La pyramide de Bel étoit en même temps le temple et le tombeau de ce
dieu : Strabon ne parle pas même de ce monument comme d’un temple, il le
nomme simplement le tombeau de Bélus. En Arcadie, le tumulus. (xiïfiia.)
qui renfermoit les cendres de Calisto portoit à sa. cime, un temple de Diane :
Pausanias 1 le décrit comme un cône fait de main d homme, et couvert d une
antique végétation. Voilà un monument très-remarquable, dans lequel le temple
n’est plus qu’un ornement accidentel : il sert pour, ainsi dire de passage^ entre
les pyramides de Sakharah et les téocallis mexicains *.
PLANCHE H
Masse détachée de la pyramide de Cholula.
Le monument de Cholula est tellement couvert de végétation, qu’il est
très-difficile d’examiner la structure des grandes assises. Les historiens espagnols
du seizième siècle, dont plusieurs ont visité le .Mexique du temps de Montezuma,
ou peu d’années après sa mort, rapportent que tout l ’édifice est construit en
briques. En parcourant, à la bibliothèque du Vatican, à Rome, le manuscrit du
père Pedro de los Rios3, j’ai trouvé, comme je l ’ai indiqué plus haut, que les
habitans de Cholula croyoient, d’après une.ancienne tradition, que les briques
qui ont servi pour le téocalli avoient été faites dans la province de Tlalmanalco,
au pied de la montagne Cocotl, et que des prisonniers avoient été rangés en
file de manière à se passer les briques de main en main, sur une distance de
plusieurs lieues, de Cocotl à Cholula. Cette tradition, qui rappelle ce que les
contes arabes ont de plus fabuleux, se retrouve chez les Péruviens : ceux du
plateau de Cuzco, qui se regardent comme les habitans d’un lieu saint, assurent
que lorsque l’Inca Tupac Yupanqui s’empara du royaume de Quito ( Quitu) , il
y fit transporter d’immenses pierres de taille tirées'des carrières voisines de
Cuzco, pour construire des temples du soleil dans les pays récemment conquis.
J’ai pu reconnoître la structure intérieure de la pyramide de Cholula, en
deux endroits différens; savoir, près du sommet, à la face opposée au volcan
1 Patjsakias , l ib . viii , C. xxxv.
, 2 Voyez mon Essai politique sur le royaume de la Nouvelle-Espagne, p. 169, 187, 289 et 274.
? Cod. Vat. anonym., n. 3y3 8 , fol. 10.