Cholula ou Choloüarij et de Papantla. Us attribuèrent ces grandes constructions
aux Toltèques, nation puissante et civilisée, qui habitoit le Mexique .cinq
cents ans plus tôt, qui sè servoit de l’écriture hiéroglyphique, et qui avoit une
année et une chronologie plus exactes que celles de la plupart des peuples de
l’ancien continent. Les Aztèques ne savoient pas avec certitude si d’autres tribus
avoient habité le pays d’Anahuac avant les Toltèques. En regardant ces maisons
de Dieu de Téotihuaean et de Cholollan comme l’ouvrage de ce dernier peuple,
ils leur assignoient la plus haute antiquité dont ils eussent l ’idée : il séroit
cependant possible qu’elles eussent été construites avant l’invasion des Toltèques,
c’est-Mire , avant l’année 648 de l ’ère vulgaire. Ne nous étonnons pas que
l ’histoire d’aucun peuple américain ne commence avant le septième siècle, et
que celle des Tolteques soit aussi incertaine que l’histoire des Pelasges et des
Ausoniens. Un savant profond, M. Schloezer, a prouvé jusqu’à l ’évidence que
1 histoire du nord de 1 Europe ne remonte pas au delà du dixième siècle, époque
à laquelle le plateau mexicain offroit déjà une civilisation bien plus avancée
que le Danemarck, la Suède et la Russie.
Le téocaUi de Mexico étoit dédié à Tezcatlipoca, la première des divinités
aztèques après Téotl, qui est l’Être suprême et invisible, et à Huitzilopochtli, le
Dieu de la guerre : il fut construit par les Aztèques, sur le modèle des pyramides
de Téotihuaean, seulement six ans avant la découverte de l ’Amérique par
Christophe Colomb. Cette pyramide tronquée, appelée par Cortez le Temple
-principal, avoit a sa base quatre-vingt-dix-sept mètres de largeur, et à peu
•près cinquante-quatre mètres de hauteur. Il n’est pas surprenant qu’un édifice
de ces dimensions ait pu être détruit peu d’années après le siège de Mexico:
en Egypte, il reste a peine quelques vestiges des énormes pyramides qui
s’élevoient au milieu des eaux du lac Moeris, et qu’Hérodote dit avoir été ornées
de statues colossales : les pyramides de Porsenna, dont la description paroît un
peu fabuleuse, et dont quatre, d’après Varron, avoient plus de quatre-vingts
mètres de hauteur, ont également disparu en Étrurie*.
Mais si les conquéraiis européens ont renversé les téocallis des Aztèques,
ils n ont pas réussi également à détruire des monumens plus anciens, ceux que
1 on attribue a la nation toltèque. Nous allons donner une description succincte
de ces monumens, remarquables par leur forme et leur grandeur.
* Plin., xxxvi, ig.
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