Condorasto, est. élevé de trois mille mètres. Sa hauteur égale à peu près
celle du Canigou, l ’une des hautes cimes des Pyrénées. La plaine aride: offre
quelques pieds de Schinus molle, de Cactus , d’Agave et de Molina. On voit, sur le
premier plan, des lamas (Camelus lacma) dessinés d'après nature ¿ et des groupes
d’indiens allant au marché de Lican. Le flanc dé la montagne présente: eette-
gradation de la ù ê Végétale que j ’ai essayé de. tracer dans mon Tableau de
la Géographie des Plantes, èt qu’on peut suivre sur la pente occidentale des
Andes, depuis les bosquete impénétrables de palmiers jusqu'aux neiges étemelles
bordées par une couche mince de plantes licheneuses.
A trois mille cinq cents mètres de hauteur absolue, se perdent peu à peules.
plantes ligneuses à feuilles lustrées et coriaces. La région des arbustes est séparée-
dp celle des graminées par des herbes alpines, par des touffes de Nerteria; de'
Yalerianes, de Saxifrages et de Lobelia, et par de petites plantes crucifères. Les
graminées forment une: zone très-large et qui se couvre de temps en temps de
neiges, dont la durée n’est que de peu de jours. Cette zone, appelée dans le pays
le pafonalj se présente de loin comme un tapis d’ün jaune doré.. Sa couleur
contraste agréablemént avec celle des masses de.neige éparses: elle est due aux
tiges et aux feuilles des graminées bridées par les rayons du soleil, dansle temps des
grandes sécheresses. Au-dessus du pajonal, on se trouve dans la région des plantes
cryptogames qui couvrent çà et là les rochers porphyritiques, dénués de terre
végétale. Plus loin la limite des glaces éternelles est le terme de la vie organique.
Quelque surprenante que soit la hauteur du Chimborazo, son sommet est
pourtant de. quatre cent cinquante mètres plus bas que le point auquel
M. Gay Lussac, dans son mémorable voyage aérien, a fait des expériences '
également importantes pour la météorologie et pour la connoissance des lois,
magnétiques. Les indigènes de la province de Quito conservent une tradition
d’après laquelle une cime de la crête orientale'des Andes, appelée aujourd’hui
l’Autel ( el Altar ) , et en partie écroulée au quinzième siècle , a été jadis
plus élevée que le Chimborazo. Au Boutan, la montagne la plus haute dont
les voyageurs anglois nous aient donné la mesure, le Soumounang n’a
que 4419 mètres (2268 toises) de hauteur : mais, d’après l’assertion du
colonel Crawford’ , la plus haute cime des Cordillères du Tibet a au-delà
de vingt-cinq mille pieds anglois, ou 761, mètres (3909 toises). Si cette
1 Jambsob’s Sjstem o f Mineralogy, Vol. n i , pag. % .