mois daos le palais du roi Axâjàcafi, et par c6ns¿quatf vis-à-vis du téocallî
d’HuitzilopocKtli.
Aucun des auteurs anciens, ni Hérodote, ni Strabon \ ni Diodore,'.m
Pausanias g , ni Arrien5, ni Quinte-Curce <, n’indiquent quede temple de Bélus
lût orienté d’après les quatre points cardinaux, comme le sont les pyramides
égyptiennes et mexicaines. Pline observe seulement que Bélus étoit regardé
comme l ’inventeur de l ’astronomie : Inventor hic fu it sideralis scientiæs. Diodore
rapporte qùe le temple babylonien servoit dobservatoiré aux Chaldéens : « On
« convient, dit-il, que cette construction étoit d’une élévation extraordinaire,
« et que les Cbaldéens y faisoient leurs observations des astres, dont le lever
« et le coüober pouvoient être très-exactement aperçus, à caùSe de l ’élévation
« du bâtiment. >> Les prêtres mexicains (ieopixqui)sôbservoient aussi la position
des astres du haut des téocallis, et annonçoient au peuple, au son du cor, les
heures de la nuit 6. Ces téocallis ont été construits dans l ’intervalle qui s’est
écoulé entre l ’époque de Mahomet et celle du règne dè Ferdinand et Isabelle,
et l ’on ne voit pas sans étonnement que dés édifices américains, dont la
forme est presque identique avec celle d’un des plus anciens monumens des
rives de l’Euphrate, appartiennent à dés temps si voisins de nous.
En considérant sous un même point de vue’ les monumens pyramidaux de
l’Égypte, de l’Asie et du nouveau confinent, OU voit qaey malgré l ’analogie
de leur forme, ils avoient une destination très-différente. Les pyramides réunies
en groupe à Djyzeh et à Sakharah, en Égyptey'là pyramide triangulaire de la
reine des Scythes, Zarina, dont la hauteur étoit d un stade et la largeur de trois,
et qui étoit ornée d’une figure colossale * j les quatorze pyramides étrusques que
l ’on dit avoir été renfermées dans le labyrinthe du roi Porsenna, a Clusium,
avoient été construites pour servir de sépulture à des personnages illustres.
Rien n’est plus naturel aux hommes que de marquer la place où reposent les
restes de ceux dont ils chérissent la mémoire. Ce sont d’abord de simples
î StEABO, la b . X ÏI , 211.
1 P a u s a rla s , Lib. t o i , ed. Xylandri, p. 509, n. 3 i. -
3 A rria h u s , Lfl>.' TO, 17.
4 Q u ir t. C u r t . , Lib. v , 1 e t 37.
5 P l is . -, H is t n a t , Lib . v i , 3o.
6 Gama, Descripción cronológica de la piedra calenderia ,• Mex ico, 179a , - p. i5.
7 D io d o ru s Siculüs , Lib. 11, G. xxxiv.
monceaux de terre, et par la suite des tumulus d’une hauteur surprenante:
ceux dés Chinois et des Thibétains n’ont que quelques mètres d’élévation 1 ;
plus à l’ouest, les dimensions vont en augmentant : le tumulus du roi Alyattes,
père de Crésus, en Lydie* avoit six stades; celui de Ninus plus de dix stades
en diamètre V: le nord de l’Europe offre les sépultures du'roi Scandinave
Gormus et de la reine Daneboda, couvertes de monceaux de terre qui ont
trois cents mètres de largeur et plus de trente mètres de hauteur. Ces tiemulus
se retrouvent dans les deux hémisphères, en Virginie et en Canadà, comme
au Pérou, où de nombreuses galeries, construites en pierres et communiquant
entre elles par des puits, remplissent l ’intérieur des huacas ou collines
artificielles. Le luxe de l’Asie a su. orner ces monumens rustiques, en leur
conservant leur forme primitive : les tombeaux de Pergame sont des cônes de
terre élevés sur un mur circulaire qui paroît avoir été revêtu de marbre 3.
Les téocallis ou pyramides mexicaines étoient à la fois des temples et des
tombeaux. Nous avons observé plus haut que la plaine dans laquelle s’élèvent
les maisons du soleil' et de la lune de Téotihuacan, s’appelle le Chemin -des
morts; mais la partie essentielle et principale d’un téocalli étoit la chapelle,
le naos, à la cime de l’édifice. Au commencement de la civilisation, les peuples
choisissent des lieux élevés pour sacrifier aux dieux. Les premiers autels, les
premiers temples furent érigés sur des montagnes : si ces montagnes sont
isolées, on se plaît à leur donner des formes régulières, en les coupant par
assises et'en pratiquant des gradins pour monter plus facilement au sommet.
Les deux continens offrent de nombreux exemples de ces collines divisées
en terrasses et revêtues de murs en briques ou en pierres. Les téocallis ne me
paroissent autre chose que des collines artificielles élevées au milieu d’une
plaine, et destinées à servir de base aux autels : rien en effet de plus imposant
qu un sacrifice qui peut être vu par tout un peuple à la fois ! Les pagodes de
llndostan n’ont rien de commun avec les temples mexicains : celle de
Tanjore, dont nous devons de superbes dessins à M. Daniell4, est une tour
à plusieurs assises; mais l’autel ne se trouve pas à la cime du monument.
1 Duualdb, Description de la Chine, Tom. u , p. 126. Asiatick JlesearcJies, VoL n , p . 5i 4>-
3 Hérodot. Lib. 1 , G. xeni. Ctésias chez Dion. Sicul. , Lib. n , C. vit.
5 Chokeul Goufpibr, Voyage pittoresque de la Grèce, Tom. 11 , p. 27— 3x.
4 Oriental Scenery, PL xvn.