Ces observations qu’oflre la lettre de M. Jomard touchent plusieurs points très-importons de
l’astronomie ancienne, l’usage d’une année vague de 365 jours 6 heures, les fêtes qui se trouvent
liées à des phénomènes physiques, et les catastérismes du zodiaque solaire. D existe, sans doute, une;
espèce d’astronomie élémentaire, qu’on pourroit appeler naturelle, et q u i, au même âge de la civilisation^
a dû se présenter à des peuples entre lesquels il n’a existé aucune communication directe. C’est à cette
science qu’appartiennent les premières notions sur le nombre des pleines lunes qui correspondent à
une révolution solaire, sur le temps duquel cette révolution excède 365 jou rs, sur les 27 à 28 parties
égales du ciel que parcourt la lune pendant l’intervalle d’une lunaison, sur les étoiles qui disparaissent
dans les premiers rayons du soleil, sur la longueur des ombres d'un gnomon, et sur la manière de tracer
une méridienne par le moyen de hauteurs correspondantes ou d’ombres d’égale longueur. Une marque
choisie à l’horizon, un arbre ou la cime d’un rocher, auxquels on compare le soleil levant ou
couchant, une attention un peu suivie à. des phénomènes qui se répètent à des intervalles.de temps
peu considérables, suffisent pour jeter les bases de cette astronomie naturelle. (Fréret, OEuvres
complètes, Tom. xn, pag. 78). L a dodécatémorie de l’écliptique, les maisons lunaires, des intercalations
d’un jour en quatre ans ou du multiple de ces nombres, des moyens tentés pour concilier l ’almanach
lunaire avec l ’almanach solaire, et pour faire coïncider avec les mêmes saisons les mêmes termes des
séries périodiques, l’usage des gnomons, l’importance donnée aux époques où les ombres sont les
plus longues ou les plus courtes, les craintes marquées à la fin d’une grande année l’idée d’une
régénération au commencement d’un cycle, tout cela trouve sa source dans l’observation des
phénomènes les plus simples et dans la nature individuelle de l’homme.
Nous croyons devoir le répéter ic i, il est extrêmement difficile de distinguer ce que les peuples
ont puisé pour ainsi dire en eux-mêmes et dans les objets qui les entourent, de ce qui leur a été
transmis par d’autres peuples plus avancés dans les arts. Les hiéroglyphes et fécriture symbolique
najssent du besoin que l’on sent d’exprimer ses idées par des figures. U n tumulus ou des pyramides
s’élèvent en accumulant de la terre et des pierres pour désigner un lieu de sépulture. Les
méandres, les labyrinthes, les grecques se rencontrent partout, soit parce que les hommes se plaisent
en général à une répétition rbythmique des mêmes formes, soit parce qu’ils ont pris pour modèle
les figures régulières tracées sur la peau des grands serpens aquatiques et sur la carapace des tortues. Un
peuple à demi-sauvage, les Araucains du Chili, a une année {sipantu) qui offre encore plus d’analogie
avec l’année égyptienne que celle des Aztèques. Trois cent, soixante jours sont répartis en douze
mois (ayen) d’égale durée, auxquels on ajoute à la fin de l’année, au solstice d’h iver (huamàthi-
pantu) , cinq jours épagomènes. Les nyethemères, comme ceux des Japonnois, sont divisés en douze
heures ( llagantu). H se pourroit que les Araucains eussent reçu cette division du temps de l’Asie
orientale, en la puisant à la même source de laquelle- est venu aux Muyscas de Cundinamarca le
cycle asiatique de 20 fois 8 7 sunas ou de soixante ans : mais rien ne s’oppose à admettre que le
calendrier des Araucains ait- pris naissance dans le nouveau continent. Beaucoup de peuples n’ont
d’abord eu que des années de 36o jours , non parce que les révolutions solaires avoient jadis une plus
courte durée, comme l’assure gravement un auteur d’ailleurs très-estimable, le comte Carli mais
parce que l’on s’étoit arrêté à un nombre rond , résultat d’un premier aperçu de la longueur de
1 année. Douze pleines lunes observées pendant l’intervalle d’environ 36o jours, -conduisoient à des
mois de trente jours, et les jours complémentaires furent ajoutés lorsqu’on s’aperçut de la confusion
qui naissbit de 1 emploi d’années trop courtes. Il en est des moeurs et des usages des peuples comme
de l’analogie qu’offrent leurs langues entre elles ; i l est de certaines marques auxquelles on
reconnoit directement l’identité d’origine ou-les communications qui ont existé dé- nation à nation.
On conçoit par exemple que les signes de notre zodiaque solaire ont pu prendre leurs dénominations
N O T E S . ! g *
“ f p f e J" ns F M ” . »igiom W e , par a i g ra„d s fleuTes- et g g §
SOU,i l . m»m parallèle;.mais, ces dénominations „ „ e fois fad e s , il „ ’est de
ep doute que le . peuples qui - emploient les mîmes catastérismes t a 'o n t reçue, les u u s ’des'autteè.
C e s t ainsi qu’on distingue dans les langues cette communauté de racines qui sont pour ainsi dire
les signes arbitraires des chosm, otï' ces formes grammaticataqui paroissent fondées sur un sihrple caprice,
1“ ’ “ “ 4 À à - h n a J ê de notre
L è s prêtres d’M io p o li s , consultés par Hérodote; s e , vantaient que, les premiem de tous les
bommes, les Égyptiens o e t inventé la division de Pennée en douce .parties. 'B i , *
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? (M n t ’ <>■ N»«« pensons que .cette invention n'appariL»,
pas pins aux Égypne® que les mode, de. numération par groupes de c in q , de dix ou de vingt
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L e mlcndrier des Égyptie®,. après avoir été.l'dbjet des. savant® mcl,arrhes de Fréret, de la Naoze
J d e B.,nbr,d? , . r e ç u de neuv e, ux éclaircissement. de no . jours p a r les ' travaux de M. Ideler, mai
,1U'n,t ” ” ” C “ “ “ “ l” “ d“ ’» s » “ eneiennes celle des calcul, astronomiques' N o ® «
t a r o ® p om t s , sur-les bord, du N il, diffère® calendrier, et diffère® modes d'intercalations
“ “ l ’1“ “ " ™ l ’ont avancé en se fondant sur des
pansages de T lteon,
lAcod. derlnscnpt., Tom. x iv , pag. 35i ; Fréret, OE u v r e s ,T on u .i, pag 86- Tom. x i «*
Bumbridge,Canieularia, pag. aS; Sealiger de ernendat.. ¡empor., Lib . m n a , ■ r s r ■ '
der Chronologie, pag. a33; / ,l . a n ! Ms Cyrus f , g K l H » ^ H l
rr s. ? _ - 3 1 6 1 1 5 307 ec ->07; Ideler Histar
Utitersitchimgen , pag. 100; * 0 d e, ù le r Hernie®, pag. /,3). Non . „0® ic i à qttchml
observations sur la mobilité des fêtes. , ; q eiques
E n -Égypte et en Pente où régnoie l'année, v a gu e, eu Grèce et en Italie où des interc,
latipns tmparfa.tes démngeoient souvent le calendrier , les fêtes qui „voient rapport à des
phénomènes physiques dévoient p e r d r e , ,» , intérêt pour le peuple, si on t a célébré!,, dm,6, dans
une saison, fo n tê td an s „ne autre. Sur les bords du N il, comme sur ceux du Tib re, on distinguo,',
s .® doute t a fêtes attachées à la date d'un mois iferiee staUvre) de. celles que t a J l e s
atinonçotcnt aux epoqoes désiguées par t a motifs.de leur institution. Ces deruièms f ie s s’appe,oient
chez les Roma,ns f e n « eoneeptivoe, «on ¡ J a
“ 7 ' ’ AUl ^ Lom. 1 , pag. 126 J. En E g y p te , fête df
. , ' ’ W pereomnit avec le mois d e .e e nom toute, t a saisons pendant. la période sothiqtie,
pe eomgdoit ™ em b ! a b lem ^ t pas avec nne E t c célébnie. en l’honneur d „ lever M i a p T *
S,n u e. probable que dm proeessio®, dan, taq u e lle s'o n 'p o iio ii dm emblèmes' àe i'e,„'
eussent ben dans les temps des plus grand® sécheresses ? L e passage de Gemimts, il es, vrai J t
IrLS-postlif ; B E g n g ' A t a u / « , » s -t.ft p i m id W Ê Ê |
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f , T r r ’f ^ mC dU nM m -’ a f - C > Ju Hhod®, qui vïvoit du temps '
SyUa et de Cicéron, blême Eudoxe e , t a Grecs en généml d'avoir supposé que 1 , fé,c d'Isis
correspoiidoit constamment au solstice d'hiver, fondis quelle d evolt, selon l’année vagoe,pareOnri
liante jours us espace de cent vingt a®. Mais si l’on admet que tout® les fêtes qui avoient
rapport aux «aiso® et aux phénomènes aslmnomiqnès resloicn, lié® aux date, des ' mois de
Pbamenoth, de Ead.on ou de Meehir, que deviennent t a explications ingénions® donné® par
' 79 ;