On est surpris de trouver, parmi des peuples de même race, des noms d’un caractère si différent.
L e s dénominations de Moxj Igh, T o x , Baz, Hix et C h ic , ne paroissent pas appartenir à l’Amérique,
mais à cette partie de l’A sie orientale qui est habitée par des peuples dont les langues sont monosyUa-ç
biques. (Voyezplus haut p. i 44> et Boturini, Idea de una historia general de Nueva España, pag. 118).
Nous observerons, à cette occasion, que la terminaison chinoise en tsin sc retrouve dans un grand nombre
de noms propres mexicains, par exemple dans Tonantsin, Acamapitsin, Coanacotsin, Cuitlahuatsin
et Tzilacatsin.
Selon les recherches savantes de M. K lapro th , les Ouigours ou Uighurs n’ont jamais habité les
bords du Selinga, comme l ’admet M. Langlès, mais les montagnes U ln gh -ta gh , les rives du Ssir,
qui est l’Iaxartès des anciens et la Steppe de Kara-Kun, à l’est du lac Aral. (V o y e z plus haut p. r4i ,
et Hammer, Mines de l’Orient, Tom. n , pag. 194 ). ' »
P ag. 194. Pour jeter plus de jour sur les recherches qui font l’objet de mon mémoire sur le
calendrier mexicain, je rapporterai ici des observations très-judicieuses qui m’ont été communiquées
par M. Jomard. L e nom de ce savant est avantageusement connu de ceux qui s’occupent des antiquités
de l’E gypte ', et je m'empresse de donner ici l ’extrait d’une lettre qu’il a bien votilu m’adresser :
« J’ai reconnu dans votre mémoirë sur la division du temps des peuples mexicains, comparée à
celle des peuples asiatiques, des rapports très-frappans entre le calendrier toltèque et des in stitutions
observées sur les bords du Nil. Parmi ces rapports il y en a un qui n’est pas le moins digne
d’attention. C’est l’usage d’une année vague de 365 jours, composée de mois égaux et de 5 jours
épagomènës, également employée à Thèbes et à Mexico, à plus de trois mille lieues d’intervalle.
11 est vrai que les Égyptiens n’a voient pas d’intercalation, tandis q u e les Mexicains intercaloient
i 3 jours tous les 5a ans. H y a plus; l’intercalation étoit proscrite en Egypte à tel point quë les
rois juraient, en recevant la couronne, de ne jamais souffrir qu’on la mit en pratique pendant
le cours de leur règne. Malgré cette dissemblance, on vo it un point essentiel d’analogie dans la
longueur de la durée de l ’année solaire. En effet, l’intercalation des Mexicains étant de i 3 jours
à chaque cycle de 5a an s, revient à celle du calendrier Julien, c’e st -à -d ire d’un jour en quatre
ans, et suppose par conséquent la durée de l ’année de 365 jours 6 heures. O r telle étoit aussi la
longueur de l’année chez les Égyptiens, puisque la période solhique étoit à la fois de 1460 années
solaires et de 1461 années vagues : cé toit en quelque sorte intercaler une année entière de 365 jours
tous les 1460 ans. L a propriété de la période sothique de ramener les saisons et les fêtes au même
point de l’année, après les avoir fait passer par tous les points successivement, est sans doute une
des causes qui faisoient proscrire l’intercalation, non moins que la répugnance des Égyptiens pour
les in stitutions étrangères. O r , il est remarquable que cette même année solaire de 365 jours
6 heures adoptée par des peuples aussi différons, et plus éloignés peu t-ê tre encore par leur état
de civilisation que par la distance terrestre, se rapporte à une époque astronomique très-réelle
et appartient en propre aux Égyptiens. C’est un point que M. Fourier mettra hors de doute dans
ses belles recherches sur le zodiaque d’É gypte. Personne n’est aussi bien que lui en état de traiter
cette question sous le rapport astronomique, et lui seul peut mettre dans tout son jour les découvertes
heureuses qu’il a faites. J’ajouterai ic i que les Perses qui intercaloient 3o jours tous les 120 ans,
les Chaldéens qui usoient de l’ère de Nabonassar, les' Romains qui ajoutèrent un jour tous
les quatre ans, enfin les Syriens et presque tous les peuples qui ont réglé leur calendrier sur le
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du -3 6 5 - jours j juste, 1 usage des des.o in , . é p ^ è n e s . Q„.,m a n , Mexicains,
»croit superflu de rechercher comment cette ■ conuoissaucc leur e sf veuüe; un pareil „ „ b lêm e
ne sera .-.pas risolu. de -.sitôt , - „ a i , le fai, de ' l'intereàlatùk de . 3 jonrx ™ r e y c le ,'o ’e st-à-dire
1 usage d ’une . „ n ie de 3 6 5 jou r, j dépose nécessairement ou d'un emprunt * , à , , „ W ou
d u ne - i d’origine. Ajoutons que l’année dès « » v i e n s , .n’est, point solaire, m l réglée •
sur le coure de la loue , comme chez-ta Juifs, les Grecs,, les Macédoniens et f a Turcs Au reste
le circonstance d e -.8 mois de no jo u r ,, a» lieu l o i n mois de 3o j.u r e , fa i, une différence ,rê»!
grande.' Les Mexicains sont le seul peuple .qui A it divisé l’année .de cette manière. »
ï g i l , B n second.rapport que je remarque entre le Mexique et îqSg^ite, c’est .que le nombre de
semâmes ou demi-lunaisons de ,3 jours- comprises, dan, un c p l . miexie.in est le même, que - celui
des ..années de la période ■sothique;. ce nombre est ,« 6 , . .'T o u s rcgaidex un tel rapport comme
accidentel et fortuit ; peut-être a-t-il la même, origine que la notion de la longueur de l’année
Si en effet l’année riétoit pas de 365 jou is 6 heures, c’e st-à -d ire de n i ! jo u is , le cycle de 5a ¿ à !
ne renfermeroit pas .anilti. o u - r 3 -fois 1461 jo u is ; ce qui A it 4 6 1 périodes .d e ,3 jouis .
n faut ronveuir toutefois que ces semaines-de .3 jo in s , ce» tlalpiUi de ,3 ans, cette iuiercalation
de .3 jouis au bout du cy cle , enfin ces cycles de quatre fois:,3 ans reposent sur un nombre premier
• qui est absolument étranger au système égyptien. »
RE V°US B fait rCmarquer Un fait Plus îmPorlant en B qu’il tient aux moeurs des peuples, c’est
la fête du solstice d’h iver, également célébrée par les Égyptiens et par les Aztèques. Les premiers,
s’i l faut en croire AchiUes Tatius, se livraient au deuil en vdyant le soleil descendre vers le capricorne
et les jours décroître; mais quand lè soleil s’élevoit de nouveau vèrs le cancer, ils s’habilloient de blanc
etpôctoient des couronnes. L ’usage des Mexicains’ que vous avez décrit, est sans contredit analogue
à la-fête-égyptienne 7qn- ne pourrait contester ce rapport qu’en plaçant à uhe-autre époque le commencement
de l’année mexicaine, ■ ainsi que. l'ont 'fait plusieurs auteurs. ' Mais vous avez mis hors de
doute qu’au renouvellement du cycle, ce commencement tomboit au 9 janvier : par conséquent, en
-tenant compte d e s - i3 jours intercalaires et des épagomènës avec lesquels commençoit la fête le feu
nouveau s’àllumoit au solstice d’hiver. 11 reste à expliquer pourquoi le phénomène de la diminution des
jours neffrayoit les Mexicains qu’une fois tous les 5a an s*, comme s i , au bout d’un cycle, le soleil
descendoit plus bas . qu’à l’ordinaire! E s t - c e q ue, faute d’une solennité, ils ne .s’apercevoient
pas de la plus courte apparition du soleil, et qu’ils attendoient un sigqal pour s’abandonner au deuil
et à la terreur. Je conçois que si la fête avoit eu lien chaque année ,au même .jour, ils se seraient plaints
de la retraité - d u 'so leil, au moment où il- remontoit déjà visiblement; mais pour ne pas les faire
gémir -à contre-temps étoit facile d’avancer la fête tous les quatre ans d’ùn jou r, de manière
qu’en 5a années elle aurait occupé x3 jours différons. Une pareille difficulté m’arrête pour l’usage
attribué aux Égyptiens. AchiUes Tatius ne désigne point l’époque à laquelle il se pratiquoit : il
se sert seulement de l’expression vague un jo u r , W (Uranol. pag. 14 6 ) , et ajoute que c’étoit
le temps- des fêtes isiaques , sans dire si cette pratique avoit lieu tous les ans. S’il en eût été ainsi
on aurait v u , dans le-cours d’une période sothique, les Égyptiens, dans la crainte.d’être abandonnés
par le soleil, se livrer à la douleur, arracher leurs cheveux et déchirer leurs habits, au moment mtfmt»
où cet astre occupoit le zénith et dardoit ses plus grands feux. Avouez, Monsieur, que cela n’est guère
probable. AchiUes Tatius nous en a - d i t trop, peu pour que nous puissions comprendre cette
prétendue coutume des Égyptiens. S i la fête • arrivoit tous les ans au même jo u r, elle étoit