tous quelque ressemblance avec le pont d’Icononzo. Mais je doute qu’on
ait découvert jusqu'ici, quelque part sur le globe, un accident aussi extraordinaire
que celui qu’offrent les trois masses de rochers qui se soutiennent
mutuellement en formant une voûte naturelle.
J’ai dessiné lès -ponts d’Icononzo dans la partie septentrionale de la
vallée, et dans un point où l ’arche se présente en profil. Les premières
épreuves de cette Planche indiquent par erreur, comme graveur, M. Gmelin
à Rome, au lieu de M. Bouquet à Paris.
PLANCHE Y.
Passage du Quinâiu, dans la Cordillère des brides.
Dans le royaume de la Nouvelle-Grenade, depuis les 20 3o' jusqu'aux
5 i 5' de latitude boréale, la Cordillère des Andes es,t divisée en trois
chaînes parallèles, dont les deux latérales seulement, à de très-grandes
hauteurs, sont couvertes.de grès et d’autres formations secondaires.
La chaîne orientale sépare la vallée de la rivière de la Madeleine des
plaines du Rio Meta. C’est sur sa pente occidentale que se trouvent les
ponts naturels d’Icononzo. Ses plus hautes cimes sont le Paramo de la
Summa P a z, et celui de Chingasa. Aucune d’elles ne s’élève jusqu’à la
région des neiges éternelles.
La chaîne centrale. partage les eaux entre le bassin de la rivière de
la Madeleine et celui du Rio Cauca. Elle atteint souvent la limite des
neiges perpétuelles; elle la dépasse de beaucoup dans les cimes colossales
de Guanacas, de Baragan etdu Quindiu. Au leyer et au coucher du
soleil, cette chaîne centrale présente un spectacle magnifique aux habitans
de Santa-Fe; elle rappelle, avec des dimensions plus imposantes, la vue
des Alpes de la Suisse.
La chaîne occidentale des Andes sépare la vallée de Caucà de la province
du Cboco et des cotes de la mer du Sud. Son élévation est à peine de quinze
cents mètres : elle s’abaisse .tellement entre les sources du Rio Atracto et
celles du Rio San-Juan, qu'on a de la peine à suivre son prolongement dans
l ’isthme de Panama.