La gravure que je publie est la copie fidèle d’un dessin fait, dans des
dimensions plus grandes, par. M. Ximeno, artiste d’un talent distingué, et
directeur de la' ,classe de peinture à l ’açadémie de Mexico. Ce dessin ofire, dans
les figures placées bore de l ’enceinte, le costume des Guachinangos, ou du bas
peuple mexicain*.
PLANCHE IY.
Ponts naturels d‘Icononzo.
P a rmi les scènes majestueuses et variées que présentent les Cordillères, les
vallées sont ce qui frappe le plus l’imagination du voyageur européen. L ’énorme'
hauteur des montagnes ne peut être saisie en entier qu’à une distance considérable
et lorsqu’on se trouve placé dans ces plaines qui se prolongent depuis les côtes
jusqu au pied de la chaîne centrale. Les plateaux qui entourent les cimes
couvertes de neiges perpétuelles, sont la plupart élevés de deux mille cinq cents
àr trois mille mètres au-dessus du niveau de l’Océan. Cette circonstance diminue,
jusqu’à un certain point, l ’impression de grandeur que produisent les masses
colossales du Chimborazo, du Cotopaxi et de l’Antisana, vues des plateaux de
Riobamba et de Quito. Mais il n’en est point des vallées comme des montagnes.
Plus profondes et plus étroites que celles des Alpes et des Pyrénées, les vallées
des Cordillères offrent les sites les plus sauvages et les plus propres à remplir
lame d’admiration et d’effroi. Ce sont des crevasses dont le fond et les bords
sont ornés d’une végétation vigoureuse, et dont souvent la profondeur est si
grande, que le Vésuve et le Puy-de-Dôme pourraient y être placés sans que
leur cime dépassât le rideau des montagnes ' les .plus voisines. Les voyages
intéressant de M. Ramond ont fait connoître la vallée d’Ordesa, qui descend du
Mont-Perdu, et dont la profondeur moyenne est de près de neuf cents mètres
(quatre cent cinquante-neuf toises).' Eu voyageant sur le dos des Andes, de
Pasto à la Villa de Ibarra 3 et en descendant de Loxa vers les bords de la rivière
des Amazones, nous avons traversé, M. Bonpland et moi, les fameuses crevasses
de Cliota et de Cutaco, dont l’une a plus de quinze cents., et l’autre plus de
trëize cents mètres de profondeur perpendiculaire. Pour donner une idée plus
1 Voyez mon Essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagae, p. la-.g,, 168, 177, 186.