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Lambecius et Nessel 1 ont parlé dans leurs catalogues, et dont Robertson
a fait graver un fragment au simple trait. J’ai eu occasion de l'examiné!''
pendant mon dernier séjour à Vienne, en 1811, et je dois la copie coloriée
de trois pages, que présentent les Planches x l v i , x l v i i et x l v i i i , à l’obligeance'
d’un savant distingué, M. de Hammer, dont les différens ouvrages, et surtout
les Mines de l'Orient, ont beaucoup contribué à faciliter l’étude des-rapports
qui existent entre les peuples de l’Asie centrale et ceux de l’Amérique.
Le Codex mexicanus de la bibliothèque impériale de Vienne est très-
remarquable à cause de sa belle conservation et de la grande vivacité des
couleurs qui distinguent les figures allégoriques. Il ressemble, par sa forme
extérieure, aux manuscrits du Vatican et de Veletri, qui sont pliés de la même
manière. Il a cinquante-deux pages, et chaque page a ©"-ayà (10 pouces 1 ligne)
de long, et o" 220 ( 8 pouces 2 lignes) de large. La peau que couvrent ces
peintures hiéroglyphiques n’est certainement pas une peau d’homme, comme on
l’a avancé faussement : il est probable que c’est une peau du Mazatl que les
naturalistes appellent Cerf de la Louisiane, et qui est commun dans le nord du
Mexique. Les pages sont luisantes comme si elles étoient vernies c’est l’effet
d’un enduit blanc et terreux qui est fixé sur la peau. Un enduit pareil se trouve
sur le manuscrit de Dresde, quoique ce dernier ne soit pas de parchemin,
mais de papier de metl. Le Codex mex. vindobon. renferme plus de mille
figures humaines disposées de la manière la .plus variée; on n y observe
aucunement cet arrangement uniforme que l’on trouve dans les Rituels
de Veletri et du Vatican. Quelquefois deux figures sont représentées en
action l’une avec l’autre, mais le plus souvent chaque figure est isolée,
et paroît montrer quelque chose du doigt. La treizième page est très-
remarquable : divisée par trois lignes horizontales, elle indique évidemment
que les Mexicains lisoient de droite à gauchç et de bas en haut, fâouçrpoipwJoii.
Quoique le nombre des pages soit égal au nombre d’années contenues dans un
cycle mexicain, je n’ai pu rien découvrir qui ait rapport au retour des quatre
hiéroglyphes qui distinguent les années. Presque sur chaque feuillet on voit
représentés, outre les signes solsticiaux et équinoxiaux, lapin, canne, silex
et maison, les catastérismes du Jaguar, Ocelotl; du singe, Ozomatli, et de
Nessel , Catal. Bibliolh. Coesareoe, Tom. v i, pag. *65. Voyez aussi plus haut, pag. 76.
E T MONUMENS DE L ’AM E R IQ U E . 2Q q
l'aigle à .riches .plumes., Cozcaquauhlli; ces signes. président aux jours, et
non à l’année. En examinant la suite des pages de treize;içn treize, on n’y
voit rien de périodique; et, ce qui est surtout très-frappant, les dates,,
dont j’ai compté 3,3 sur les premières vingt-deux pages, dji1 manuscrit,
sont rangées d’une manière qui n'a aucun rapport à l’ordre dans lequel
elles se suivent dans le calendrier mexicain. On trouve' orne ehecatl(i vent).
immédiatement avant matlactU caUi (10 maisonMel ce : tniquiztli ( i tété
de mort) accolé à chicome miquiztli ( y tites de mort), quoique les jours
présidés par ces signes soient très-éloignés les uns des autres. Si .ce manuscrit
traite de.matières astrologiques, comme il est très-probable, on a Jeu. de
s étonner que des pages entières, par exemple la première et ; là vingt-
deuxième, n'offrent aucune indication d é dates; s’il y en avoit, on les recon,
noîtrort facilement par les ronds qui expriment les diSérens termes de la
série périodique de treize chiffres.
On trouve,. Planche.x l vi,,une figure symbolique très-bizarre représentant
un homme- qui a le pied pris dans la fente d’un tronc .d’arbre, ou d’un
rocher : Planche XLvn,.une femme qui file du. coton; une tête .isolée, ets
barbue; des coquilles; un grand oiseau, peut-être un alcatras qui.boit de.
l.eau; un prêtre qui allume le feu sacré .par frottement1; un homme, à. barbe
touffue, portant en main une-espèce de vexiUum, etc. Ces mêmes personnages,
environnés de dix autres hiéroglyphes, se trouvent répétés sur la Planche x l v i i i .
En jetant les yeux sur. cette écriture informe des .Mexicains, l’observation
se présente d’elle - même, que les sciences y gagneront bien peu, .si. jamais,
ijon parvient à déchiffrer ce qu’un peuple peu avancé dans la civilisation
a consigné dans ses livres..Malgré le respect que nous devons aux. Égyptiens;
qui ont influé si puissamment sur le progrès, des lumières, on .doit,.craindre,
aussi que les .inscriptions nombreuses, tracées sur leurs .obélisques et sur
les frises de leurs temples, ne renferment pas des .vérités très-importantes.
Ces considérations, quelque justes qu’elles puissent être, ne doivent .pas,
a ce que je pense, faire négliger l'étude des caractères.symboliques et sacrés.
La connoissance de ces caractères est intimement liée à la mythologie, , aux
moeurs et au génie individuel des peuples : elle répand du jour sur l’histoire des
anciennes migrations de notre espèce, et elle intéresse vivement, le philosophe,
* Voyez plus haut, pag. 100, et Pl. xv, n.° 8.