16. Quecholli, mois dans lequel arrive, sur les bords du lac de Tezcuco,
le flamant (phoenicopterus) , oiseau, qu’à cause de la belle couleur
de ses plumes, les Mexicains appeloient Teoquechol, le héron divin.
Du 5 au 24 novembre.
17. Panquetzaliztli, du nom de l ’étendard du dieu Huitzilopochtli , porté
dans les processions, lors de la fameuse fête de Teocualo , ou du
dieu mangé par les fidèles sous la forme de farine de maïs pétrie
avec du sang. Du 25 novembre au i 4 décembre.
18. Atemoztli3 descente des eaux et des neiges; ces dernières commencent,
vers la fin de décembre, à couvrir les montagnes qui entourent la
vallée de Mexico. Du i 5 décembre au 3 janvier.
Dans la première année du cycle, les cinq jours complémentaires correspondent
aux 4 , 5, 6, 7 et 8 janvier. Un peuple qui ne fait d’intercalation que
tous les cinquante-deux ans, voit rétrograder le commencement de son année
à peu près tous les quatre ans d’un jour, et, par conséquent, de douze à
treize jours à la fin du cycle, Xiuhmolpilli. Il en résulte, comme nous le
verrons plus bas, que le dernier jour complémentaire, ou nemontemi 3 de
la dernière année du. cycle mexicain , correspond au 26 décembre. Or, les
cinq nemontemi étant regardés comme jours vagues et malheureux , on avoit
considéré le jour du solstice d’hiver, ou le 21 décembre, comme la fin du
xiuhmolpilli. Les nemontemi ou épagomènes, de même que les douze ou
treize jours intercalaires, n’appartiennent à aucune des deux années entre
lesquelles elles tombent, et c’est pour cette raison que, plus haut, nous avons
nommé le solstice .d’hiver la fin, et non le commencement d’un cycle de
cinquante-deux ans.
Dans les troisième, quatrième et cinquième mois, qui correspondent à nos
mois de février, de mars et d’avril, il y avoit des fêtes solennelles instituées en
l’honneur de Tlalocteutli, le dieu de l’eau, ce temps étant celui des grandes
sécheresses, qui durent, dans la partie montagneuse, jusqu’aux mois de juin
et de juillet. Si les prêtres a voient négligé l’intercalation, les fêtes dans lesquelles
on prioit les dieux d’accorder une année abondante en pluies, se seroient
rapprochées peu à peu du temps des moissons : le peuple se seroit aperçu
que l’ordre des sacrifices étoit interverti, e t, n’ayant pas de, mois lunaires,
il ri’auroit pas même pu, comme les dieux d’Aristophane1, accuser la lune
d’avoir porté le désordre dans le calendrier et dans le culte. Quant aux dénominations
et aux hiéroglyphes des mois mexicains, rien n’annonce qu’ils aient
pris naissance dans un climat plus septentrional. Le mot de quahuitlehua
rappelle, il est vrai, que les arbres se couvrent de jeunes feuilles vers la
fin de février; mais ce phénomène, que l’on n’observe pas dans les basses
régions de la zone torride, est propre à la région montagneuse située sous
les 19 et 26 degrés de latitude, où les chênes, sans se dépouiller entièrement
des anciennes feuilles, commencent à en développer de nouvelles, f
Nous avons parlé jusqu’ici du calendrier civil appelé le compte du soleil,
Tonalpohuaüi : il nous reste à examiner le calendrier rituel, désigné par
les noms de compte de la lune, Metztlapohuaüiet de compte des fêtes,
Cemilhuitlapohualiztli, de tlapohualiztli, compte, et ilhuitl, fête. Ge dernier
calendrier, le seul qui fut employé par les prêtres, et dont nous trouvons
des traces dans presque toutes les peintures hiéroglyphiques conservées jusqu’à
nos jours, présente une série uniforme de petites périodes de treize jours. Ges
petites périodes peuvent être considérées comme des demi-lunaisons; elles
devoient probablement leur origine aux deux états de veille, ixtozoliztli, et
de sommeil, cochiliztli, que les Mexicains attribuoient à la lune, selon que
cet astre éclaire la majeure partie de la nuit, ou que paroissant seulement le
jour sur l ’horizon, il semble, d’après les idées du peuple, se reposer la nuit.
Ce rapport que l’on observe entre les périodes de treize jours et la moitié
du temps que la lune est visible, avant et après l’opposition, a sans doute
fait donner au calendrier rituel le nom de compte de la lune; mais cette
dénomination ne doit pas nous induire à chercher uiie année lunaire dans la
série des petits cycles qui se suivent uniformément, et qui n’ont rien de
commun ni avec les phases, ni avec les révolutions de la lune.
Le nombre i 3 offre, dans ses multiples, des propriétés dont les Mexicains
se sont servis pour conserver la concordance entre les almanachs rituel et civil.
Une année civile de trois cent soixante-cinq jours renferme un jour de plus
que vingt-huit petites périodes de treize jours : or, le cycle de cinquante-deux
ans étant divisé en quatre tlalpilli de treize ans, ce jour surnuméraire forme,
a la fin de chaque indiction, une petite période entière, et un tlalpilli
1 Aristo p h . Mutes, v. 6i 5.