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des monumens remarquables, sont des peuples montagnards. Isolés dans la
région des nuages, sur les plateaux les plus élevés du globe, entourés de
volcans dont le cratère est environné de glaces éternelles, ils ne paroissent
admirer, dans la sollitude de ces déserts, que ce qui frappe l’imagination par
la grandeur des masses. Les ouvrages qu’ils ont produits portent l’empreinte
de la nature sauvage des Cordillères.
Une partie de cet Atlas est destinée à faire connoître les grandes scènes
que présente cette nature. On s’est moins attaché à peindre celles qui produisent
un effet pittoresque qu’à représenter exactement les contours des
montagnes, les vallées dont leurs flancs sont sillonnés, et les cascades imposantes
formées par la chute des torrens. Les Andes sont à la chaîne. des Hautes-
Alpes, ce que ces derniers sont à la chaîne des Pyrénées. Ce que j’ai vu de
romantique ou de grandiose sur les bords de la Saverne, dans l’Allemagne
septentrionale, dans les monts*JEuganéens, dans la chaîne centrale de l’Europe,
sur la pente rapide du volcan de Ténériffe; tout se trouve réuni dans les
Cordillères du Nouveau Monde. Desrsiècles ne suffiroient pas ppur observer
les beautés et pour découvrir les merveilles que la nature y a prodiguées sur
une étendue de deux mille cinq cents lieues, depuis les montagnes granitiques
du détroit de Magellan, jusqu’aux côtes voisines de l’Asie orientale. Je croirai
avoir atteint mon but, si les foibles esquisses que contient cet ouvrage, excitent
des voyageurs amis des arts à visiter les régions que j’ai parcourues, pour
retracer fidèlement ces sites majestueux, qui ne peuvent être comparés à ceux
de l’Ancien Continent.
PLANCHES I e t II.
Buste d’une Prêtresse aztèque.
J’a i placé à la tête de mon Atlas pittoresque un reste précieux de la sculpture
aztèque. C’est un buste en basalte conservé à Mexico dans le cabinet d’un
amateur éclairé, M. Dupé, capitaine au service de Sa Majesté Catholique. Cet
officier instruit, qui, dans sa jeunesse, a puisé le goût des arts en Italie, a fait
plusieurs voyages dans l’intérieur de la Nouvelle-Espagne, pour étudier les
monumens mexicains. Il a dessiné, avec un soin particulier, les reliefs de la
pyramide de Papantla, sur laquelle il pourroit publier un ouvrage très-curieux.
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