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 nous  resteront  peut-être  a  jamais  inconnues. 
 Quoique  les  peuples  indigènes  du  nouveau  continent  soient  
 unis  par  des  rapports  intimes;  ils  offrent,  dans  leurs  traits  mobiles,  
 dans leur teint plus ou moins  basané,  et  dans  la  hauteur  de  leur  taille,  
 des  différences  aussi  marquantes  que  les  Arabes,  les  Persans  et  les  
 Slaves,  qui  appartiennent  tous  à la  race  caucasienne.  Les   hordes  qui  
 parcourent les plaines brûlantes des régions équinoxiales n’ont cependant  
 pas  la  peau  d’une  couleur  plus  foncée  que  les  peuples  montagnards  
 ou  les  habitans  de  la   zone  tempérée,  soit  que  dans  l’espèce  humaine  
 et  dans  la   plupart  des  animaux  il  y   ait  une  certaine  époque  de  la  
 vie  organique  au-delà  de  laquelle  l’influence  du  climat  et  de  la  
 nourriture  est  presque  nulle,  soit  que  la   déviation  du  typ e   primitif  
 ne  devienne  sensible  qu’après  une  longue  série  de  siècles.  D ’ailleurs,  
 tout  concourt  à  prouver que  les Américains, de même  que  les peuples  
 de  race  mongole,  ont  une  moindre  flexibilité  d’organisation  que  les  
 autrés  nations  de  l’Asie  et  de  1 Europe. 
 L a   race  américaine,  la  moins  nombreuse  de  tou te s,vo c cu p e   
 cependant  le  plus  grand  espace  sur  le   globe.  Elle  s étend  à  travers  les  
 deux  hémisphères,  depuis  les  68  degrés  de  latitude  nord  jusquaux  
 55  degrés  de  latitude  sud.  C’est  la  seule  de  toutes  les  races  qui  ait  
 fixé  sa  demeure  dans  les  plaines  brûlantes  voisines  de  1 O céan,  
 comme  sur  le. dos  des  montagnes,  ou  elle  selève  a  des  hauteurs  qui  
 excèdent  de  2t>o  toises  celle  du  P ic   de  Ténériffe. 
 L e   nombre  des  langues  qui  distinguent  les  différentes  peuplades  
 indigènes  paroît  encore  plus  considérable  dans  le  nouveau  continent  
 qu’en  Afriqüe,  où,  d’après  les  recherches  récentes  de  MM.  Seetzen  et  
 V a te r ,  il  y   en  a   a u -d e là   dé  cent?'quarante.  Sous  ce  rapport,  
 l’Amérique  entière  ressemble  au  Caucase,  à  l ’Italie,  avant la   conquête  
 des Romains,  à l’A sie-M in eure  lorsqu’elle  réunissoit,  sur  une  petite  
 étendue  de  terrain,  les  Ciliciens  de  race  sémitique,  les  Phrygiens 
 d’origine  thrace,  les  Lydiens  et  les  Celtes.  L a   configuration  du  sol, la  
 force  de  la végétation,  la  crainte  qu’ont, sous les tropiques, les peuples  
 montagnards  de  s’exposer  aux  chaleursr.des . plaines,,  entravent  les  
 communications,  et  contribuent  par  là  à   l’étonnante  variété  des  
 langues  américaines.  Aussi  l’on  observe  que  cette  variété  est  moins  
 grande  dans les savanes et les  forêts  du Nord  que  les  chasseurs peuvent  
 parcourir  librement,  sur  les .rivages  des  grandes  rivières,  le   long  des  
 côtes  de  l ’Océan,  et  partout  où  les  Incas  ont  étendu  leur  théocratie  
 par  la  force  des  armes.. 
 Lorsqu’on  avance  qu’on  trouve  plusieurs  .centaines  de  langues,  
 dans  un  continent  dont  la  population. entière  n’égale  pas  celle  de  
 la   F rance,  on  considère  comme  différentes  des  langues  qui  offrent  
 les  mêmes  rapports  entre  elles ,  je t ne  dirai  pas  que  l ’allèmand  et  
 le   hollandois,  ou  l’italien  et  l'espagnol,  mais  que  le  danois  et  
 l’allemand,  le  chaldéen  et  l’arabe,  le   grec  et  le   latin.  A   mesure  que  
 l’on  pénètre  dans  le  dédale  des  idiomes  américains,  on  reconnoît  
 que  plusieurs  sont  susceptibles  d’être  groupés  par  familles,  tandis  
 qu’un  très-grand  nombre  restent  isolés ,  comme  le   basque  parmi  
 les  langues  européennes  et  le  japonois  parmi  les  langues  asiatiques.  
 Cet  isolement  n’est  peut -  être  qu’apparent ;  et  l’on  est  fondé  à   supposer  
 que  les  langues  qui  semblent  résister  à  toute  classification  
 ethnographique,  ont  des  rapports  soit  avec  d’autres  qui  sont  éteintes  
 depuis long-temps,  soit  avec les  idiomes  de peuples  que  les  voyageurs  
 n’ont  pas  encore  visités. 
 L a   plupart  des  langues  américaines,  même  celles  dont  les  
 groupes  diffèrent  entre  eux  comme  les  langues  d’origine  germanique,  
 celtique  et  slave,  offrent une  certaine  analogie dans l ’ensemble  de  leur  
 organisation,  par  exemple, dans  la complication  des  formes  grammaticales, 
  dans  les modifications que  subit le   verbe  selon  la  nature  de  son.  
 régime  et  dans  la  multiplicité  des  particules  additives  .(affixa  et  
 suffixa).  Cette  tendance  uniforme  des  idiomes  annonce,  sinon  une