Vénus, appelée Ilcuicatitlan ou Tlazolteotl, et aux
signes du zodiaque*. La lune, que tous les peuples regardent comme un
astre qui attire l’humidité., avoit un petit temple ( teccizcalli) construit, en
coquilles. Les, grandes fêtes du soleil (Tonatiuh) étoient célébrées au solstice
d’hiver et dans la seizième période de treize jours, qui étoit présidée à la fois
par le signe nahui ollin Tonatiuh, et par la voie lactée, connue sous le nom de
Citlalinycue ou Citlalcueye. Pendant une de ces fêtes du soleil, les rois avoient
l’usage de se retirer dans un édifice situé au milieu de l’enceinte du téocalli,
et appelé Hueyquauhxicalco. Ils y passoient quatre jours dans le jeûne et la
pénitence : ensuite on faisoit un sacrifice sanglant en l ’honneur des éclipses
( Netonatiuhqualo , malheureux soleil mfingé). C est dans ce sacrifice que de
deux victimes masquées, l’une représentoit l’image du soleil, Tonatiuh, et
l’autre celle de la lune, Meztli, comme pour rappeler que la lune est la vraie
cause de l ’éclipse du soleil.
Outre les catastérismes du zodiaque mexicain et la figure du signe nahui ollin,
la pierre offre aussi les dates de dix grandes fêtes qui étoient célébrées depuis
l’équinoxe du printemps jusqu’à l’équinoxe d’automne. Comme plusieurs
de ces fêtes correspondent à des phénomènes célestes, et que 1 année mexicaine
■ Zoega, de Obel., p. 464 (où, par erreur typographique, les mots dexlrorsum et sinistrórsum sont confondus).
• Eusebii Nierembbbgii HUI. nal., Lib. v in , cap. aa ( Anloerpioe, *655, pag. i4 a - i5 6 ) . Templi
' parles, 5 , 8, 9 , 20, 25.
est vague pendant Tespace d’un ¿cycle,. l’interçalation ne se faisant que de
cinquante-deux en. cinquante-deux ans., les mêmes: dates ne. ¿désignent pas,
quatre ans de suite, les mêmes jours. Le solsfee d’hiver qui, la première année
du cycle, a lieu le jour 10 tochtli, huit ans plus tard a déjà rétrograde' de deux
signes, et tombe sur le jour 8 miquiztli, Il en résulte que, pour indiquer les
dates par les signes des jours, il faut ajouter l’année du cycle à laquelle cès dates
correspondent. En effet le signe 13 cannes, ou matlaetly omey acall. placé
au-dessus die ¿la figure du soleil, vers 'le bord supérieur, de la pierre, nous
annonce que ce monument renferme les fastes ¿de la vingt-sixième année du
cycle, depuis le mois de mars jusqu’au mois de septembre.
Pour faciliter l’intelligence des.signes qui indiquent les fêtes du: culte
mexicain, je dois rappeler de nouveau que les ronds, placés auprès des
hiéroglyphes des jours , sont des termes de la première des trois séries
périodiques dont nous avons développé l ’usage plus haut. En comptant de
droite à gauche et en commençant à la droite du triaogle qui repose.sur le front
du dieu Ollin Tonatiuh, et dont la pointe est dirigée vers cipactli, on trouve
les huit hiéroglyphes suivans : 4 tigre; 1 silex; tletl, feu, sans, indication
.de nombre ; 4 vent; 4 pluie; 1 pluie; 2 singe, et 4 eau: Voici maintenant
léxplication des fastes mexicains d’après le calendrier de M. Gamà et d’après
l ’ordre-des fêtes indiquées dans les ouvrages des historiens ’du seizième siècle.
Dans l’année r3 acatl, qui est la dernière année de la seconde indictibn
du cycle, le commencement de l ’année a rétrogradé dèc.six jours et demi,
parce que 1 intercalation n a pas eu lieu depuis vingt-six ans. Le premier jour
du mois tititl, qui porte le signe r cipactli tletl, correspond par conséquent
non au 9, mais au 3 janvier; et le signe qui préside à la septième période de
treize jours, 1 quiahuitl ou 1 pluie, coïncide avec le 22 mars ou avec l’équinoxe
du printemps. C’est à cette époque que l ’on céjébroit les grandes fêtes de
Tïaloc ou du dieu de leau, qui commençoient même déjà dix jours avant
1 équinoxe, le jour 4 ntl, ou 4 eau, sans doute parce que,, le 12 mars, ou
le 3 du mois Tlacaxipehualiztli, l’hiéroglyphe de l ’eau, atl, étoit à la fois* le
signe du jour et celui de la nuit. Trois jours après l ’équinoxe du printemps, le
jour 4 ehecatl, ou 4 vent, commençoit un jeûne solennel de quarante jours,
institué en 1 honneur du soleil. Ce jeûne finissoit le 3o avril, qui correspond à
'N a h u i atl, atl, a llj rayez plus haut, pag. i46.