P L A N C H E V-IL
Pyramide de Cholula.
P a rmi ces essaims de peuples q u i, depuis le septième jusqu’au douziènie
siècle de notre ère, parurent successivement sur le sol mexicain, on en compte
cinq, les Toltèques, les Cicimèques, les Acolhues, les Tlascaltèques et les
Aztèques, qui, malgré leurs divisions politiques, parloient la même langue,
suivoient le même culte, et construisoient des édifices pyramidaux, qu’ils
regardoient comme des téocallis, c’est-à-dire, comme les maisons de leurs
dieux. Ces édifices, quoique de dimensions très-différentes, avoient tous la
même f o r m e : c’étoient des pyramides à plusieurs assises, et dont les côtés
suivoient exactement la direction du méridien et du parallèle du lieu. Le
téocalli s’élevoit au milieu d’une vaste enceinte carrée et entourée d’un mur.
Cette enceinte, que l’on peut comparer au 7rspifboAoç des Grecs, renfermoit
des jardins, des fontaines, les habitations des prêtres, quelquefois même des
magasins d’armes; car chaque maison d’un dieu mexicain, comme l ’ancien
temple de Baal Beritb, brûlé par Abimelech, étoit une place forte. Un grand
escalier conduisoit à la cime de la pyramide tronquée. Au sommet de cette
plate-forme, se trouvoient une ou deux chapelles en forme de tour, qui
renfermoient les idoles colossales de la divinité à. laquelle le téocalli étoit
dédié. Cette partie de l’édifice doit être regardée comme la plus essentielle;
c’est de vaog, ou plutôt le o-nzo.ç des temples grecs. C’est là aussi que les
prêtres entretenoient le féu sacré. Par l ’ordonnance particuhère de l ’édifice
que nous venons d’indiquer, le sacrificateur pouvoit être vu d’une grande
masse de peuple à la fois. On distinguoit de loin la procession des teopixqui,
qui montoit ou descendoit l'escalier de la pyramide. L ’intérieur de l’édifice
servoit à la sépulture des rois et des principaux personnages mexicains. Il est
impossible de lire les descriptions qu’Hérodote et Diodore de Sicile nous ont
laissées du temple de Jupiter Bélus, sans être frappé des traits de ressemblance
qu’offroit ce monument babylonien avec les téocallis d’Anahuac.
Lorsque les Mexicains ou Aztèques, une des sept tribus des Anahuatlacs (peuple
riverain) , arrivèrent, l ’an 1190, dans la région équinoxiale de la Nouvelle-
Espagne, ils y trouvèrent déjà les monumens pyramidaux de Tèotïhuacan, de