E T MQNUMENS D E L ’AM E R IQ U E . 299
LETTRE
DE M. VISCONTI ,
M E M B R E D E L ' I N S T I T U T DE F R A N C E ,
A M. DE HUMBOLDT,
¡ S U S Q U E L Q U E S M O N U M E N S D E S P E U P L E S A M É R IC A IN S .
Ën parcourant la partie dé vos ouvrages qui concerne les monumens
dès peuples de l'Amérique , et dans laquelle t o u s ayez bien youlu me
donner un témoignage si précieux de votre amitié, j'ai remarqué, parmi
le grand nombre de faits jusqu’à présent inconnus,et d'observations neuves
ïjué'renferme- ce volume, quelques articles où mon opinion diffère de la
vôtre. Cette différence ne porte , â Ja vérité, que. sur des particularités ïiie
peu d’importance, et mes remarques pourront paraître minutieuses; mais
comme il s'agit d'une branche toute nouvelle de l’archéologie, si je puis
me servir de ce terme pour désigner des recherches sur les monumens du
nouveau monde, j ’ai cru devoir vous transmettre quelques observations â
ce sujet; si elles sont justes, elles pourront contribuer à l'intelligence et à
l ’explication de quelques monumens très-curieux; si elles ne vous paraissent
pas telles, la conhance que j ’ai dans vos lumières dissipera mes doutes.
Le premier1 objet qui a fixé mon attention est Ta figure de ronde bosse
dune prêtresse, ou, si Ion veut, d’une princesse aztèque (Pl. i et u
Vous avez pensé que l'ignorance du sculpteur a supprimé les bras de cette
figure, et quil a eu la maladresse de lui attacher les pieds aux côtés.
Je n ai pas plus que vous une grande idée de1 l'habileté du statuaire ; mais
il me semble que cette figure, pour être hors de toute proportion, n’est
cependant ni mutilée ni estropiée. Je crois recouubître que les extrémités'
que vous prenez pour les pieds, sont les mains de statue. Elle me paraît
être à genoux, et assise sur ses jambes et sur ses talons, ozAàg audits*«,.